Maroc

François Conradie : “La baisse des carburants dépendra de la décision commerciale des acteurs des hydrocarbures”

François Conradie
Économiste à l’Oxford Economics Africa

Comparés à 2024, les premiers mois de l’année en cours affichent une facture encore plus salée pour les consommateurs. Mais avec la baisse attendue des prix des produits pétroliers, et probablement alimentaires, l’inflation devrait enfin commencer à décrocher dans les prochains mois. À condition toutefois que la logique commerciale ne prenne pas le dessus. Explications.

Vous attendez-vous réellement à une baisse sensible des prix des hydrocarbures au Maroc dans les prochaines semaines, voire les prochains mois ?
Oui, cela devrait logiquement être le cas, si l’on suit la tendance mondiale de baisse des cours mondiaux du pétrole et si, surtout, cette baisse se maintient dans la durée. Mais cela dépendra aussi de la décision commerciale que prendront les acteurs du secteur des hydrocarbures au Maroc.

Il faut rappeler qu’avec la libéralisation de ce secteur, tout n’est pas forcément maîtrisé. La question est donc de savoir si, réellement, les acteurs accepteront de rogner leurs marges pour une baisse effective des prix. Je tiens toutefois à rappeler une réalité : lorsque les prix augmentent sur les marchés mondiaux, ils acceptent de compresser leurs marges, donc de les réduire, afin d’éviter une forte explosion des prix.

Par contre, ils se rattrapent souvent lorsque les prix baissent. Il y a donc lieu d’observer l’évolution de la situation dans les prochaines semaines.

En dehors des prix énergétiques, que prévoyez-vous pour les prix des produits alimentaires au Maroc ?
Il est vrai qu’en début d’année, à force de lire les résultats de l’IPC du Haut-commissariat au plan, on était gagné par une certaine inquiétude. Mais je pense qu’avec l’amélioration des conditions météorologiques et les pluies de mars et avril, la campagne agricole se terminera avec des résultats plus encourageants. Globalement, pour la suite de l’année 2025, je pense que nous devrions avoir une inflation globale de l’ordre de 3%.

Pensez-vous que la situation sur le plan international permet de garder un certain optimisme quant à une baisse réelle de l’inflation ?
Nous vivons dans un monde où les choses sont très instables. Les risques liés aux conflits peuvent impacter toutes les économies, y compris celle du Royaume, et ce, à tout moment. Ces chocs constituent donc une vraie menace. Mais je pense que pour le Maroc, on peut dire qu’il y a un équilibre dans les risques. Ce sont des risques équilibrés, dans la mesure où un choc mondial peut entraîner une inflation, mais où certaines décisions sur la scène géopolitique sont également susceptibles d’apporter de bonnes nouvelles pour l’économie nationale.

Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO



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