Maroc

Hassan Bargach: « Le tourisme a un avenir prometteur dans la région de Rabat »

Hassan Bargach. Président du Centre régional du tourisme de Rabat

L’activité touristique est toujours en stand-by à cause de la crise sanitaire, mais la reprise s’annonce prometteuse. Beaucoup d’opérateurs ont opté pour la région, dont la capacité hôtelière est en augmentation grâce au lancement de plusieurs projets. Le point avec Hassan Bargach, président  du Centre régional du tourisme (CRT)  de Rabat.

Quelle place occupe le tourisme dans la région ?
Le tourisme représente 14% du total des investissements réalisés au cours du premier semestre 2021. Le secteur a un avenir prometteur dans la région. Beaucoup d’hôtels sont en construction et nombre de restaurants ouvrent leurs portes. On note qu’un restaurant ouvre ses portes à Rabat presque chaque mois.

Comment expliquez-vous cette situation, malgré la crise sanitaire et ses répercussions sur le tourisme de manière générale ?
Le tourisme existera toujours, malgré la crise. On a, en effet, besoin de loisirs. Le besoin se fait toujours sentir de vivre socialement, de sortir, de se retrouver…

Globalement, quel regard portez-vous sur le secteur du tourisme dans la région ?
Aujourd’hui, on est en stand-by, en attente d’une reprise. Heureusement, nous faisons mieux qu’en 2020, année où deux mois et demi, uniquement, ont été marqués par une activité normale. Au fil des dix dernières années, précisons-le, le tourisme régional a connu une croissance continue de 2 à 3 % chaque année. L’augmentation de la capacité hôtelière, le lancement de nouvelles activités de loisirs et l’ouverture de nouveaux restaurants sont en vue. Beaucoup de choses ont été réalisées au cours des dernières années, dont la réhabilitation des médinas de Rabat et de Salé ainsi que l’ouverture de musées, dont celui de la photographie… On ne peut qu’être optimiste pour l’avenir. La relance sera belle d’autant plus que de grandes enseignes internationales comptent s’implanter à Rabat.

Comment peut-on accroitre le nombre de touristes dans la région ?
Pour accroitre le nombre de touristes, il faut programmer davantage de vols. Certains existent, reliant Rabat à Madrid, Malaga, Bruxelles, Londres, Marseille… Il faut les développer et en faire la promotion pour pouvoir drainer la clientèle touristique dans la région et l’amener à passer le week-end dans la capitale…

Le programme «Rabat, ville lumière» a-t-il permis de booster la destination touristique de la région ?
J’en suis convaincu à 100%. Le besoin se fait toujours sentir d’opérer des améliorations, comme la signalétique. Des activités doivent aussi être créées, telles que la visite du Parlement ou au sommet de la Tour Hassan, la visite de Temara, celle du théâtre Mohammed V et du futur grand théâtre… Il s’agit d’en faire des visites différentes, distinctives.

La région ne se résume pas uniquement à Rabat. Quid du tourisme rural par exemple ?
Le CRT a beaucoup travaillé sur le tourisme rural qui a besoin de promotion et de sensibilisation. On n’est pas encore tout à fait prêt sur ce volet de la communication. Les choses avancent sur Rabat et Salé et, concernant Kénitra, rappelons que Mehdia est en réaménagement. Moulay Boussalham et Bouknadel ne sont pas en reste. L’amélioration de l’accessibilité est en voie. Une activité plus structurante est en cours de création. À Kénitra, l’industrie est aussi en développement, ce qui crée des besoins en hôtellerie et en restauration. La ville de Kénitra sera plus peuplée que Rabat à l’horizon 2030.

Quels sont les atouts touristiques de la région ?
En premier lieu, l’accessibilité des autres villes, à savoir Casablanca, Fès, Marrakech, Tanger… Rabat est une ville propre, une ville jardin avec plus de 20 m2 de verdure par habitant. Plusieurs parcs existent dans la capitale, qui est dotée d’un aéroport international à 15 minutes du centre-ville. Nous sommes à deux ou trois heures des capitales européennes. L’embouteillage à Rabat ne dure pas plus de dix minutes. À cela s’ajoute l’atout majeur d’un climat doux et tempéré.

Pendant des années, le CRT de Rabat souffrait de faiblesse, voire d’inexistence d’un budget de promotion. Qu’en est-il maintenant ?
On en veut toujours plus ! Notre budget, qui provient de l’office du tourisme, est basé sur un plan d’action annuel. Il est proportionnel au nombre de touristes et de nuitées par rapport aux autres villes. On en reçoit moins par ce qu’on a moins de nuitées et les choses changeront lorsqu’on en fera plus. Le CRT de Rabat reçoit aussi une subvention du Conseil régional, ce qui nous permet de recruter des ressources humaines et de travailler sur le plan d’action.

Quel est votre plan d’action pour le reste de l’année et pour 2022 ?
On s’est rendu compte que Rabat manquait de visibilité sur le plan international. Elle n’existait pas dans les radars des tours opérateurs internationaux. Ainsi, nous avons beaucoup misé sur la communication, à commencer par les réseaux sociaux, l’outil le plus rapide et le moins cher : comptes Facebook, et Instagram, site Internet (visiterabat.com), création d’une application, chaîne YouTube. Il fallait, en effet, créer de la visibilité par des vidéos et des photos. Toutes les belles photos de la région avaient 80 ans d’existence et certaines dataient de 1903. Elles étaient classiques (Tour Hassan, Oudayas…). On a pris plus de 2.000 photos qui permettent de mieux connaitre Rabat et la région et misé aussi sur la vidéo pour mettre en valeur la ville sur les plans culturel, sportif et activités de loisirs. Ces efforts nous ont permis de créer un plan d’action sur Tik-Tok et Instagram. On a lancé des promotions, des offres spéciales pour le week-end Rbati. On disait que Rabat est une ville calme où on dormait. Elle garde ses atouts, mais elle n’est plus «l’endormie». Elle est réveillée, animée…

Jihane Gattioui / Les Inspirations ÉCO Docs



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