Maroc

Des réajustements permanents

L’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) est sur la bonne voie, mais nécessite des révisions permanentes pour s’adapter aux besoins de la population cible et optimiser l’impact de ses actions. Une récente étude sur l’évaluation du programme d’appui à la phase II de l’INDH mené en partenariat avec l’UE donne ses recommandations.

Les efforts entrepris par les acteurs concernés par l’INDH doivent toujours s’inscrire dans une démarche d’écoute permanente et de réajustement constant du programme, comme le souligne le ministre délégué à l’Intérieur Noureddine Boutayeb. La mise en œuvre des recommandations émanant des différentes études menées sur cette initiative, lancée en 2005, permettra d’améliorer l’impact de cette initiative sur la population cible. La dernière évaluation en date, dont les résultats ont été rendus publics vendredi dernier au ministère de l’Intérieur à Rabat, porte sur le programme d’appui à la phase II de l’INDH, lancé en 2013 et élaboré dans le cadre d’un partenariat avec l’Union européenne qui a mobilisé quelque 25 millions d’euros en vue de promouvoir les activités génératrices de revenu, d’améliorer l’accès aux services sociaux ainsi que de renforcer la gouvernance et développer le système informatique de suivi et d’évaluation.

En tête des recommandations figure la nécessité d’assurer la formation professionnelle par apprentissage en milieu rural. Un objectif facilement réalisable, d’après les experts. En effet, au fil de ses douze ans d’existence, l’initiative nationale pour le développement humain a pu développer un savoir-faire lui permettant de fédérer tous les acteurs concernés autour de ce programme de formation dont les retombées escomptées devront donner un coup de fouet à l’avenir des jeunes. Par ailleurs, pour pouvoir assurer la pérennité auprès de la population rurale des valeurs et des principes de l’INDH, il s’avère important d’accorder un intérêt particulier au volet de la sensibilisation (prix INDH royal, base de données des bonnes pratiques, sensibilisation dans les centres d’alphabétisation…). Il est aussi recommandé de mettre en place une planification stratégique des activités génératrices de revenus (AGR) en mettant en place deux approches. La première concerne la mise en place d’une stratégie de priorisation, de planification et de sélection des activités génératrices de revenus en phase avec les orientations et les perspectives de développement des provinces. La seconde devra porter sur la segmentation et la catégorisation des AGR en fonction de la maturité du marché, des potentialités économiques et de l’intérêt social (genre, jeunes…). La territorialisation des actions est une approche louable car le financement et les allocations budgétaires doivent être adaptés aux priorités stratégiques et économiques des provinces. La promotion des AGR passe inéluctablement par la mise en place d’une stratégie marketing dédiée à ces activités. L’idée est de les inscrire dans une logique de marché et non de production. Ainsi, les gestionnaires sont appelés à élaborer des études de marché, de promouvoir les produits et d’assurer la globalité des activités.

Ces efforts permettront de renforcer les actions déjà entreprises pour réussir le pari de la pérennité et la réussite des AGR ; un segment qui a été confrontée au cours des dernières années à bon nombre de freins dont celui de la faiblesse de la viabilité des projets. Des réajustements ont été introduits au programme au fil des années. Au cours de la phase II de l’INDH, plusieurs points positifs sont relevés comme l’introduction de la mécanisation pour les AGR et l’adoption de pratiques innovantes plus performantes et plus rentables. Sur le plan financier, l’impact est positif sur plusieurs AGR qui ont pu accéder au marché et commercialiser leurs produits. Mais, on peut mieux faire. Pour atteindre les objectifs souhaités auprès de la population cible, le tiers des formations INDH est dédié aux femmes en vue de renforcer leur autonomisation, promouvoir leur participation à la gestion locale et leur garantir des revenus.

L’ouverture des routes et des pistes a largement contribué au désenclavement de nombreux douars et à l’amélioration du niveau de vie des agriculteurs. L’appui de l’INDH aux projets d’alimentation en eau potable a eu des retombées positives sur la population bénéficiaire (changement de mode de vie, gain de temps, diminution de l’abandon scolaire, amélioration des conditions sanitaires, baisse des maladies contagieuses…).


Une gouvernance saluée

L’étude portant sur l’évaluation du programme d’appui à la phase II de l’INDH relève une forte efficacité ayant trait à la gouvernance et aux allocations budgétaires et au ciblage couvrant tout le territoire. Les chiffres attestent du dynamisme de l’initiative : 44 477 projets, 12 777 actions, 8800 AGR, 39,5 milliards de dirhams et plus de 10 millions de bénéficiaires. L’humanisation des services de santé est saluée en raison de l’amélioration de l’accès, la réhabilitation et la rénovation des dispensaires, l’aménagement des établissements de santé primaire, d’équipements de centres de soin et l’acquisition d’ambulances et d’unités mobiles. Au niveau de l’enseignement, des résultats probants sont enregistrés en matière de la scolarisation aussi bien des filles que des garçons grâce à plusieurs actions comme les équipements des écoles et le transport au profit des élèves.



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