Enseignement préscolaire : un référentiel de qualité dans le pipe
Le département de tutelle s’attaque au volet de la qualité de l’enseignement dispensé aux enfants du préscolaire. Un projet conjoint avec l’Unicef est en branle, et devrait déboucher sur l’élaboration d’un référentiel permettant d’améliorer l’offre éducative dédiée.
La généralisation du préscolaire ainsi que l’amélioration de la qualité du contenu pédagogique pour la tranche d’âge de moins de 5 ans, figurent aujourd’hui parmi les enjeux stratégiques du gouvernement. Au cours de ce premier trimestre, l’Exécutif s’associe à l’Unicef pour lancer un projet conjoint d’évaluation qui devra déboucher sur la mise en place d’un référentiel national. Il s’agit de doter les acteurs pédagogiques concernés d’un outil de travail commun, avec en ligne de mire «la définition et la proposition d’une structure opérationnelle définissant le référentiel de qualité au niveau national et décentralisé», apprend-on. Pour cela, il est prévu de mener des consultations avec les acteurs intervenants dans ce segment de base de l’enseignement, en vue d’ajuster le référentiel aux spécificités locales.
Les objectifs recherchés
Pour l’État, l’urgence de la mise en œuvre du système éducatif traduisant les objectifs de généralisation d’une éducation préscolaire de qualité n’est plus à démontrer. Il s’agira de déployer des actions soutenues pour offrir aux enfants les meilleures chances de se développer et de se préparer à l’éducation primaire. Après l’ouverture des premières classes du préscolaire en 2018, le diagnostic qui sera finalisé devrait aussi dresser le bilan de la déclinaison décentralisée et opérationnelle qui a accompagné le développement de plusieurs outils d’orientation et d’accompagnement des acteurs éducatifs, notamment le dispositif de formation assurant l’alignement des services préscolaires au curriculum national officiel. Il faut dire que l’accès à l’éducation préscolaire connaît, depuis le lancement du programme national, un progrès soutenu faisant passer le taux de préscolarisation au Maroc de 49% en 2017 à plus de 72% en 2020. «Cette extension soutenue a permis aux acteurs éducatifs et aux responsables du ministère de tirer des expériences sur la pertinence et la lisibilité des dispositifs produits en vue de leur amélioration et renforcement», estime-t-on auprès du département de tutelle. L’un des domaines prioritaires est d’assurer la qualité des services et des apprentissages aux enfants bénéficiant des services d’éducation préscolaire et leur suivi à tous les niveaux. La dimension de la qualité inclut ainsi les dimensions de l’offre éducation en termes d’environnement de développement et d’apprentissage, les résultats de développement et d’apprentissage des enfants, les capacités humaines, le processus de mise en œuvre du service éducatif ainsi que les interactions entre tous les acteurs de la chaîne de l’éducation préscolaire. L’une des principales conclusions qui se dégagent après le lancement du programme de la généralisation est que l’acquisition de bases solides dès la petite enfance rend l’apprentissage ultérieur plus efficace, susceptible de se maintenir et réduit ainsi les risques de décrochage scolaire.
La stratégie de la généralisation également évaluée
Parallèlement à l’élaboration du référentiel projeté, l’État devra aussi mener une évaluation du programme de la généralisation. «L’évaluation propose de dresser un premier bilan du programme de généralisation du préscolaire au Maroc, afin de relever le double défi, à savoir garantir à tous les enfants l’accès aux structures d’éducation du préscolaire tout en améliorant la qualité», précise la feuille de route. Dans ce sens, l’évaluation vise à apprécier l’avancée en termes de généralisation de l’accès, mais également analyser la qualité de l’offre et des apprentissages des enfants. L’objectif final de l’évaluation est d’orienter la politique de la généralisation vers des voies plus efficiente en termes d’amélioration des services d’éducation préscolaire et leurs généralisations à terme. «Les résultats de l’évaluation consisteraient prioritairement à recenser et à examiner les difficultés, les modèles de bonnes pratiques et les moyens de transposer les solutions efficaces», indique le plan d’action tracé par le gouvernement. À rappeler que l’État s’est engagé à garantir la généralisation du préscolaire pour les 4-5 ans à l’horizon 2027-2028.
Younes Bennajah / Les Inspirations Éco