Maroc

Environnement : Dakhla, futur eldorado écolo ?

À l’initiative du Réseau «Khalij Dakhla» pour le climat et le développement durable, le «Forum des Arbres» a réuni, vendredi 18 avril à Dakhla, experts, institutionnels et acteurs de la société civile autour d’un objectif commun : faire de la cité saharienne un modèle de durabilité environnementale.

Dakhla, nichée entre désert et océan, voit croître l’ambition de concilier essor économique et préservation de ses écosystèmes fragiles. À l’occasion de cette rencontre, organisée en partenariat avec l’Association Lagon Dakhla, le Groupe Azura et l’École nationale de commerce et de gestion de Dakhla, les intervenants ont dressé un état des lieux des ressources naturelles de la région et esquissé des pistes pour inscrire la ville dans une trajectoire de transition écologique.

La région de Dakhla-Oued Eddahab est riche de milieux naturels d’exception, à commencer par sa baie classée zone humide d’importance internationale au titre de la Convention de Ramsar depuis 2005.

Cet espace, où cohabitent mangroves, lagunes et dunes littorales, constitue un habitat privilégié pour de nombreuses espèces migratrices. Il est également l’un des derniers refuges de la grande nacre (Pinna nobilis), mollusque menacé d’extinction.

Mobiliser l’ensemble des forces vives
«Cette rencontre a constitué une occasion pour mettre en lumière les milieux naturels de Dakhla-Oued Eddahab et les atouts dont regorge la région», a souligné Jamal Aziko, directeur régional de l’Environnement, en évoquant les actions engagées en partenariat avec les collectivités locales et les associations de protection de l’environnement.

Il a insisté sur la nécessité d’adopter une approche intégrée pour protéger la biodiversité, restaurer les écosystèmes dégradés et sensibiliser les habitants aux enjeux du changement climatique. Insistant sur l’importance d’une gouvernance concertée, Mohamed Idass, président du Réseau «Khalij Dakhla», a plaidé pour une convergence des efforts entre la société civile, les établissements publics et le secteur privé.

«Il est impératif d’élaborer une véritable stratégie de développement capable de faire de Dakhla une ville verte dans les prochaines années», a-t-il affirmé.

Une ambition qui rejoint les objectifs de la Stratégie nationale de développement durable (SNDD) du Maroc, qui prône une meilleure intégration des critères environnementaux dans les politiques publiques.

L’investissement au service de la transition
Le développement durable de Dakhla passe également par un soutien accru aux investissements verts. Le Centre régional d’investissement (CRI), par la voix de son directeur du pôle impulsion économique, Ahmed Kathir, a mis en avant son rôle dans l’accompagnement de projets respectueux de l’environnement, notamment dans le domaine des énergies renouvelables.

La région dispose d’un potentiel éolien et solaire parmi les plus élevés du pays, des ressources qui alimentent les projets de dessalement de l’eau de mer destinés à sécuriser l’approvisionnement agricole et urbain.

Selon l’Agence marocaine pour l’énergie durable (MASEN), plusieurs initiatives visent à intégrer Dakhla dans la dynamique nationale qui ambitionne d’atteindre 52% d’énergies renouvelables dans le mix électrique national d’ici 2030. Des projets de parcs éoliens et solaires sont ainsi à l’étude pour accompagner la croissance démographique et économique de la ville tout en limitant son empreinte carbone.

Une dynamique locale portée par la jeunesse
Au-delà des échanges entre experts et décideurs, le Forum s’est voulu un espace de dialogue intergénérationnel, visant à ancrer la culture du développement durable au sein de la population locale.

En s’adressant particulièrement aux jeunes et aux étudiants, les organisateurs entendent susciter une mobilisation collective autour de la construction d’une vision partagée pour Dakhla, alliant progrès économique, inclusion sociale et exigence écologique.

Le programme a d’ailleurs accordé une large place aux ateliers participatifs, encourageant les jeunes à proposer des solutions concrètes pour verdir les espaces urbains, préserver les ressources naturelles et promouvoir les pratiques écologiques dans leur quotidien.

Portée par cet élan, Dakhla ambitionne de devenir un laboratoire vivant de la transition écologique dans les régions sahariennes. Une transformation progressive, qui, si elle est menée avec cohérence et détermination, pourrait offrir à d’autres territoires similaires une voie vers un développement harmonieux et respectueux de leur environnement.

Sami Nemli / Les Inspirations ÉCO



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