Fermeture des écoles Mohamed Al Fatih : Les parents portent plainte
Les parents d’élèves ont décidé de passer à l’offensive et portent plainte contre l’établissement scolaire d’un côté et contre l’État de l’autre.
L’affaire des écoles turques connaît de nouveaux rebondissements. Après que le ministère de l’Intérieur ait décidé la fermeture pure et simple de ces établissements pour non-conformité des programmes qui y sont enseignés, les parents d’élèves ripostent en saisissant la justice.
Ces derniers se sont vus attribuer un délai d’un mois pour trouver des établissements capables d’intégrer leurs enfants en milieu d’année scolaire, et en période d’examens, de surcroît. Un sursis d’une étroitesse telle qu’ils n’ont eu de cesse de multiplier les rencontres avec toutes les parties prenantes connectées de près ou de loin à ce dossier.
À leur tête, les Académies régionales d’éducation nationale. Celles-ci sont, d’après la hiérarchie établie par le ministère de l’Éducation nationale, les principales concernées par cette affaire puisque le processus de monitoring les place aux premières lignes pour ce qui est de la vérification des programmes et leur adéquation avec les directives nationales. Il est donc normal que les parents d’élèves se tournent vers ces académies régionales pour trouver une solution au problème. Notre source, Amal X, membre de l’association des parents d’élèves et mère d’un enfant poursuivant jusque-là ses études au sein d’un établissement du groupe, situé sur le boulevard panoramique de Casablanca, sortait, mardi 17 janvier, d’une réunion avec la directrice de l’académie régionale en charge de l’établissement où elle a placé ses enfants. Contactée par les Inspirations ÉCO, elle a confirmé que, de cette énième rencontre, «il est ressorti qu’outre les facilitations précédemment promises par le ministère, et dont ces représentations se font les porte-voix, la seule nouveauté qui mériterait d’être relevée est la prédisposition de l’État à trouver un établissement scolaire qui accepterait quelque 800 élèves». Or, bien que cette proposition représente un effort de la part des autorités qui va dans le sens des attentes des parents, ces derniers sont loin d’être satisfaits et décident de recourir à la justice : ceux de Lissasfa, où se situe la seule école anglophone du groupe, ont mandaté un avocat pour porter plainte contre le groupe scolaire Mohamed Al Fatih pour escroquerie. Une décision motivée par les «grosses sommes d’argent» déjà versées aux propriétaires du groupe et qui n’ont, pour une raison ou une autre, pas réussi à tenir leurs promesses de formation pédagogique conformes au programme marocain, mais en anglais.
D’un autre côté, les parents d’élèves de l’école panoramique, quant à eux, ont décidé de porter plainte contre l’État. «Nous avons décidé de poursuivre l’État en justice pour non respect des procédures qu’il a lui-même émis. L’école avait droit à une notification de 3 mois. La direction n’en a jamais reçu, et personne à l’académie n’a pu nous confirmer qu’une quelconque correspondance a été émise avant que la décision ne tombe», affirme Amal X. Une chose est sûre, les parents ne sont pas prêts de lâcher le morceau, a fortiori lorsqu’une dizaine d’entre eux sont des avocats. Affaire à suivre.