Maroc

Développement humain à l’ère de l’IA : un regard sur la situation mondiale

Le développement humain dans le monde n’a jamais aussi peu progressé depuis 35 ans, selon le rapport du PNUD. Six personnes sur dix espèrent que l’intelligence artificielle créera de nouvelles possibilités d’emploi, révèle la même source.

À l’échelle mondiale, le Rapport sur le développement humain 2025 du PNUD souligne une tendance inquiétante au ralentissement du progrès.

«Les séquelles des crises de 2020-2021 restent visibles, compromettant les avancées dans de nombreux pays», indique le document.

Les inégalités s’accentuent, et la fracture numérique risque de créer de nouvelles formes de marginalisation. Les régions les plus pauvres, notamment en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud, peinent à maintenir leur niveau de développement humain. Les disparités régionales sont marquées, avec des écarts importants entre les pays à revenu élevé et ceux à revenu faible. Le rapport met en lumière les inégalités croissantes en matière d’accès aux soins de santé, à l’éducation et à la technologie.

«Dans de nombreuses régions, la pandémie a aggravé les écarts existants, renforçant la vulnérabilité des populations marginalisées», souligne le PNUD.

«Pendant des décennies, nous avons été sur la bonne voie pour atteindre un niveau de développement humain très élevé à l’horizon 2030, mais ce ralentissement fait peser une menace bien réelle sur le progrès mondial», a déclaré l’administrateur du PNUD, Achim Steiner.

«Si la lenteur des progrès enregistrés en 2024 devient “la nouvelle norme”, cela pourrait prendre plusieurs décennies supplémentaires, ce qui rendrait notre monde moins sûr, plus divisé et plus vulnérable aux chocs économiques et écologiques. L’intelligence artificielle (IA) est également au cœur des débats mondiaux. Si elle représente une opportunité de progrès, elle comporte aussi des risques.

«L’IA peut renforcer les inégalités si elle n’est pas régulée de manière éthique et inclusive», indique le rapport.

«Alors que l’IA continue de s’installer rapidement dans de nombreux aspects de nos vies, nous devrions étudier sa capacité à promouvoir le développement. De nouvelles fonctionnalités apparaissent presque tous les jours et, même si l’IA n’est pas une panacée, nos choix peuvent relancer le développement humain en ouvrant de nouvelles voies et en offrant de nouvelles possibilités», estime Steiner.

À ce sujet, le rapport du PNUD présente les résultats d’une nouvelle enquête qui montre que les gens sont réalistes mais restent optimistes par rapport aux changements que l’IA peut apporter. Ainsi, la moitié des personnes interrogées dans le monde pensent que leur travail pourrait être automatisé. Une part encore plus grande − six sur dix − s’attend à ce que l’IA ait des retombées positives sur leur emploi et offre des possibilités dans des métiers qui n’existent peut-être pas encore aujourd’hui. Seuls 13% des sondés craignent que l’essor de l’IA entraîne des suppressions d’emplois.

En revanche, dans les pays à IDH faible ou moyen, 70% des personnes interrogées s’attendent à ce que l’IA augmente leur productivité, et les deux tiers prévoient d’utiliser cette technologie dans l’éducation, la santé ou le travail au cours de l’année à venir. Le document appelle les pays à garantir une transition numérique équitable, afin que les bénéfices de la technologie profitent à tous.

«Si les bonnes politiques sont adoptées en se concentrant sur les individus, l’IA peut devenir un formidable pont vers des connaissances, des compétences et des idées nouvelles utiles à tous, que l’on soit exploitant agricole ou chef d’une petite entreprise», affirme de son côté Pedro Conceição, directeur du Bureau du rapport sur le développement humain du PNUD.

H.K. / Les Inspirations ÉCO



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