Maroc

«J’attends toujours les résultats de l’enquête de l’IGAT sur Redal»

Mohamed Sadiki : Maire de Rabat

Cela fait un moment déjà que le maire PJDiste de Rabat, Mohamed Sadiki, est aux prises avec une affaire qui, au-delà de la fonction, relève de la vie privée. A valeur d’aujourd’hui, il n’a reçu aucune notification de la part du parquet. Dans cet entretien, Sadiki revient sur les détails de l’affaire et se veut rassurant sur le déroulement des travaux du Conseil.

Les Inspirations Éco : Commençons par l’affaire qui a occupé la scène médiatique, récemment, et qui est aujourd’hui utilisée par vos adversaires au sein du conseil, à savoir votre état de santé psychique et les circonstances de votre départ de Redal. Avez-vous été convoqué par la justice à ce propos ?
Mohamed Sadiki : Je nie encore une fois et catégoriquement avoir présenté un certificat d’inaptitude psychique pour profiter d’un quelconque avantage. Je nie aussi avoir consulté un psychiatre au cours de ma vie, ni même quelqu’un de ma famille. Même ceux qui m’accusaient de cela ont cessé de faire valoir cette thèse d’inaptitude. Pour répondre à votre question, à ce jour, je n’ai reçu aucune convocation émanant de la justice. Je tiens par ailleurs à préciser que j’ai été informé, en tant que président de l’autorité délégante, d’une enquête de l’IGAT, lancée début mars et bouclée après trois semaines, auprès de Redal, sans que je reçoive un quelconque rapport sur ladite enquête. Certains médias parlent de dilapidation de deniers publics. À ma connaissance, Redal est une société privée, donc la thèse de dilapidation est d’ores et déjà écartée. Je tiens à préciser que j’ai reçu une prime de départ de 300.000 DH et non de 1 MDH, comme colporté ici et là. En fait, je n’étais pas un bon négociateur car d’autres camarades ont bénéficié de plus de 1 MDH, bien mérité bien sûr. J’ai aussi bénéficié d’une pension de 38.000 DH qui aurait pu s’élever à 80.000 DH si j’étais resté jusqu’à 60 ans.

Après la polémique qui a enflé autour de votre état de santé psychique, les choses semblent aujourd’hui prendre une nouvelle tournure. Êtes-vous, désormais, interdit d’activités royales ?
Permettez-moi de procéder à une petite rétrospective qui va me permettre d’éclairer la question. On a déjà essayé une fois de m’interdire d’assister à une activité royale. On m’avait alors confirmé qu’il s’agissait d’une décision prise uniquement au niveau de l’autorité locale. La preuve en est qu’une demi-heure après m’avoir avisé de ne pas venir à la pose de la première pierre de la gare d’Agdal, les autorités sont revenues sur leur décision et m’ont rappelé pour y assister. J’ai alors compris qu’il y a des gens qui veulent porter atteinte à ma dignité et à l’image du PJD. Après cela, on a tenté de m’empêcher d’assister à une cérémonie princière. Jeudi dernier, j’ai été informé de la convocation du premier vice-président du Conseil de la ville à ma place. Vendredi matin, j’ai été encore une fois rappelé par le chef de cabinet de la wilaya, me demandant d’informer mon premier vice-président qu’il doit être présent. J’ai répondu qu’il n’y avait pas de raison à ce que je n’assiste pas. Finalement, décision a été prise que c’est le premier vice-président qui assistera à ma place. En tout cas, je pense qu’il s’agit d’une affaire politique qui a été amplifiée et gérée à bas niveau. En effet, je ne vois aucune raison pour m’empêcher d’assister aux activités royales, étant donné que je ne suis ni convoqué par la justice, ni par une quelconque entité ou personne.

Quel est l’impact de cette confrontation, au sein du Conseil de la ville de Rabat, sur le déroulement normal de ses travaux ?
Je vous assure qu’il n’y a pas de blocage. Nous tenons nos réunions comme stipulé par le règlement, et les sessions se tiennent dans les temps impartis. En effet, la réunion du bureau exécutif de la commune a lieu toutes les semaines. Nous avons instauré pour la première fois un Comité de gestion au sein de la commune où tous les chefs de division se réunissent au moins deux fois par mois. En ce qui concerne le plan d’action de la commune, la méthodologie de son élaboration sera discutée cette semaine au sein du bureau, et l’ordre sera donné au bureau d’étude pour sa réalisation. C’est un plan d’action qui accompagne les grands chantiers lancés par le roi et apportera des solutions au problème du transport par bus ainsi que la préservation du patrimoine culturel de la ville de Rabat, classé patrimoine mondial par l’UNESCO. Je citerai aussi quelques actions concrètes des engagements de la ville de Rabat concernant les recommandations de la COP 21 et qui s’inscrivent dans la perspective de la COP 22 de Marrakech. Je tiens aussi à préciser que je suis conscient de la sensibilité de la capitale qui est suivie de très près par le souverain, et que nous ne ménageons aucun effort pour travailler en bonne entente avec les autorités locales. Quoique quelques parties essayent de bloquer la dynamique que nous avons initiée depuis le début, nous continuerons à faire de notre mieux pour les citoyens de la capitale. 



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