Fès-Meknès : une banque de projets pour les jeunes entrepreneurs

Le wali de Fès-Meknès a réuni les jeunes entrepreneurs de la région pour discuter développement économique. Riche en ressources diverses, celle-ci vise la création de plus de 81.000 emplois d’ici 2030 avec un volume d’investissement de 10,4 milliards de dirhams. Une banque de projets dédiée, prévoyant 90 opportunités d’investissement, a été créée à cet effet.

Les jeunes opérateurs économiques de la région Fès-Meknès de moins de 40 ans se sont réunis, jeudi, avec le wali de la région, Mouaâd Jamaï. L’objectif de cette rencontre était de tracer les contours d’un avenir économique prometteur et de mettre en lumière les opportunités offertes à la nouvelle génération d’entrepreneurs. D’emblée, Jamaï a souligné la richesse et la diversité de ce territoire, rappelant que chaque province possède un potentiel unique pour devenir un pôle d’attractivité économique.

La région, véritable château d’eau du Maroc, détient un tiers des ressources hydriques nationales, un atout stratégique pour le développement. Industrie, tourisme, économie sociale et solidaire, sont autant de secteurs clés offrant un terrain fertile pour l’investissement et la création d’emplois. La rencontre a été l’occasion de dresser un bilan des transformations déjà engagées et d’exposer les ambitions futures.

Des projets phares pour transformer le visage de la région
Parmi les projets phares présentés par le wali, «la vallée du savoir» se distingue par son ambition de relier la ville nouvelle à l’ancienne médina. Ce projet englobe la vallée de Wislane (250 ha) et le Ravin (40 ha), des zones au potentiel touristique encore inexploité.

Le wali a qualifié ces espaces de «connus de tous, mais que personne ne veut voir», soulignant la nécessité de valoriser ces zones laissées à l’abandon. Il a également insisté sur le rôle central de la jeunesse dans la concrétisation de ce projet. Autre initiative majeure citée par Jamaï, celle de doter la médina de Fès d’une énergie propre grâce à une ferme solaire.

Il s’agit d’un projet de 350 millions de dirhams pour une puissance de 33 MW. Sa mise en service est prévue pour le 2e semestre 2026. L’université et la mosquée Al Quaraouiyine ont également été au cœur des discussions, avec un appel à les ouvrir davantage sur le monde en vue de renforcer leur rayonnement. À noter que la nécessité de valoriser le patrimoine historique de l’ancienne médina a aussi été mise en exergue au cours de cette rencontre.

Un schéma directeur de 10,4 MMDH
Le wali a dévoilé un ambitieux schéma directeur d’investissements visant à générer plus de 81.000 postes de travail d’ici 2030, avec un investissement global de 10,4 milliards de dirhams (MMDH).

Ce plan met l’accent sur des secteurs stratégiques tels que l’industrie (38.000 emplois), l’agriculture (20.000), le commerce et les services (16.500), l’économie numérique (6.250), l’artisanat (6.200), le tourisme (6.000), la logistique (2.000), et les mines (1.200).

L’investissement public est estimé à 10,43 milliards de dirhams, avec un effet de levier attendu sur l’investissement privé de plus de 52 MMDH.

À noter que le ratio capital investi/emploi créé est de 128.000 DH. Un plan audacieux pour s’attaquer au chômage qui touche actuellement 388.000 personnes dans la région.

Quatre axes stratégiques
Pour orienter le développement régional, quatre axes stratégiques ont été définis par le wali : Le premier est le Nouveau modèle de développement (NMD), basé sur une économie diversifiée, le capital humain, l’inclusion sociale et la résilience des territoires. Le second axe découle du Plan national d’investissement (PNI).

Le Schéma régional d’aménagement du territoire (SRAT), qui propose dix orientations pour un développement équilibré, constitue le troisième axe. Enfin, le quatrième axe directeur repose sur la Vision de développement régional (VDR) 2022-2027, avec 340 projets et un budget de 29,3 MMDH. Mohamed Sabri, directeur du Centre régional d’investissement (CRI), a saisi cette rencontre pour présenter la «Nouvelle banque d’opportunités d’investissement pour les jeunes».

Il s’agit d’un portefeuille de 90 projets dans des secteurs variés (industrie, agro-industrie, tourisme, agriculture, artisanat, nouvelles technologies) représentant un potentiel de 3,5 MMDH et 4.000 emplois directs. Une initiative prometteuse pour stimuler l’entrepreneuriat des jeunes et dynamiser l’économie de Fès-Meknès, une région résolument tournée vers l’avenir.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO