Maroc

Finances publiques : la dette à des niveaux exceptionnels

L’encours de la dette publique directe poursuit sa progression, à fin décembre 2022. En augmentant de 7,5%, il est passé de 885,3 MMDH en 2021 à 951,8 MMDH en 2022, d’après le récent rapport présenté au Roi Mohammed VI par le gouverneur de la Banque centrale.

À fin 2022, l’encours de la dette publique directe du Royaume se chiffre à 951,8 MMDH, en hausse de 7,5%, selon le rapport annuel de Bank Al-Maghrib. Les composantes intérieure et extérieure de cette dette ont respectivement évolué de 6,1%, à 722,9 MMDH, et de 12,3%, à 228,9 MMDH. Tenant compte d’une croissance nominale de 4,3% du PIB, le ratio d’endettement du Trésor est ressorti aussi en accroissement de 2,1 points de pourcentage à 71,6% du PIB reflétant des augmentations de 0,9 point à 54,3% du PIB pour la dette intérieure et de 1,2 point à 17,2% du PIB pour celle extérieure.

Dans le détail, l’encours de la dette extérieure publique s’est établi, au total, à 422,6 MMDH, soit l’équivalent de 31,8% du PIB, au lieu de 29,8%, soit une évolution de 2 points. Cette dette est détenue à hauteur de 52,6%, contre 49,3% en 2021, par les créanciers multilatéraux, de 24,8%, au lieu de 28,4%, par le FMI et les banques commerciales, et de 22,6%, après 22,3%, par les créanciers bilatéraux.

Parallèlement, le financement du besoin du Trésor, au titre de l’exercice 2022, a été assuré en grande partie par des ressources intérieures pour un montant net de 65 MMDH, dont 20,9 MMDH provenant de l’utilisation du reliquat du tirage sur la Ligne de précaution et de liquidité (LPL) du FMI. De ce fait, les concours extérieurs s’étant limités à un montant net de 6,1 MMDH. S’agissant du financement intérieur, outre le reliquat de la LPL et la mobilisation de 22,4 MMDH à travers ses propres circuits, le Trésor a recouru au marché des adjudications pour un montant net de 19,1 MMDH, au lieu de 45,9 MMDH en 2021.

42,1 MMDH de charge de compensation en 2022
Quant à la charge de compensation, elle a atteint 42,1 MMDH, en 2022, au lieu de 21,8 MMDH en 2021, en raison notamment du renchérissement des produits énergétiques et alimentaires sur le marché international. La subvention du gaz butane s’est élevée à 22,1 MMDH, contre 9,3 MMDH pour le blé importé et 4,7 MMDH pour le sucre. De surcroît, pour limiter l’impact sur les prix du transport, le gouvernement a accordé un soutien de 4,4 milliards aux professionnels du secteur.

La loi de Finances 2022 n’ayant prévu qu’un montant de 17 MMDH au titre des subventions des prix, le gouvernement a ouvert en juin des crédits supplémentaires de 16 MMDH, portant ainsi le total à 33 MMDH de dirhams, chiffre ayant été dépassé de 27,5% en termes d’exécution.

En ce qui concerne l’exécution budgétaire, au titre de l’année 2022, il a été caractérisé, selon le rapport de BAM, par un accroissement de 20,8% des recettes ordinaires, le plus important depuis 2008, parallèlement à un alourdissement de 15,8% des dépenses globales. Après un accroissement de 10,1% en 2021, les recettes ordinaires ont connu une hausse de 20,8%, à 336,5 MMDH, reflétant en premier lieu celle de 17,1% des rentrées fiscales, à 284 MMDH, soit un taux de réalisation de 112,8%. D’une part, les impôts directs, réalisés à hauteur de 116% des prévisions, se sont chiffrés à 113,3 MMDH, en progression de 24,8%.

Les droits de douane en hausse à deux chiffres
D’autre part, les recettes des impôts indirects se sont renforcées de 11,9% pour s’établir à 138,7 MMDH, soit 109,1% des prévisions de la loi de Finances. Quant aux recettes des droits de douane, elles se sont accrues, après un rebond de 25,3% en 2021, de 16,9%, à 13,9 MMDH, en lien avec la hausse des importations.

Pour leur part, les rentrées des droits d’enregistrement et de timbre, réalisées à hauteur de 121,6% des prévisions de la loi de Finances, ont augmenté de 14,5% à 18,1 milliards, contre 19,5% en 2021. S’agissant des recettes non fiscales, hors produit de cession des participations de l’État, elles ont bondi de 50,5%, à 48,7 MMDH, après 19% en 2021, portées principalement par l’encaissement d’un montant total de 25,1 MMDH au titre des mécanismes de financement spécifiques.

Pour leur part, les dépenses globales du Trésor ont affiché un dépassement de 12,4% par rapport à la programmation de la loi de Finances. Elles se sont alourdies de 15,8%, après 4,7% en 2021, à 414,6 MMDH en 2022. Cette évolution résulte des progressions de 14,5%, à 320,8 MMDH, des dépenses ordinaires et de 20,6%, à 93,8 MMDH, des investissements.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO


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