Éducation et sport en Afrique : un sommet pour accélérer le changement

Mohamed Amine Zariat
Président fondateur de Tibu AFRICA

À travers sa troisième édition, le Sommet africain de l’éducation par le sport s’impose comme un rendez-vous incontournable pour repenser l’éducation, l’inclusion et l’entrepreneuriat à travers le sport. Une initiative portée par Tibu Africa, qui ambitionne de faire du sport un levier clé du développement en Afrique.

Le Sommet africain de l’éducation par le sport en est à sa troisième édition. Comment l’événement a-t-il évolué depuis sa création et quel impact espérez-vous pour cette édition ?
Depuis sa création, le Sommet africain de l’éducation par le sport est passé d’un dialogue national à une véritable plateforme continentale de collaboration, d’innovation et de changement systémique. Nous avons commencé avec une vision simple mais ambitieuse : rassembler des acteurs du changement qui croient en la puissance du sport comme outil d’éducation et d’inclusion.

Aujourd’hui, nous sommes fiers d’accueillir plus de 100 experts internationaux et 5.000 participants pour l’édition 2025. Cette année, nous visons à créer des partenariats actionnels, à lancer des initiatives à fort impact et à influencer les politiques publiques pour accélérer l’utilisation du sport comme levier de développement durable en Afrique.

Pourquoi le Sommet de l’éducation par le sport en Afrique est-il si important et qu’est-ce qui rend cette troisième édition particulièrement spéciale ?
Ce sommet est essentiel car il répond aux défis et opportunités uniques auxquels la jeunesse africaine est confrontée. Le sport représente un espace transformateur pour combler les lacunes éducatives, réduire les inégalités sociales et lutter contre l’exclusion économique.

Ce qui rend cette troisième édition spéciale, c’est son envergure, la diversité de ses intervenants et le lancement de nouveaux programmes, notamment un forum sur l’innovation sociale et des ateliers de formation immersifs. Mais surtout, elle se déroule dans un contexte où le continent a un besoin urgent de solutions innovantes et nous sommes ici pour les co-créer.

Le Maroc est connu pour sa jeunesse dynamique. Quelle est la vision de Tibu Africa et quel regard portez-vous sur les dernières années d’utilisation du sport comme outil de transformation sociale ?
La vision de Tibu Africa est de devenir la locomotive du sport pour le développement en Afrique d’ici 2030. Nous nous engageons à autonomiser les jeunes et les femmes à travers des programmes innovants axés sur l’éducation, l’employabilité, l’entrepreneuriat et le leadership, en utilisant le sport comme moteur de changement. En regardant notre parcours, je suis fier de voir comment nous avons créé des espaces sécurisés, amélioré les résultats scolaires, soutenu de jeunes entrepreneurs et ouvert des voies vers l’emploi. Chaque histoire d’un jeune qui reprend confiance, trouve un sens à sa vie ou transforme sa communauté grâce au sport alimente notre mission.

Le sommet de cette année est dynamique : experts mondiaux, sessions interactives et Run4Peace, une course solidaire pour promouvoir la cohésion sociale et la paix par le sport. Comment cet événement incarne-t-il la vision du sommet ?
Le sommet reflète notre vision en étant à la fois inclusif et orienté vers l’action. Chaque session, qu’il s’agisse d’un panel, d’une formation ou de l’événement Run4Peace, est conçue pour susciter le dialogue, inspirer le changement et créer des ponts entre les acteurs du développement. Run4Peace, en particulier, symbolise notre conviction que le sport est bien plus qu’une compétition : c’est un vecteur d’unité, de paix et d’espoir. Lorsque des milliers de personnes courent ensemble pour la paix, cela envoie un message fort : l’Afrique avance, ensemble.

Tibu Africa est un leader dans l’utilisation du sport comme outil d’éducation et de transformation sociale. Qu’est-ce qui vous a inspiré à créer cette organisation et comment votre vision a-t-elle évolué au fil des années ?
Tibu Africa est née d’un parcours personnel et d’une conviction profonde que le sport m’a aidé et qu’il pouvait en aider d’autres. En grandissant, le basketball m’a apporté un sentiment d’appartenance, de discipline et de motivation. J’ai compris que si nous pouvions systématiser cette expérience en la combinant avec l’éducation et l’inclusion sociale, nous pourrions changer des vies à grande échelle.

Avec le temps, ma vision s’est élargie. Aujourd’hui, nous ne nous contentons pas d’inspirer par le sport ; nous construisons des écosystèmes, influençons les politiques publiques et façonnons la prochaine génération d’acteurs du changement en Afrique.

En tant que leader de ce mouvement, quelle est votre vision à long terme pour l’écosystème de l’éducation par le sport en Afrique ?
Ma vision à long terme est de voir le sport pleinement reconnu comme un pilier fondamental de l’éducation, de l’inclusion économique et de la consolidation de la paix sur le continent. J’imagine un avenir où le sport est intégré aux programmes scolaires, aux politiques publiques et aux stratégies d’emploi des jeunes. Je vois un continent où les entraîneurs sont aussi des éducateurs, où les centres sportifs deviennent des pôles d’innovation, et où chaque enfant, quel que soit son milieu, a accès à des opportunités grâce au sport.

Quel message souhaitez-vous adresser aux jeunes leaders africains et aux acteurs du changement qui veulent utiliser le sport comme outil de développement ?
À tous les jeunes leaders : n’oubliez jamais que le sport a le pouvoir de changer des vies, y compris la vôtre. Si vous avez une vision, poursuivez-la. Si vous voyez un problème, concevez une solution. Utilisez le sport non seulement pour gagner des matchs, mais pour remporter des victoires en matière de justice, d’inclusion et d’opportunités. L’Afrique est un continent de jeunesse, d’énergie et de créativité, c’est notre moment de prendre les devants, et le sport est notre outil pour y parvenir.

Sami Nemli / Les Inspirations ÉCO