Maroc

Fès-Meknès/Industrie : les travaux d’aménagement du PIAC dépassent les 70%

Plusieurs chefs d’entreprises de la ville de Fès rencontrent des difficultés à se conformer aux exigences du CPS en lien avec le Parc industriel Ain Cheggag (PIAC). De plus, les petites et moyennes entreprises expriment des craintes quant à la pérennité de leurs investissements, sachant que le secteur reste confronté à la concurrence des entreprises informelles qui ont décidé de ne pas s’installer dans le PIAC.

Les travaux d’aménagement du parc industriel Ain Cheggag (PIAC) sont en cours pour répondre à des besoins cruciaux, notamment la modernisation de la filière du cuir, le renforcement de sa compétitivité à l’échelle régionale et la consolidation de l’écosystème du cuir au niveau national. Actuellement, selon les responsables du projet, le taux d’avancement des travaux s’élève à plus de 70%. La livraison du projet est prévue en 2023, en dehors de la station d’épuration des eaux usées (STEP), dont les travaux seront lancés prochainement. Avec un taux d’attribution de près de 50% dans les différents appels à projet lancés depuis le lancement de sa commercialisation en juillet dernier, ce projet devrait susciter un fort engouement chez les industriels de la région, désireux de développer leurs activités dans ce secteur à fort potentiel.

Un accompagnement spécifique aux PME/TPE s’impose
L’adhésion des tanneurs et des fabricants d’articles en cuir au Parc industriel Ain Cheggag constitue une étape cruciale pour sortir le secteur de sa léthargie et accroître sa compétitivité sur les marchés national et international. Ce projet devrait permettre de mettre fin aux pratiques informelles qui entravent le développement de cette industrie à l’échelle régionale et nationale. Néanmoins, la majorité des entreprises de la région spécialisées dans la tannerie se caractérisent par leur faible capacité de financement, ce qui complique leur conformité au CPS mis en place pour bénéficier de cette nouvelle plateforme.

Dans ce cadre, plusieurs chefs d’entreprises de la zone d’Ain Nokbi (semi-industrielle) nous ont fait part de leurs difficultés à se conformer aux exigences, notamment celle d’un acompte de 40% du prix du lot pour confirmer l’acquisition. Les porteurs de projets qui ne parviendront pas à s’acquitter de cette somme verront leur demande annulée. Les entreprises de cuir souhaitant s’installer au PIAC devront également s’engager à fermer leurs anciennes usines (informelles) et à respecter les normes environnementales relatives au traitement des déchets liquides et solides.

Cependant, les TPME de la région craignent que leurs investissements ne soient pas durables, sachant que le secteur devra toujours faire face à la concurrence des entreprises informelles qui ont décidé de poursuivre leurs activités en dehors du PIAC, ce qui va nuire à la transparence des circuits de commercialisation et maintenir la concurrence déloyale dans le secteur. Dans ce cadre, les opérateurs du secteur appellent les responsables à mettre en place une réglementation qui interdise les activités de tannage en dehors du PIAC, et d’assurer un accompagnement spécifique des TPME de la filière pour les encourager à adhérer à ce nouveau projet.

Une opportunité à saisir
Ce projet en question vise à dynamiser le secteur ancestral de l’industrie du cuir dans la Région de Fès-Meknès, qui présente un fort potentiel de croissance. En effet, cette initiative permettra non seulement d’améliorer le niveau de vie de la population de la province de Sefrou, mais également de créer des activités industrielles à fort potentiel et génératrices d’emplois. Le PIAC est spécialement dédié aux entreprises souhaitant développer des projets industriels et propose la vente ou la location de lots.

Grâce à la subvention accordée par le ministère de tutelle et la Région, le coût du terrain a pu passer d’un coût réel de 1.100 DH/m² à un prix de cession de 250 DH/m² pour la zone réservée à la production de cuir, tels que les tanneries, la chaussure et la maroquinerie, et de 350 DH/m² pour la zone généraliste, qui comprend la chimie, le textile, l’agroalimentaire, les industries mécaniques, métallurgiques et électromécaniques.

Cette initiative est une réelle opportunité pour le développement de l’industrie du cuir dans la région. Les entreprises pourront ainsi bénéficier d’une infrastructure et de ressources de qualité, ce qui leur permettra de se développer plus facilement et de mieux répondre aux exigences du marché.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO


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