Maroc

Don d’organes : Un projet de loi fâche les Marocains de Hollande

Le projet de loi adopté par le Parlement hollandais, le 13 septembre dernier, et faisant de tout citoyen un donneur d’organes crée, ces derniers jours, une polémique sur le consentement au Pays-Bas. Ce projet de loi, qui doit maintenant passer devant le Sénat, ne fait pas  l’unanimité. Ce système devrait certes attirer des donneurs, mais au sein de la communauté marocaine résidant dans ce pays, pour ne citer que celle-ci, le sujet ne manque pas de susciter de vives réactions. C’est que, conformément aux dispositions de ce projet de loi, le principe de consentement présumé au don d’organe prévaut. «Le don d’organe devient automatique, sauf si l’on a exprimé son opposition de son vivant, en s’inscrivant sur le registre des refus ou en informant ses proches», explique Dounia, une Marocaine résidant en Hollande, qui se dit «choquée» par ce principe de consentement.

D’ailleurs, soutient-elle en réaction à ce projet de loi relatif aux dons d’organes, certains Marocains ont déjà commencé à demander expressément leur retrait de la liste. «Le projet n’est pas encore adopté au Sénat, mais il y a de fortes chances pour qu’il le soit. De fait, tout citoyen hollandais sera considéré d’office comme donneur d’organe(s) potentiel. C’est pourquoi, pour y échapper, certains Marocains ont déjà exprimé leur refus quant à cette loi», précisent des associatifs actifs au Pays-Bas. Le registre national des refus est le moyen «principal» pour exprimer son opposition d’un prélèvement d’organe à son décès, soulignent ces mêmes associatifs. Ceux-ci précisent cependant que les Marocains résidant au Pays-Bas ne sont pass tous au fait de ce projet de loi. «En tant qu’associatifs, nous essayons de sensibiliser cette population marocaine sur les propositions qui existent au cas où elle refuserait le projet», concluent ces associatifs. Abdo Menebhi, président du Centre euro-Méditerranée migration et développement (EMCEMO), de son côté, ne partage pas ce point de vue.

«Depuis l’adoption de cette loi au Parlement hollandais, voire même avant la validation du projet, il y a eu plusieurs rencontres qui ont été organisées pour sensibiliser les Marocains résidant au Pays-Bas», affirme Menebhi. Et celui-ci de poursuivre que «pour beaucoup de Marocains résidant dans ce pays, le problème ne se pose pas. Ils n’ont aucun problème à être des donneurs potentiels d’organes. En fait, ceux qui ont exprimé leur opposition à cette loi sont minoritaires». Cette minorité, selon Menebhi, serait constituée notamment de «Salafistes» extrémistes et d’imams qui essaient d’influencer la communauté marocaine pour aller demander son retrait de la liste. Rappelons, encore une fois, qu’il faut encore à ce projet de loi reccueillir les voix de 38 sénateurs avant d’être validé.



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