Fès/éclairage public : la SDL dans l’attente du visa du ministère de l’Intérieur
La Société de développement local (SDL), dédiée à la gestion de l’éclairage public de la ville de Fès, reste dans l’expectative. Après l’identification de l’opérateur privé, partenaire de la commune, en 2018, ce projet, qui permettra de réduire la facture énergétique de la ville de 60%, est toujours en stand-by.
La Société de développement local (SDL), dédiée à la gestion de l’éclairage public de la ville de Fès, attend, depuis 2018, le visa du ministère de l’Intérieur pour prendre en charge la gestion du secteur. Décroché par l’opérateur privé Citelum/Nabilum, suite à un appel à candidature lancé en septembre 2017 par le conseil communal, ce projet ambitieux pour la ville est toujours en stand-by. Lors de la dernière session extraordinaire de la commune pour le mois de décembre, Abdeslam El Bekkali, président du Conseil de la commune de Fès, avait dévoilé que ce projet nécessiterait un montage financier et un budget important pour sa concrétisation. Ce budget ne peut être garanti par la commune, surtout dans un contexte marqué par l’austérité.
La SDL mettra fin à l’exclusivité de la RADEEF
L’un des enjeux majeurs de l’entrée en vigueur de la SDL, c’est qu’elle tirera le tapis sous les pieds de la Régie autonome de distribution d’eau et d’électricité (RADEEF). Cette dernière dispose, depuis 2006, de l’exclusivité de la gestion de l’éclairage public de la ville de Fès.En l’absence d’indicateurs de mesures réelles de la consommation d’électricité, le contrat de gestion entre la régie et la commune s’opère selon le principe de «confiance». De ce fait, la commune verse, chaque année, une redevance forfaitaire de 42 MDH à la RADEEF pour le paiement
de sa consommation en éclairage public.
En matière d’infrastructures, le secteur enregistre plusieurs problèmes qui se manifestent dans la vétusté du réseau (câblage, armoires, candélabres, luminaires…), l’absence de base de données sur le réseau d’éclairage qui donne une idée sur les installations, leur situation géographique ainsi que leur état qualitatif. Ceci sans oublier les actes de vol et de vandalisme qui laissent parfois des quartiers entiers dans l’obscurité totale pendant plusieurs jours. Le recours à la SDL présente pour la commune un moyen de rénover le mode de gestion de son parc d’éclairage public, représentant environ 68.000 points lumineux, et d’assurer un taux de disponibilité d’environ 97%. L’objectif de la commune est de réduire de 60% la consommation annuelle liée à son éclairage public.
Selon une approche basée sur le Contrat de performance énergétique (CPE), les actionnaires de la SDL sont la commune de Fès, à hauteur de 51% au minimum, et l’opérateur (un expert en éclairage) dans la limite de 49% au maximum. Le contrat portera sur le financement, la conception, la rénovation, l’extension, la maintenance et l’exploitation des installations d’éclairage public et le développement d’une smart-city à Fès.
7 MDH/an pour l’entretien et la maintenance du service
L’entretien de l’éclairage public dans la ville est assuré par la RADEEF dans le cadre d’un marché annuel de 2 MDH. En plus de 5 MDH qui sont dédiés annuellement à l’achat du matériel d’entretien (financé par la commune et fourni à la RADEEF). Le suivi de l’entretien ainsi que l’établissement des attachements sont assurés par les services concernés des arrondissements. De son côté, la RADEEF assure l’exploitation du réseau, l’entretien curatif des luminaires, des supports et candélabres, du câblage et des instruments de commande.
Énergie renouvelable : -14 MDH en 2024
Grâce au recours à l’énergie renouvelable issue de la biomasse extraite de la décharge contrôlée de Fès, le budget communal alloué pour le règlement de la facture énergétique de l’éclairage public connaîtra une nette diminution. En effet, l’exploitation du générateur existant dans la décharge permettra à la ville de réaliser des économies de 7 MDH au titre de l’année 2023. Pour le renforcement de ce volet, la commune compte mettre en place un deuxième générateur d’électricité, ce qui permettra de réaliser des économies de 14 MDH dans la consommation annuelle de l’éclairage public en 2024.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO