Filière de l’Arganier : Sadiki préside le COPIL du contrat-programme
Mohamed Sadiki, ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et Forêts, se déplacera ce vendredi, à Agadir, pour présider le Comité de pilotage du contrat-programme de ladite filière. D’un montant global de 2,8 milliards de dirhams (MMDH) sur la période 2012-2020, les réalisations en 2020 du contrat-programme ont atteint 1,75 MMDH, soit 62,27% du montant initial.
A l’instar des autres filières agricoles, celle de l’arganier est également dans l’expectative de la signature de son contrat-programme à l’horizon 2030. En attendant, Mohamed Sadiki, ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, se déplacera ce vendredi, à Agadir, pour présider le Comité de pilotage du contrat programme de ladite filière au siège de la Chambre régionale d’agriculture de Souss-Massa. Pour rappel, le contrat programme de la filière a été signé le 26 avril 2011 en marge des Assises de l’agriculture à Meknès.
L’objectif de ce comité de pilotage est de dresser le bilan de l’actuel contrat programme et ses réalisations, tout en discutant des contours de la future feuille de route contractuelle à l’horizon 2030 entre le gouvernement et la Fédération interprofessionnelle de la filière de l’argane (FIFARGANE).
Reconnue par la Commission nationale des interprofessions en mars 2018, cette dernière est composée de deux collèges, notamment la Fédération nationale des associations provinciales des ayants droit producteurs et usagers de l’arganeraie (FNADUA) et la Fédération marocaines des transformateurs, exportateurs et commerçants de l’huile d’argane (FMTEC) qui regroupe les coopératives d’extraction, les GIEs, les sociétés et les commerçants. Il est à noter que cette interprofession a remplacé la Fédération interprofessionnelle marocaine de la filière de l’argane (FIMARGANE) créée en 2011.
Réalisations en 2020 : 1,75 MMDH, soit 62,27% du montant initial
A l’instar des autres filières, l’arganier a bénéficié des mêmes mesures d’accompagnement à travers un contrat-programme d’un montant global de l’ordre de 2,8 MMDH sur la période 2012-2020 dont les réalisations à 2020 ont atteint 1,75 MMDH, soit 62,27% du montant initial. Plus de dix ans après la prorogation des incitations et l’appui à cette filière, le prochain contrat-programme devra s’aligner sur les orientations de deux nouvelles stratégies nationales, notamment «Génération green 2020-2030» et sa déclinaison en PAR (Plan agricole régional), en plus de «Forêts du Maroc 2020-2030».
Aujourd’hui, les objectifs tracés par la nouvelle vision de la filière à l’horizon 2030 porte sur cinq axes, notamment la réhabilitation de l’arganeraie pour atteindre un objectif cumulé de 400.000 hectares à l’horizon 2030 et l’extension de l’arganiculture avec pour but d’arriver à 50.000 hectares. Il s’agit aussi de l’augmentation de la production de l’huile d’argan pour atteindre 10.000 tonnes en 2030 et assurer le conditionnement de 50% de la production de l’huile d’argan à l’horizon 2030.
Il est question aussi de procéder à la commercialisation de 10% des ventes en 2025, via la plateforme digitale dédiée à la commercialisation des produits de l’Argane, pour passer en 2030 à 30%. Générant plus de 31 millions de dollars à l’export au titre de l’année 2021, la filière de l’arganier, malmenée auparavant par les exportations du vrac, a mis fin à ces acheminements. A partir du 1er juillet 2022, l’exportation de l’huile d’argan torréfiée et non torréfiée sera soumise à une licence d’exportation.
Huile d’argan/vrac : une licence d’exportation à partir du 1er juillet
En effet, dans la circulaire n°6312/311 datant du 6 avril dernier, les services de la douane prennent acte de la publication au Bulletin officiel n°7078 du 31/3/2022 de l’arrêté du ministre de l’Industrie et du commerce n°109-22 du 12/1/2022, complétant l’arrêté n°1308-94 du 19/04/1994 fixant la liste des marchandises faisant l’objet de mesures de restrictions quantitatives à l’importation et à l’exportation. Ainsi, aux termes de l’article 1er du nouvel arrêté, l’exportation de l’huile d’argan torréfiée et non torréfiée, en récipients contenant plus de cinq litres, est désormais soumise à licence d’exportation à compter du 1er juillet 2022.
En plus de l’enjeu de capter une partie de la valeur ajoutée générée par la filière dans la zone de production, le défi aussi est de poursuivre l’effort de réhabilitation et de régénération de l’arganier surtout face à la pression exercée par les changements climatiques et la refonte en cours de la loi forestière. Dans ce sens, le programme de réhabilitation de l’arganeraie constitue un des principaux axes du contrat programme de la filière de l’arganier, mis en œuvre par le Département des eaux et forêts en partenariat avec la Fifargane.
La convention de partenariat entre le ministère de tutelle, le Département des eaux et forêts et l’ANDZOA, signée en octobre 2013, a permis de renforcer l’engagement de l’État pour la réalisation de cet objectif. Entre 2012 et 2020, le Maroc a réhabilité plus de 164.000 ha sur 200.000 ha, outre la domestication de l’arganier avec la plantation de 10.000 arganiers dans le cadre du projet de l’arganiculture financé par le Fonds vert pour le climat.
184.503 ha, soit 46% de l’objectif à atteindre en 2030
Dans le détail, la superficie réhabilitée dans le cadre du programme de réhabilitation (2012-2021) à fin 2021 est de 184.503 ha, soit 46% de l’objectif à atteindre en 2030, alors que les réalisations du programme d’arganiculture pour la période 2012-2021 ont permis la plantation d’une superficie de 7.370 ha et que 2.000 ha sont en cours de travaux et 800 ha en phase de lancement d’appel d’offres, selon l’Agence nationale de développement des zones oasiennes et l’arganier (ANDZOA).
L’objectif aussi est de maintenir le rythme de plantation sur 50.000 hectares en 2030 et la réhabilitation de 400.000 ha au même horizon. Ces deux objectifs sont prévus dans le cadre de la stratégie de Génération Green et forêts du Maroc.
Par ailleurs, l’ANDZOA a également lancé les travaux du Centre national de l’arganier à Agadir. C’est également une concrétisation des engagements de l’État avec l’interprofession dans le cadre du contrat-programme pour la mise en place d’un pôle de compétences dédié à l’arganeraie. Cette structure se positionnera comme un pôle de promotion du patrimoine de l’arganier et d’appui à la recherche scientifique.
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO