Le défi de l’internationalisation devient de plus en plus inévitable, et les universités et écoles du supérieur en sont conscientes. C’est pour cela que le secteur est aujourd’hui témoin de la prolifération de partenariats avec des entités pédagogiques étrangères, au même titre que l’adoption par toutes les écoles de programmes internationaux obligatoires, donnant aux étudiants marocains la possibilité de confronter leurs acquis et aptitudes dans un environnement qui leur est inconnu, mais également aux étudiants étrangers de recevoir une éducation spécialisée dans certains domaines au Maroc.
À terme, le secteur de l’enseignement supérieur ressuscitera le concept d’avantages comparatifs, en plaçant le Maroc comme plateforme internationale spécialisée, notamment dans les énergies renouvelables, l’automobile, l’aéronautique, la santé & la pharmaceutique, la logistique, etc. On ne peut être bons partout et dans tous les domaines. Ça, les écoles et universités l’ont compris, a fortiori avec la montée de la concurrence entre les organismes de formation actifs sur les mêmes niches, et qui enseignent souvent le même contenu avec les mêmes références, la différence résidant dans la méthode pédagogique seule. Cela ne suffit plus, car, dans un contexte mondialisé où les aptitudes ne se confrontent plus au sein d’un même pays, mais plutôt sur la scène internationale.
Le Maroc, aussi riche soit-il en termes d’implantations universitaires locales et étrangères, ne peut rivaliser avec les universités du monde, et imposer ses profils comme parmi les plus compétents dans toutes les filières. C’est de là qu’est venue l’idée de la spécialisation, avec des programmes pédagogiques généralistes dotés de plusieurs focus contextuels qui permettent aux étudiants marocains de briller dans les disciplines qui font du royaume la locomotive économique africaine de la nouvelle ère. Ce n’est donc pas un hasard si des écoles aussi prestigieuses que l’ESSEC et le Groupe des Écoles normales choisissent le Maroc pour se positionner en Afrique. Cela dit, quelle est leur stratégie à long terme ? Quelles sont leurs ambitions continentales ? Et comment imaginent-ils un réseau internationalisé sur la base duquel la particularité marocaine va être décisive sur la configuration mondiale ?