FMI: une bonne nouvelle pour le marché financier marocain
Encore une bonne nouvelle pour le marché financier national. Après la levée internationale réussie du Trésor sur le marché de la dette international, c’est au tour du Fonds monétaire international (FMI) de recommander l’octroi d’une ligne de crédit au Maroc.
Le Conseil d’administration du FMI s’est réuni en séance informelle dans le but d’examiner une demande du Maroc relative à un accord biennal au titre de la ligne de crédit modulable (LCM) avec l’institution internationale, pour un montant équivalent à 3,7 262 milliards de DTS (Ndlr : droits de tirage spéciaux, un instrument monétaire international créé par le FMI en 1969 pour compléter les réserves officielles existantes des pays membres), ce qui représente environ 417 % de la quote-part du Maroc, soit 5 milliards de dollars.
«Cette ligne de crédit aide les pays à se prémunir contre des chocs extérieurs en adoptant des cadres de politique économique très solides et en établissant un bilan de bons résultats économiques grâce à un accès considérable et immédiat à des ressources du FMI, sans conditionnalité a posteriori», annonce le FMI dans ce sens, tout en ajoutant que les autorités marocaines entendent traiter la ligne de crédit modulable comme un dispositif de précaution.
Un opérateur financier assure, dans ce sens, que la LCM est «une ligne de crédit connue aussi pour sa souplesse, c’est à dire que le pays qui en bénéficie peut tirer à tout moment et avoir accès aux financements du FMI».
Des fondamentaux solides
Dans sa communication, le FMI rappelle que compte tenu de la solidité des cadres de politique économique et du bilan du Maroc, la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a l’intention de recommander l’approbation d’un accord au titre de la ligne de crédit modulable en faveur du Maroc lors du conseil d’administration du FMI qui se réunira de nouveau dans les prochaines semaines pour prendre une décision. Et de noter que «le FMI est disposé à continuer d’aider le Maroc à faire face aux risques découlant d’une conjoncture mondiale très incertaine». En effet, en plus de la levée de la dette internationale faite par le Trésor, cette ligne de crédit modulable s’inscrit dans le cadre de la Loi de finances 2023.
Selon un acteur financier de la place, «le Maroc dispose d’une enveloppe de financement externe brut d’un montant de 60 milliards de dirhams, prévue dans le cadre de la Loi de finances de cette année», rappelle un acteur financier. La ligne de crédit modulable du FMI démontre ainsi la qualité du papier Maroc. «Elle donne une image sur la qualité de la dette marocaine et un bon signal sur les marchés mondiaux», estime-t-on dans ce sens.
Avantages pour le marché local
Sur les 60 MMDH de déficit prévu pour l’année 2023, 51 milliards devraient être financés par la dette extérieure, ce qui représente pratiquement 90% du déficit qui sera financé par le marché international. C’est aussi une façon d’alléger le marché domestique.
De ce fait, la nouvelle ligne du FMI représente une bonne nouvelle pour le marché local, surtout celui des taux d’intérêt, et pour la liquidité bancaire. «Cette ligne permettra d’alléger la pression sur les taux locaux et assurera une amélioration de la liquidité bancaire», nous confirme-t-on. Justement, les stocks des avoirs devraient ainsi augmenter instantanément, et le déficit de liquidité baisser également. Pour leur part, les banques vont devoir avoir recours de moins en moins aux adjudications de la Banque centrale pour se financer. En d’autres termes, il y aura un impact positif sur le «loyer du cash», les conditions monétaires seront nettement favorables.
Par ailleurs, ces circonstances permettront au Trésor de bénéficier d’un matelas de marge de manoeuvre sur le financement au moins pour les trois à quatre mois à venir. Avec la mobilisation de ces financements, ce dernier subira moins de pression et aura une marge quant au financement de son déficit. Pour rappel, le Trésor a fait une levée sur le marché international début mars en eurobond pour un montant de 2,5 milliards de dollars.
Pour cet emprunt libellé en dollars, le Trésor a opté, comme il est de coutume, pour des maturités moyen terme (5 ans) et long terme (10 ans). Compte tenu du contexte, le Maroc a pu préserver sa signature en obtenant des conditions de financement intéressantes.