Maroc

Immobilier : le retour des MRE, un levier de relance du marché

Le secteur de l’immobilier, qui contribue à hauteur de 6,8% au PIB national, fonde de grands espoirs sur l’afflux des MRE. C’est ainsi que les promoteurs immobiliers ont déjà anticipé une redynamisation des ventes avec le lancement, la semaine dernière, de la 24e édition de l’opération Marhaba. À noter que sur un total de 64.000 demandes déposées, relatives à l’aide directe au logement, 20% émanent des MRE.

Hausse des livraisons de ciment de 7,31% à fin mai 2024, augmentation de l’Indice des prix des actifs immobiliers de 0,4% au 1er trimestre 2024 et baisse de l’inflation bien loin des 6,1% de 2023, lancement du nouveau dispositif d’aide au logement couvrant 2024-2028… Le secteur de l’immobilier, qui contribue à hauteur de 6,8% au PIB national, prévoit une redynamisation des ventes surtout avec le lancement de la 24e édition de l’opération Marhaba, le 5 juin dernier.

Au-delà de la problématique du déficit de l’offre dans certaines villes, les promoteurs ont déjà anticipé l’affluence massive des Marocains résidant à l’étranger (MRE) durant cette période. Ainsi, ils leur ont présenté une offre immobilière diversifié à l’occasion de la 19e édition du Salon de l’immobilier marocain à Paris (SMAP Immo) qui s’est tenu du 24 au 26 mai dans la capitale française. L’offre en question porte sur des centaines de projets dans plus de 60 villes marocaines. Notons que sur un total de 64.000 demandes relatives à l’aide directe au logement qui ont été déposées, 20% émanent des MRE.

Pour rappel, l’aide étatique est ventilée en deux catégories : soit 100.000 DH pour l’achat d’un logement dont le prix est inférieur ou égal à 300 000 DH et 70.000 DH pour l’achat d’un logement dont le prix est compris entre 300.000 DH et 700.000 DH.

Un placement immobilier pour les MRE
Au-delà de l’offre résidentielle proprement dite, d’autres segments peuvent tirer le secteur vers le haut, notamment la vente de plateaux de bureaux, ainsi que la formule d’investissement RIPT (résidences immobilières de promotion touristique) qui offre aux acquéreurs non-résidents un placement immobilier avec un loyer minimum et, par conséquent, un retour sur investissement.

Aujourd’hui, les RIPT représentent, selon une agence immobilière de la place, un marché en constante évolution depuis l’adoption du cadre légal les régissant. Adoptée en juin 2008, la loi 01-07 sur les RIPT, faisant partie de l’immobilier locatif à vocation touristique (ILVT), a été mise en place dans le but de diversifier l’offre en hébergement touristique et répondre aux besoins de la clientèle tant nationale qu’internationale.

Depuis 2013, des incitations fiscales permettent tant à l’acquéreur qu’au promoteur de bénéficier d’exonérations de TVA. En se référant à la tendance globale du marché immobilier, l’Indice des prix des actifs immobiliers a enregistré, en glissement annuel, une progression de 0,8% au T1-2024, en lien avec les hausses des prix du résidentiel (0,7%) et de ceux des terrains (1,2%). En revanche, les prix des biens à usage professionnel ont stagné par rapport à T1-2023.

Pour ce qui est du nombre de transactions, il a marqué une diminution de 3,1%, recouvrant des baisses de 3,1% pour les biens résidentiels et de 14,8% pour les biens à usage professionnel. Les ventes de terrains ont, à l’inverse, augmenté de 3,6%. De surcroît, au cours du 1er trimestre 2024, force est de constater que le même indice a enregistré une hausse minime trimestrielle de 0,4%, recouvrant des progressions de 0,2% des prix du résidentiel et de 2,6% de ceux des biens à usage professionnel. Les prix des terrains ont en revanche reculé de 0,1%. En parallèle, le nombre de transactions a connu une baisse trimestrielle de 13,8%, reflétant une diminution de 14,3% pour les biens résidentiels, de 10,4% pour les terrains et de 17% pour les biens à usage professionnel.

Les prix du résidentiel augmentent de 0,7%
En glissement annuel, les prix du résidentiel ont augmenté de 0,7%, résultat de la hausse des prix de 0,8% pour les appartements et de 0,1% pour les maisons. À l’inverse, les prix des villas ont reculé de 0,2%. Quant aux transactions, elles ont reculé de 3,1%, avec des baisses de 2,2% pour les appartements, de 13,7% pour les maisons et de 21,6% pour les villas. Pour le foncier, les prix se sont appréciés de 1,2%, et le nombre de transactions a progressé de 3,6%.

S’agissant du segment professionnel, les prix sont globalement restés stables, avec un recul de 1,5% pour les locaux commerciaux et une hausse de 6,5% pour les bureaux. Pour leur part, les transactions ont reculé de 14,8%, reflétant des baisses de 16,3% des ventes des locaux commerciaux et de 7,5% de celles des bureaux. Par ailleurs, la tendance du marché immobilier par ville a révélé une hausse des prix à Rabat, avec une augmentation de 1%, en lien avec la hausse des prix des biens résidentiels (0,9%) et de ceux des actifs à usage professionnel (9,8%). Les prix des terrains ont en revanche reculé de 3,5%.

Pour leur part, les transactions ont reculé de 18,2%, avec des baisses de 18,5% pour les biens résidentiels, de 30,2% pour les terrains et une hausse de 10,3% pour les actifs à usage professionnel. À Casablanca, les prix ont enregistré une hausse de 0,4%, reflétant des augmentations de 0,4% pour le résidentiel et de 4,5% pour les biens à usage professionnel et une baisse de 4,9% pour les terrains.

De même, les ventes ont connu une baisse de 23,2%, reflétant les replis des transactions des biens résidentiels (25,3%), de celles des terrains (7,5%) et de celles des actifs à usage professionnel (19,5%). À Marrakech, les prix ont connu une baisse de 0,2% en lien avec le recul de 1,4% de ceux des terrains. Ceux des biens résidentiels et des actifs à usage professionnel ayant augmenté, respectivement, de 0,3% et de 3,9%. En parallèle, les transactions ont connu un repli de 28,4%, reflétant une baisse de 32,4% des ventes des biens résidentiels, de 16,5% de celles des terrains et de 16,5% de celles des biens à usage professionnel.

Pour sa part, l’Indice des prix au niveau de Tanger a connu une stagnation, avec des baisses de 1,4% des prix du foncier et de 5% de ceux des actifs à usage professionnel et une stagnation de ceux du résidentiel. Pour leur part, les ventes ont enregistré une diminution de 12,8%, recouvrant des replis de 14,7% pour le résidentiel, de 2,5% pour les terrains et de 10,7% pour les biens à usage professionnel.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO


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