France : mouvement de contestation national contre la réforme des retraites
Le gouvernement a annoncé que plus de 10.000 policiers et gendarmes seront mobilisés pour maintenir l’ordre lors de ces contestations, susceptibles de durer plusieurs jours.
Les Français s’apprêtent à se mobiliser contre la nouvelle réforme des retraites. Une grève générale est annoncée ce jeudi dans toute la France où des salariés des entreprises publiques et privées manifesteront leur colère contre le nouveau régime des retraites qui vise à relever l’âge légal de départ à 64 ans. Difficile d’avoir une estimation du taux de grévistes, mais on s’attend, à l’occasion de cette première journée de grève, à de fortes perturbations dans les écoles, les transports ou encore les raffineries. Le gouvernement a annoncé que plus de 10.000 policiers et gendarmes seront mobilisés pour maintenir l’ordre lors de ces contestations, susceptibles de durer plusieurs jours. Comme annoncé par Clément Beaune, ministre des Transports, la journée du jeudi sera «une journée de galère» pour les transports.
Le ministre appelle à éviter ou décaler les déplacements dans la mesure du possible, proposant aux salariés d’opter provisoirement pour le télétravail, chose qui n’arrange pas les entreprises qui craignent une perturbation de leur activité. «Je le dis pour ceux qui le peuvent : tout ce qui permet d’avancer ou de retarder un déplacement par rapport au jeudi, de faire du télétravail quand c’est possible, est le bienvenu», a déclaré le ministre délégué en charge des transports lors d’un passage à la télé. La SNCF a fait de même, en recommandant à ses voyageurs de privilégier le télétravail pendant ce mouvement social national.
La société prévoit une circulation «très fortement perturbée» avec un TGV sur trois, voire un sur cinq selon les lignes, et à peine un TER sur dix en moyenne. Les moyens de transport aériens seront aussi concernés, puisque 20% des vols devraient être annulés à l’aéroport d’Orly, où «des retards sont à prévoir» pour les liaisons qui seront maintenues, a averti la Direction générale de l’aviation civile. Les parents, eux, vont devoir galérer en ces jours de grève, puisque les écoles vont fermer. Beaucoup se verront donc contraints de prendre un jour de congé forcé, voire plus, pour s’occuper de leurs enfants. Face à cette situation critique, le gouvernement semble prêt à défendre par tous les moyens son projet de réforme. Ainsi, Elisabeth Borne, première ministre, a affirmé à l’Assemblée nationale que «quatre Français sur dix, les plus fragiles, les plus modestes, ceux qui ont des métiers difficiles, pourront partir avant 64 ans».
Diao Maomar / Les Inspirations ÉCO