Maroc

Industrie automobile. Le Maroc, une figure de proue en Afrique

Les performances du secteur de l’industrie automobile au Maroc font encore parler d’elles. Dans son tout dernier rapport relatif aux chaînes d’approvisionnement mondiales à forte intensité technologique, la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement vante les réalisations du pays et les perspectives prometteuses du secteur.

Selon le document de 236 pages, alors que l’industrie automobile demeure particulièrement vulnérable aux perturbations des chaînes d’approvisionnement, comme l’a montré la crise de la Covid, certains pays africains, tels que le Maroc, se distingue en faisant partie du cercle fermé des géants du marché de la production automobile sur le continent. Celui-ci reste encore modeste et pèse environ 1,2 % du volume mondial du fait des ventes de véhicules faibles, puisque plus de 80 % des immatriculations concernent des véhicules d’occasion. Il est dominé par l’Afrique du Sud, le Maroc, l’Algérie et l’Égypte (dans l’ordre).

Au Maroc, explique la CNUCED, la croissance de la production automobile est portée par des investissements d’infrastructure, par la proximité du marché européen et par des politiques de soutien au secteur. Le rapport cite d’autres atouts du Royaume, qui se positionne comme une plateforme de production très prisée des grands groupes industriels su secteur, tels que German Motor Distributors, Renault, Snop, Stellantis Sumitomo Electric Wiring Systems, ainsi que Yazaki (premier fabricant mondial de faisceaux de câbles).

C’est l’aboutissement d’une longue aventure industrielle qui porte aujourd’hui ses fruits pour le pays qui est passé de l’assemblage de véhicules à la fin des années 1950 (via la Société marocaine de constructions automobiles- SOMACA) à la production directe.

Clés d’une belle réussite

Aujourd’hui, les chiffres sont éloquents. Au plus fort de la crise, en 2021, pas moins de 403.007 unités ont été fabriquées au Maroc, avec des exportations évaluées à 8,3 milliards de dollars. Environ 220.000 emplois ont été créés dans le secteur, et un réseau de composants en plein essor, composé de plus de 230 fournisseurs de niveau 1 et 2, a été mis en place. Cela représente un taux d’intégration local de 60 %.

Mieux, poursuit l’organisme des Nations Unies, aujourd’hui, la production marocaine s’oriente vers des composants plus complexes à forte valeur ajoutée, tels que la fabrication de moteurs, l’ingénierie, la recherche et le développement.

Le Maroc produit également environ 40.000 à 50.000 véhicules électriques par an. Cependant, étant donné que l’immatriculation nationale de véhicules neufs est faible, l’assemblage des véhicules est orienté vers le marché européen.

Par exemple, explique le CNUCED dans son rapport, Renault, qui possède la plus grande usine d’assemblage avec une capacité de 400.000 unités, exporte la majeure partie de sa production. La Citroën Ami, fabriquée à Kénitra, était le véhicule le plus vendu en Espagne en 2022.

En décembre 2022, X-Electric Vehicle of China, communément appelé XEV, a annoncé son intention de produire des voitures électriques au Maroc pour le marché italien. L’institution onusienne va plus loin, soulignant que différents facteurs ont permis au Maroc d’attirer des entreprises multinationales et de soutenir le contenu local, en l’occurrence l’investissement dans les infrastructures, la création de réseaux de distribution et de services de transport, le développement de l’infrastructure et de la technologie…

Des perspectives prometteuses

Les politiques et plans industriels nationaux, tels que le Plan d’accélération industrielle 2014-2020, ont favorisé l’écosystème de l’industrie automobile et ont vu l’avènement de parcs industriels et des villes automobiles de Kénitra et de Tanger, au Maroc.

L’intégration du Maroc dans l’économie mondiale, facilitée par la signature de divers accords de libre-échange, a également permis au pays de s’affirmer comme un acteur majeur de l’économie mondiale, salue la CNUCED estimant que l’intégration du Maroc dans l’économie mondiale a été aussi facilitée par la signature de divers accords de libre-échange.

En outre, les capacités d’ingénierie et de recherche et développement se sont accrues avec l’établissement d’un centre technique régional, par Stellantis, et du premier centre d’essai automobile en Afrique, ce qui permettra au Maroc d’être autonome en termes de production et de distribution. L’investissement systématique dans l’éducation et le développement des compétences, la numérisation et les programmes de développement des fournisseurs ont également permis l’émergence d’une industrie de pointe.

Les perspectives du secteur de l’industrie de l’automobile sont prometteuses, d’autant plus que le Maroc aspire à produire un million de voitures par an d’ici 2025 et veut atteindre un taux d’intégration locale de 80 %. Rappelons qu’en 2020, le Royaume disposait déjà d’une capacité annuelle installée de 700.000 véhicules. Les initiatives et plans gouvernementaux susmentionnés visent à renforcer l’intégration locale, intensifier les activités industrielles, moderniser les opérations tout au long de la chaîne de valeur, améliorer les niveaux de transfert de technologie et de connaissances, et à diversifier les marchés d’exportation. Relever ces défis pourrait également contribuer à accroître la participation des petites et moyennes entreprises nationales à la phase d’assemblage, qui reste un problème de taille.

Pour maintenir la croissance et favoriser la durabilité de la chaîne d’approvisionnement, les destinations d’exportation des véhicules devraient être diversifiées, et l’industrie automobile au Maroc devrait cibler le marché africain des pièces détachées qui est dominé par les véhicules d’occasion. En novembre 2022, Stellantis a annoncé un investissement de 300 millions de dollars dans son usine de fabrication afin de doubler sa capacité de production pour atteindre 400.000 unités et desservir le marché du Moyen-Orient et de l’Afrique. 

Khadim Mbaye / Les Inspirations ÉCO


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