Maroc

Économie d’eau : Lydec monte au créneau

La pénurie d’eau que connait le pays actuellement suite à la succession de la sécheresse ne devrait laisser personne indifférent. C’est dans cet esprit que Lydec lance une large campagne de sensibilisation à l’économie d’eau dans la perspective d’impliquer tout le monde afin de changer de comportement et de compter ainsi des résultats concrets. Pour y parvenir, c’est un programme assez dense qui a été mis en place avec différents partenaires.

Face à une situation critique, des solutions drastiques. C’est ce que le délégataire d’eau et d’électricité, Lydec, a décidé de faire en prenant le taureau par les cornes et lancer une campagne de sensibilisation à l’économie de l’eau à grande échelle pour faire face à cette problématique menaçante, celle de la pénurie d’eau. Cette campagne, intitulée «Je suis le changement, nous sommes le changement, pour faire face à la crise du climat», a été concoctée en collaboration avec l’Association des enseignants de la vie et de la terre (AESVT).

Un programme bien chargé
En préambule, le directeur général de Lydec, Jean-Pascal Darriet, a souligné que la crise hydrique que traverse le pays actuellement nécessite l’implication de tout un chacun dans l’objectif de préserver cette ressource qui se raréfie. Pour ce faire, tous les citoyens sont priés de s’engager pour rationaliser l’usage de l’eau. Dans le même sillage, Abderrahim Ksiri, président de l’AESVT, a indiqué que l’objectif est d’essayer de responsabiliser chaque acteur à travers cette campagne qui sera initiée au niveau régional, avec la perspective de l’étendre à l’échelle nationale.

«C’est un travail acharné que toutes les parties prenantes ont mené pour concevoir cette campagne qui consiste en un programme qui fédère. Car l’important est d’instaurer véritablement un changement de perception et de comportement. Ainsi, cette campagne spéciale est basée sur un programme innovant et diversifié orienté résultats. Ce programme sera déployé tout au long de l’année au profit de tous les acteurs de la région Casablanca-Settat. Nous aspirons à ce que la région soit pionnière dans le domaine d’ici la fin de l’année», ambitionne-t-il.

Pour y parvenir, la campagne prévoit plusieurs activités dont des actions de terrain, des sessions de formation et de sensibilisation, des visites guidées, des concours et des tables rondes. Au niveau de la région Casablanca-Settat, le programme sera porté par l’AESVT, Lydec et l’AMCDD (l’Alliance marocaine pour le climat et le développement durable), en partenariat avec le département ministériel en charge de l’environnement, l’Académie régionale de l’éducation et de la formation (AREF) de Casablanca-Settat, l’ABH du Bouregreg et de la Chaouia ainsi que les universités Hassan II de Casablanca et Hassan 1er de Settat, afin de prodiguer des ateliers de formations au profits des enseignants, des universitaires et d’autres acteurs clés, notamment les grands consommateurs d’eau tels que l’agriculture, le tourisme et l’industrie.

Et pour stimuler davantage l’implication, des concours seront organisés visant à récompenser les meilleures initiatives et pratiques des établissements scolaires, des universités, des administrations et des résidences ayant réussi à réduire leur consommation d’eau.

Par ailleurs, l’AESVT lancera une caravane avec des éco-bus qui sillonneront les établissements scolaires, les maisons de jeunes et les quartiers. Les résultats de tous les programmes seront mesurés dans le but de rationaliser l’utilisation de l’eau, d’encourager la réutilisation des eaux usées et de réduire, in fine, de 20% la consommation de l’eau.

Détection des fuites
Toutefois, le délégataire continue de mener son dispositif qui permet de lutter contre la déperdition d’eau. Selon la direction exploitation eau et assainissement, la capacité de détection et de réparation des fuites d’eau à été renforcée pour porter le nombre des équipes mobilisées pour la recherche des fuites d’eau à 32, sur un environ 16.800 km de réseau de desserte, soit près de 2,3 fois le linéaire du réseau existant.

Cette démarche a été appuyée par la pose de 820 pré-localisateurs, pour atteindre, ainsi, un total de 3.400 appareils. Ainsi, 20.000 fuites ont été détectées au niveau des conduites, des branchements et des postes de comptage durant l’année 2023. Ce qui a permis une économie de 10 Mm3 d’eau. S’agissant de l’impact des actions anti-sécheresse, la Lydec a pu réaliser une économie de 8 Mm3, en 2022. Elle a été de 10 Mm3 en 2023. Pour 2024, l’économie prévisionnelle table sur 24 millions de m3.

Les réserves des barrages

La situation actuelle des barrages de la région Casablanca-Settat indique que les réserves du barrage de Sidi Mohamed Ben Abdellah affichent, au 6 mars, 229,80 Mm3, contre 289,16 millions de m3, un an auparavant, soit un écart en volume de moins de 62,36 Mm3. Quant au taux de remplissage, il est de 21,97%, contre 23,27%, à la même date, il y a un an, soit un taux d’évolution de -21,6%.

Au niveau du bassin Oum Er-Rbia, les réserves atteignent 313,86 Mm3, soit -179,85% Mm3 par rapport à l’année précédente. Idem pour le taux de remplissage qui a drastiquement diminué de 36,4% (9,96% au 6 mars 2023, contre 6,33% à la même date en 2024). Toutefois, le projet d’interconnexion des bassins de Sebou et du Bouregreg a permis, jusqu’au 28 février 2024, le transfert de 186 Mm3 d’eau au barrage Sidi Mohamed Ben Abdellah.

Maryem Ouazzani / Les Inspirations ÉCO



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