Maroc

«Il faut dynamiser le Conseil d’affaires maroco-qatari»

Mohamed Benayad, Secrétaire général du ministère du Commerce extérieur

Les Inspirations ÉCO : Quels sont les moyens de booster les échanges commerciaux entre le Maroc et le Qatar et de les hisser au niveau des excellentes relations unissant les deux pays ?
Mohamed Banayad : Comme vous l’avez souligné, les relations politiques entre les deux pays sont fondées sur des bases solides. Le Qatar fait partie du Conseil de coopération du Golfe (CCG) avec lequel le Maroc entretient des liens privilégiés dans le cadre du partenariat stratégique Maroc-CCG. Toutefois, l’excellence des relations avec ce pays n’arrive pas encore à se traduire sur le plan des échanges commerciaux bilatéraux, qui restent en deçà des potentialités offertes de part et d’autres. En effet, le volume des échanges n’a pas dépassé 704 MDH en 2015 dont 186 MDH pour nos exportations. Les produits échangés sont concentrés sur des gammes illimitées de produits. Le Maroc importe essentiellement du Qatar les produits pétroliers. Il exporte les produits alimentaires comme les conserves de poissons, légumes, fruits et fromages ainsi que les produits du BTP (produits céramique, sables quartz, kaolin et autres argiles…).

Pour développer les échanges bilatéraux, les efforts menés jusqu’à présent devront se focaliser sur l’incitation des opérateurs des deux pays à mieux tirer profit des avantages offerts par la grande zone de libre-échange arabe dont les deux pays sont membres. De même, il est important de dynamiser le Conseil d’affaires maroco-qatari, qui est appelé à jouer un rôle prépondérant dans le rapprochement des communautés d’affaires. Sur le plan institutionnel, nous œuvrons sur la conclusion d’un mémorandum d’entente instituant un comité mixte commercial technique bilatéral. Lequel comité sera à même d’examiner les voies et moyens de booster les échanges et identifier les opportunités de partenariat entre les deux pays.

Il s’avère nécessaire de relever le niveau du volume des échanges commerciaux bilatéraux. Quels sont à votre avis les secteurs porteurs ?
Parler des secteurs porteurs pour hisser les échanges commerciaux bilatéraux rejoint l’idée de fructifier les complémentarités entre les marchés des deux parties. En effet, les économies des deux pays, compte tenu de leurs dissemblances, offrent des opportunités en matière de commerce et des investissements dans plusieurs secteurs tels que les TIC, produits pharmaceutiques, l’agriculture, les pêches, les textiles et cuir ainsi que les services financiers.

Ne pensez-vous pas que les procédures administratives et douanières font obstacle aux exportations des produits marocains au Qatar ? Quid du transport ?
Les procédures administratives et douanières ne représentent pas des obstacles majeurs pour le développement de nos exportations sur le marché du Qatar et ceci dans la mesure où les deux pays sont membres de la grande zone de libre-échange arabe. Par conséquent, ils devront appliquer les dispositions de la convention instituant cette zone, notamment la levée des barrières tarifaires et non tarifaires. Les facteurs qui résident derrière la faiblesse de nos exportations sur ce marché concernent essentiellement l’éloignement géographique et les difficultés liées au transport. Pour résorber ce problème, les deux pays ont souligné, lors de la dernière session de la commission mixte tenue en avril 2016, la nécessité de la mise en place d’une ligne maritime entre le Maroc et Qatar. De même, les produits marocains sont confrontés à une concurrence ardue sur le marché qatari, notamment de la part des produits asiatiques. Et seule une bonne politique de promotion commerciale sur place mettant en valeur les qualités de nos produits, peut atténuer cette concurrence.

Comment évaluez-vous l’implication des hommes d’affaires marocains dans le développement des échanges commerciaux et des opportunités économiques entre les deux pays ?
Comme je l’ai souligné, l’existence d’un Conseil d’affaires conjoint témoigne de l’implication du secteur privé dans la dynamique du développement du partenariat économique avec ce pays. Nous soulignons également la participation régulière des entreprises marocaines dans les missions exploratoires et dans les foires et salons organisés au Qatar. Ce dynamisme doit être renforcé par une vision de long terme qui permettrait de renforcer l’investissement mutuel dans des secteurs porteurs ouverts sur l’économie mondiale. Il s’agit de résoudre l’équation suivante : comment le Maroc et le Qatar peuvent développer des intérêts mutuels sur le marché mondial de manière à leur permettre de développer et diversifier leurs exportations ?



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