Gnaoua Festival Tour 2017 : Mâalems du monde
Pour ses 20 ans cette année, le Festival Gnaoua et Musiques du Monde d’Essaouira, s’offre un tour du monde avec trois destinations privilégiées : New York, Washington et Paris pour un Gnaoua Festival Tour 2017 décapant. Destinations rêvées pour des musiciens mais surtout des salles mythiques puisque les maâlems et les artistes au cœur gnaoui ont investi le Lincoln Center for the Performing Arts de New York, le Kennedy Center de Washington et le Bataclan de Paris.
Le Gnaoua Festival Tour 2017 a tenu toutes ses promesses. L’art et la culture gnaouie ont dépassé les frontières, histoire de faire passer des messages de paix, d’amour et de fusions. Dans ces temps politiquement difficiles, la musique a su prouver que les différences étaient une richesse et non une source de peur. Le 16 , 17 et 19 mars à New York, ce sont les Maâlem Hamid El Kasri, Maâlem Abdeslam Alikkane avec Maâlem Ben Jaafer qui ont donné le ton à une soirée où la magie était au rendez-vous. Rejoints par Jamaaladeen Tacuma, Will Calhoun, Marc Cary et Marcus Strickland, la fusion entre le jazz, les musiques du Monde et Gnaouas, véritable marque de fabrique du Festival Gnaoua, a donné lieu à un moment de musique intemporel. Même tableau à quelques différences prés ce 18 mars à Washington avec en prime la voix envoûtante de l’Afghan Humayun Khan et le duo ensorcelant des Americano-Iraniens : Shahin Shahida.
En clôture, et pas des moindres le Gnaoua Festival Tour 2017 marque les esprits en réussissant un coup de génie : un concert au Bataclan. Salle historique devenue un véritable mythe et symbole d’un combat entre les méandres de l’obscurantisme et la lumière culturelle, le Bataclan a accueilli en son sein, le Festival Gnaoua et Musiques du Monde d’Essaouira pour fêter 20 ans d’un combat similaire. Ce 27 mars, Hindi Zahra, Tony Allen, Titi Robin, Mehdi Nassouli et Karim Ziad ont rejoint les Gnaoua sur scène pour un concert plein de sens, un concert nécessaire. «Ce concert est un grand moment pour le Maroc et pour tous ceux qui ont porté plus haut cette partie de nous-mêmes qui sont les Gnaouis. Il y a 20 ans, sur les rivages d’Essaouira que cette belle aventure a commencé, elle est aujourd’hui au Bataclan et chacun sait ce que ça représente pour nous tous à la fois les amoureux de la musique et tous ceux qui ont su être à l’écoute de tous les autres dans une culture qui est celle de l’altérité, de la convivialité, de la modernité», a confié, selon la MAP, André Azoulay conseiller du roi et président de l’association Essaouira-Mogador avant d’ajouter : «Le Maroc ce soir à Paris dit sa capacité d’être une terre de toutes les sensibilités, de toutes les histoires, de toutes les rencontres et d’écoute de l’Autre que les Gnaoua ont su dire avec talent».
Neila Tazi, productrice du Festival Gnaoua et Musiques du Monde d’Essaouira, selon la même source, a ouvert le bal en insistant sur les messages de solidarité et de fraternité défendus par le festival, notant que cette soirée exceptionnelle s’inscrit dans cet esprit et se veut aussi un hommage aux victimes de l’attaque terroriste perpétrée le 13 novembre 2015 dans cette salle parisienne. De nombreuses personnalités ont pris part à cette fête de la musique à l’image d’Audrey Azoulay, ministre de la Culture française, les écrivains Fouad Laraoui et Ahmed Ghayat, les réalisateurs Faouzi Bensaidi et Kamal Hachkar. Merci Gnaoua !