Maroc

Grand Agadir : la RAMSA va booster sa capacité de stockage

L’infrastructure de transfert des eaux de dessalement du complexe Tassila vers le complexe Bouargane étant achevée, place désormais aux travaux de l’adduction de transfert à partir des étages situés au nord d’Agadir, à Anza, Aourir et Tamraght. Ce projet, qui a mobilisé 314 MDH, porte sur la réalisation de cinq réservoirs de 42.000 m3 chacun qui porteront la capacité de stockage à 180.000 m3.

Au moment où plusieurs quartiers d’Agadir ont été privés d’eau, dimanche dernier, en raison d’une panne survenue au niveau de l’infrastructure de production de l’ONEE-Branche eau, la Régie autonome multiservices d’Agadir (RAMSA) poursuit la réalisation des travaux d’infrastructures de la ligne hydraulique de transfert des eaux dessalées du Sud au nord de la ville dans un contexte où la crise hydrique exerce de plus en plus une pression sur les réserves aqueux, fragilisant ainsi les capacités d’approvisionnement en eau.

Afin de sécuriser l’alimentation en eau potable du Grand Agadir, à partir de la station de dessalement mutualisée de l’eau de mer située à la province de Chtouka-Ait Baha, cette infrastructure de transfert des eaux de dessalement consiste en la réalisation d’une conduite d’adduction qui reliera la station de pompage située au complexe de Tassila 75 aux complexes de Bouargane 130 et 85 jusqu’aux réservoirs de la zone nord d’Agadir, notamment les complexes d’Anza et d’Aourir.

Ce projet, qui a mobilisé près de 314 MDH, permettra de renforcer l’autonomie de la ville à travers la réalisation de cinq réservoirs de 42.000 m3. De ce fait, la capacité de stockage de la RAMSA passera à 180.000 m3 à l’issue des travaux. Dans le détail,  le chantier concerne l’adduction à partir du complexe Tassila 75 vers  celui de Bouargane, puis vers l’étage Anza 245. Par la suite, le transfert reliera l’étage Anza 245 à celui d’Aourir 170, puis à l’étage de Tamraght 125.

Transfert : avancement des travaux
À l’heure actuelle, l’infrastructure de transfert des eaux de dessalement du complexe Tassila vers le complexe Bouargane a été déjà réalisée. Les travaux en cours de réalisation interviennent au niveau de l’adduction de transfert à partir du complexe Bouargane vers l’étage Anza 245, puis vers l’étage Aourir 170 et celui de Tamraght, en plus du transfert vers l’étage d’Aourir 170 et le secteur d’Aourir.

Opérationnelle depuis février 2022, l’unité mutualisée de dessalement de l’eau de mer bénéficie à une population d’environ 1,6 million d’habitants du Grand Agadir alors que, sur plus de 730 millions de m3 de capacité de stockage constituée au total de neuf barrages, le volume d’eau stockée au sein de ces infrastructures hydrauliques a atteint 74,472 Mm3, soit un taux de remplissage d’à peine 10,1%.

De ce fait, près de 90% de la capacité totale de stockage au niveau régional demeure vide selon l’état de remplissage journalier des retenues de barrages arrêtée le 26 décembre 2023 par l’Agence du bassin hydraulique du Souss-Massa.

Par conséquent, la résolution de cette situation de saturation de l’offre en matière de ressources en eaux conventionnelles n’a été résolue que grâce au dessalement de l’eau de mer, notamment au niveau du Grand Agadir qui a souffert de cette problématique de pénurie d’eau. Parallèlement, le ministère de l’Intérieur s’est activé, une nouvelle fois, pour faire face à la gestion de la crise du stress hydrique au Maroc.

Gestion de la crise hydrique : l’Intérieur émet une circulaire
Dans une circulaire adressée aux walis des régions et gouverneurs des préfectures et provinces du Royaume, Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, a appelé ces derniers à la prise de mesures nécessaires et empreintes de rigueur pour la rationalisation de l’exploitation des ressources en eau.

Selon la circulaire en question, la succession des années de sécheresse, qu’a connues le Royaume ces dernières années, a impacté une nouvelle fois et de manière significative les réserves hydriques, fragilisant sérieusement les capacités d’approvisionnement en eau.

Cette année encore, la rareté des précipitations, le taux critique de remplissage des barrages, dont le taux est à peine de moins de 23 %, et le tarissement des nappes phréatiques annoncent, selon le ministère de l’Intérieur, une crise hydrique qualifiée de majeure, d’où l’annonce d’une batterie de mesures annoncées dans le cadre de cette circulaire émise le 26 décembre 2023.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO



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