Maroc

Éducation nationale : pourquoi les mutations d’enseignants touchent-elles moins de monde ?

La tendance à la baisse du nombre d’enseignants concernés par le mouvement national de mutation s’est confirmée. De quelque 36.600 en 2020, ce nombre est passé à 26.508 en 2022, puis 23.642 en 2023. Analyse des raisons sous-jacentes à cette baisse.

Les résultats du mouvement national de mutation des enseignants pour l’année 2023 ont été récemment dévoilés par le ministère de l’Éducation nationale. En 2023, un total de 23.642 enseignants des établissements scolaires publics en ont bénéficié. Un chiffre en légère baisse par rapport à l’année 2022 qui avait enregistré 26.508 mutations.

En effet, c’est la deuxième année consécutive de diminution après avoir dépassé les 36.600 en 2020. Une variation importante qui soulève des questions quant aux raisons de cette diminution.

Selon plusieurs sources concordantes, cette baisse du nombre de bénéficiaires s’explique principalement par le déséquilibre persistant au niveau des ressources humaines au sein des établissements des différentes provinces et communes. Ainsi, tandis qu’une surpopulation d’enseignants est observée dans certains établissements, d’autres de la même circonscription peinent à remplir leurs effectifs.

Des besoins moins importants
Dans le but de parvenir à une répartition plus équilibrée, le ministère de l’Éducation nationale a mis en place un système de mouvement par échange automatisé avant de lancer l’opération du mouvement national des enseignants pour l’année 2023.

Cette initiative a permis de réorganiser les ressources humaines à l’intérieur de chaque circonscription, entraînant ainsi une réduction du nombre d’enseignants requis dans plusieurs établissements.

Cette approche novatrice entend optimiser la répartition des enseignants et assurer une meilleure concordance entre les besoins des établissements et les effectifs disponibles. Toutefois, il convient de souligner que cette mesure a eu des répercussions sur les enseignants souhaitant changer d’affectation, le nombre de postes disponibles étant limité en raison de la diminution des besoins.

La répartition des enseignants mutés par cycle révèle des variations significatives entre 2023 et 2022. En 2023, 46,4% des enseignants mutés étaient du cycle primaire, contre 52,6% en 2022. Les mutations dans le cycle secondaire collégial représentaient 34,8% en 2023, tandis qu’elles étaient de 25,8% en 2022. Quant au cycle secondaire qualifiant, il a enregistré une augmentation de 3,3% par rapport à l’année précédente.

Évolution du taux de bénéficiaires
Il est intéressant de noter que le taux de mutations avait augmenté de manière significative en 2022. Il est ainsi passé de 44,4% en 2021 à 52,84%. Une autre évolution importante concerne le rapprochement de conjoints. En 2022, pour la première fois, les enseignants contractuels ont été inclus dans ce processus, et 1.283 d’entre eux ont bénéficié d’une mutation. Un chiffre qui représente 84,52% des enseignants contractuels participants.

Cette année, le ministère n’a pas donné les chiffres spécifiques du rapprochement de conjoints en 2023 pour évaluer s’il y a eu une augmentation ou une diminution par rapport à l’année précédente. Il faut noter que le ministère a accordé aux enseignants mutés en 2023 une période de recours qui s’étend jusqu’au 3 juin 2023. Cette mesure permet aux enseignants de contester les résultats du mouvement et de demander une réévaluation de leur mutation, dans le but de garantir un processus transparent et équitable.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO



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