Maroc

Fès-Meknès : les habitants fuient la canicule

La vague de chaleur, qui sévit depuis plusieurs jours, a incité de nombreux habitants de la région Fès-Meknès à se diriger vers les zones de montagne, pour échapper à la canicule. Avec le dôme de chaleur, plusieurs problèmes ont refait surface à Fès, notamment ceux relatifs aux odeurs du Lixiviat (décharge contrôlée) et à la fermeture des piscines municipales.

Avec la canicule, de plus en plus d’habitants de la région fuient les vagues de chaleur pour gagner les refuges et les zones de montagnes plus clémentes. Il s’agit d’une situation sans précédent, avec des températures qui dépassent 48°C. À Fès, le mercure atteint entre 38 et 41 degrés pendant la nuit. En cette période, la ville d’Ifrane, qui constitue une oasis de fraîcheur pour les habitants de la région, et une destination prisée par les touristes nationaux, enregistre des records de fréquentation touristique. À Ifrane, la température est en effet souvent inférieure de 10 à 16° comparativement aux autres villes de la région. Quotidiennement, plusieurs centaines d’automobilistes se dirigent vers cette destination réputée pour ses lacs et sources naturelles. L’activité touristique dans la ville constitue un vecteur de création d’emplois important avec plus de 300.000 journées de travail par an. Néanmoins, la capacité touristique de la ville reste limitée, cette situation prévalant surtout pendant les périodes de pics touristiques, ce qui ouvre le champ au tourisme informel. Pour combler ce déficit en infrastructures d’hébergement, la province d’Ifrane connait actuellement la réalisation de trente-cinq nouveaux établissements touristiques pour un investissement global de 385,5 millions de DH. Ces projets, d’une capacité d’accueil de plus de 2.000 lits, viendront renforcer la capacité hôtelière de la ville d’Ifrane et sa province, qui demeurent parmi les destinations de prédilection en cette période, selon les données de la délégation régionale du tourisme.

L’odeur du Lexiviat dérange la population
Avec le dôme de chaleur, la problématique du lixiviat refait surface à Fès. Les odeurs nauséabondes qui en émanent se répandent à travers plusieurs quartiers résidentiels de la ville, en particulier Narjis et les quartiers de la route de Sefrou. Elles incommodent aussi fortement le personnel et les patients du Centre hospitalier universitaire (CHU) Hassan II, situé à moins de trois kilomètres de la décharge contrôlée de la ville. Bien que cette dernière dispose, en principe, d’outils modernes répondant aux normes régelmentaires, avec un centre d’enfouissement, de traitement et valorisation des déchets, force est de constater qu’au fil des années, le lixiviat vieillit et résiste à l’évaporation. Toutes les techniques de dilution mises en oeuvre par les responsables de la décharge s’avèrent insuffisantes au delà d’un certain temps, d’où le phénomène des odeurs pestilentielles qui infectent les espaces voisins, rendant plus que jamais nécessaire le lancement d’un projet d’une unité de traitement véritablement adaptée.

Les fontaines transformées en véritables piscines de rue
En l’absence d’une piscine municipale aux dimensions de la ville de Fès, les jeunes ont décidé de transformer les fontaines en piscines publiques. Cette réaction, désespérée mais compréhensible, illustre la triste réalité des piscines municipales de la ville qui sont fermées depuis plusieurs années. En effet, la piscine municipale de l’arrondissement Agdal nécessite des travaux de réfection pour la rendre opérationnelle, alors que celle d’El Batha demeure fermée depuis des lustres, pour cause de vétusté et de manque d’équipements adéquats.

1.700 ha de forêts brûlés
Avec les vagues de chaleurs, les facteurs de risque augmentent, du fait de la décomposition de la végétation ainsi que des actes irresponsables de touristes imprudents ou malveillants qui sont à l’origine d’incendies de forêts, voire des cultures, engendrant des conséquence désastreuses pour la région. Ainsi, un incendie s’est déclenché dans la forêt d’Ighzrane, dans le district de Ribat el-Kheir, entrainant, d’ores et déjà, la destruction de plus de 170 hectares d’arbres forestiers, en particulier le chêne vert et le genévrier. Un autre incendie de forêt, encore plus ravageur, s’est déclenché également à Jbel Kandar. Il a dévoré, jusqu’à présent, près de 130 hectares de couvert forestier, dont des chênes verts et des pins d’Alep. Pour lutter contre le feu, deux avions de lutte contre l’incendie de la Gendarmerie royale ont été mobilisés, effectuant dix-huit sorties entre vendredi et samedi, après avoir chargé leur cargaison d’eau au barrage Idris premier. Dans la région d’Ifrane, un autre incendie s’était déclaré samedi dans la forêt du marché arabe près de Dayat Awa. D’après les premières données de la direction régionale des eaux, forêts et lutte contre la désertification, cet incendie a ravagé environ 30 hectares de pins et 10 hectares de champs agricoles relevant de propriétés privées.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations Éco


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