Maroc

Dispositif «Al Moutmir» : des résultats prometteurs pour la filière de l’olivier

Le programme «Al Moutmir» dévoile les résultats des plateformes de démonstration de la culture de l’olivier pour la saison 2021-2022. Ces structures ont enregistré une augmentation du rendement à l’ha de 19% par rapport aux parcelles témoins. La marge bénéficiaire par ha a également augmenté de 27% pour atteindre 28.700 DH. 

L’olivier, qui est l’une des cultures les plus importantes au Maroc, conserve une place de prédilection au sein des différentes stratégies agricoles nationales. Dans le prolongement des actions entreprises par le groupe OCP en faveur du développement d’une agriculture prospère et durable, le programme «Al Moutmir» a organisé, récemment, un webinaire pour présenter les résultats des plateformes de démonstration/culture de l’olivier pour la saison 2021-2022.

Le rendement de l’olivier en hausse de 19%
Au niveau national, le programme de la gestion intégrée de la culture de l’olivier du dispositif Al Moutmir a contribué à l’amélioration des rendements des plateformes de démonstration. Ces derniers ont enregistré, au titre de la campagne 2021-2022, une augmentation du rendement à l’ha de 19% par rapport à ceux réalisés sur les parcelles témoins. Le rendement moyen de ces plateformes a, en effet, dépassé 3,7 T/ha, contre 3,1 T/ha pour les parcelles témoins.

De même, la marge bénéficiaire par ha a augmenté de 27% pour atteindre 28.700 DH contre 22.640 DH pour les parcelles témoins. Le dispositif dispose de sept laboratoires mobiles pour les analyses de sols agricoles, lesquels ont réalisé 19.960 analyses depuis le lancement d’Al Moutmir, dont 4.878 ont été effectuées lors de la saison agricole 2021-2022. Quelque 4.800 agriculteurs ont bénéficié de cette opération qui a porté sur une superficie de plus de 27.000 ha. En ce qui concerne la formation continue, Al Moutmir a organisé plus de 200 formations au profit de 6.000 agriculteurs dans 27 provinces, au cours de la saison 2021-2022. Plus de 150 fermes pédagogiques, dédiées à la culture de l’olivier, ont également été mises en place pour soutenir ces formations.

Un impact direct sur la production
Lors de cette rencontre, Nawfel Roudies, directeur d’Al Moutmir, a appelé les agriculteurs à l’activation des plateformes de démonstration pour le développement de la filière oléicole. Dans ce cadre, des ateliers théoriques et des rencontres pratiques sont organisés sur les parcelles des agriculteurs pour leur montrer l’impact direct de ces bonnes pratiques sur l’amélioration de la productivité, que ce soit en termes de quantités produites, d’économie en gestion d’eau ou d’économie des intrants. L’impact des aléas climatiques sur la production de la filière oléicole au Maroc a été au cœur d’une intervention du professeur Boulouha Belkassem de l’UM6P. Il a souligné les effets dévastateurs des vagues de chaleur et de froid, ainsi que la force du vent, particulièrement lors de l’éclosion des fleurs. Cependant, concernant la campagne agricole en cours, Boulouha estime que les conditions climatiques sont favorables pour la filière oléicole.

Néanmoins, il rappelle que les cultures traditionnelles, qui représentent 80% de la culture plantée au Maroc, ont des difficultés à s’adapter aux conditions climatiques difficiles. Pour remédier à cela, il conseille aux agriculteurs d’opter pour des variétés d’oliviers adaptées aux conditions climatiques de chaque région.

Le directeur d’Al Moutmir a mis également en avant l’insuffisance du recours à la fertilisation des terres agricoles par les agriculteurs. Pour lui, il est primordial d’avoir une bonne fertilisation des sols pour assurer une production durable et de qualité. Il a ajouté que les nouvelles cultures d’oliviers sont généralement moins affectées par les maladies, et ont une capacité de production plus importante, encourageant les agriculteurs à adopter de nouvelles pratiques agricoles.

Analyses foliaires et de sol
Hakim Boulal, expert à l’African plant nutrition institute (APNI), a souligné l’importance des analyses foliaires dans la gestion de la fertilisation en oléiculture. Selon lui, ces analyses constituent un outil complémentaire qui ne doit pas remplacer les analyses de sol, car chacune de ces méthodes fournit des informations essentielles pour la fertilisation des cultures.

L’analyse foliaire consiste à prélever des feuilles sur l’arbre pour déterminer les niveaux de nutriments qu’elles contiennent. En fonction des résultats obtenus, il est possible de déterminer les besoins de l’arbre en matière de fertilisation, afin de maximiser sa production et sa santé. Boulal a également souligné l’importance de surveiller la couleur des feuilles de l’olivier, car elle peut fournir des indices sur la présence de problèmes liés à la fertilisation. Par exemple, si les feuilles sont jaunes, cela peut indiquer un manque de nutriments essentiels tels que l’azote, le phosphore ou le potassium.

Pour une fertilisation raisonnée
Dans son intervention, Rachid Bouaabid, enseignant-chercheur à l’École nationale de l’agriculture (ENA), a souligné l’importance de la fertilisation raisonnée pour l’amélioration du rendement de la culture de l’olivier. Selon lui, cette approche consiste à accompagner l’arbre avec une fertilisation adaptée à son âge, à la saison et aux carences détectées suite aux analyses de sol et de feuilles.

En effet, la fertilisation est un élément clé pour garantir la productivité et la qualité des oliviers. Elle consiste à apporter aux sols les éléments minéraux nécessaires à la croissance des plantes. Il est également important de prendre en compte l’âge de l’olivier dans le choix de la fertilisation, les besoins en éléments nutritifs variant en fonction de l’âge de l’arbre. Aussi, le respect de cette spécificité s’impose en vue d’assurer une croissance optimale.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO


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