Maroc

Fès-Meknès/Agriculture : la situation hydrique s’améliore

À la date du 10 janvier 2023, les réserves en eau stockées dans les cinq grands barrages du bassin hydraulique de Sebou s’élèvent à 2.548,2 millions de m3 contre 1.989 au 1er novembre 2022. 

La pluviométrie enregistrée ces derniers jours dans la Région Fès-Meknès a fait renaître l’espoir chez les agriculteurs. En plus des retombées bénéfiques sur l’agriculture saisonnière, le cheptel et la nappe phréatique, les barrages ont également vu leur niveau s’améliorer.

En effet, les réserves en eau, enregistrées dans les cinq grands barrages du bassin hydraulique de Sebou (Idrissi 1er, El Wahda, Sidi Chahed, Kansara et Asfalou), au 10 janvier 2023, s’élèvent à 2.548,2 millions de m3, contre 2.894 à la même période de l’année dernière et 1.989 au 1er novembre 2022. À noter que le seul barrage Al Wahda représente 1.974 million de m3 des ressources en eaux existantes.

En effet, ce dernier assure l’irrigation d’environ 100.000 ha au niveau de la plaine du Gharb, en plus de l’alimentation en eau potable des provinces de Taounate et Ouazzane. L’analyse de la situation journalière des barrages de la région permet de constater que Idriss 1er est à 25,1% de son remplissage (contre 45% à la même période de l’année 2022), Asfalou est à 48,7% (contre 53,3%), Sidi Chahed est à 55,5% (contre 64,7%), alors que le barrage d’El Kensera est à 31,7% (contre 25,8%). Quant à celui d’El Wahda, il est rempli actuellement à hauteur de 56,1%, (contre 59,1% à la même période de l’année 2022).

Ces résultats sont dus aux précipitations du mois de décembre 2022, dont le volume a atteint 117,20 mm avec un cumul de 176,38 mm, soit une augmentation de 31% à rapport à la même période de la campagne 2021-2022. Ces dernières pluies ont contribué à l’amélioration de la végétation, ce qui se répercutera positivement sur la filière des viandes rouges et lait.

État des lieux de la campagne agricole
Pour ce qui est de l’avancement de la campagne agricole, les agriculteurs ont réussi à ensemencer 827.420 ha, dont 626.302 pour les céréales, 93.300 pour les légumineuses, 89.200 pour les cultures fourragères et 3.500 pour les oléagineux. Concernant les cultures d’automne, la superficie travaillée s’élève à 463.720 ha pour les céréales, dont 10.920 en irrigué. Ces cultures sont réparties entre le blé dur avec 105.210 ha, le blé tendre avec 253.710 ha et l’orge avec 104.800 ha.

Le semis direct : 25.000 ha programmés en 2022-2023
Consciente de l’importance du recours à des techniques de plantation des variétés de semences résistantes à la sécheresse, la Direction régionale de l’agriculture Fès-Meknès a programmé au cours de cette campagne agricole 2022-2023, une superficie de plus de 25.000 ha de semis direct. D’après les expériences menées dans la région, le recours à cette technique a permis de faire preuve de résilience à la sécheresse, même en comparaison avec les parcelles irriguées.

D’ailleurs, sur un total national de 50.000 ha, le programme du semis direct de la région a porté sur 12.400 ha en 2021-2022. Notons que la DRA ambitionne de généraliser cette technique sur 200.000 ha avant 2030. Le semis direct est une technique qui permet le maintien de la fertilité et l’humidité du sol et repose sur l’installation des cultures par des semoirs spécifiques sans avoir recours au travail de préparation du sol.

Le recours à cette technique permet à l’agriculteur de réaliser des économies importantes, dont l’amélioration des rendements des céréales de 30% en moyenne et leur stabilisation, notamment en année sèche, la réduction des coûts d’installation des céréales de 60% et des doses de semis de 30%, ainsi que la diminution de l’érosion du sol de plus de 50%. Constituant un axe important de la stratégie Génération Green, cette technique contribue à l’amélioration de la résilience et à l’adaptation de l’agriculture aux changements climatiques.

Vers l’aménagement hydro-agricole de 5.400 ha
Visant le renforcement des infrastructures d’irrigation dans la région, la DRA Fès-Meknès a lancé un projet pour l’aménagement hydro-agricole sur plus de 5.400 ha au niveau régional. Dans le cadre de ce projet, dont le lancement est prévu cette année, le département de l’Agriculture a entamé les préparatifs en lançant une étude de faisabilité pour l’aménagement hydro-agricole de ces superficies, laquelle portera sur plusieurs composantes, dont un diagnostic précis de l’agriculture, au niveau de ce périmètre, des études topographiques de base et des propositions pour un développement agricole dans cette zone.

Selon les responsables de la DRA, «ce projet devrait permettre d’insuffler une nouvelle dynamique agricole dans ce périmètre à travers le développement de cultures irriguées et à forte valeur ajoutée». Il s’agit ainsi de mettre à profit les potentialités en termes de ressources en eau offertes par l’Oued Sebou et le barrage Idriss Premier.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO



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