Maroc

Croissance en 2024. Marouane Hatim : «Le moment est à l’audace et à la consolidation des acquis»

Face aux incertitudes économiques et géopolitiques actuelles, l’économie marocaine se montre résiliente, avec des projections positives pour les années à venir. Pour Marouane Hatim, docteur en sciences économiques, avec les hypothèses en évolution positive de ses principaux indicateurs macroéconomiques, le Maroc peut s’illustrer et confirmer son positionnement en tant que territoire de croissance à l’échelle mondiale. Et les opportunités de croissance restent nombreuses, malgré la conjoncture. 

Le gouvernement semble serein avec ses prévisions triennales. En tant qu’économiste, qu’en pensez-vous ? Quelle est votre opinion sur les hypothèses de base sur lesquelles table le gouvernement pour l’élaboration du PLF 2024 ?
Les projections annoncées par le gouvernement semblent être le fruit des efforts menés par celui-ci depuis la sortie de la crise du Covid-19. Avec ces hypothèses en évolution positive des principaux indicateurs macroéconomiques, le Maroc peut s’illustrer et confirmer son positionnement en tant que territoire de croissance à l’échelle mondiale. Cela a un impact positif sur les investisseurs étrangers qui sont constamment à la recherche de nouveaux marchés pour investir leurs liquidités, surtout dans un contexte de récession ou de «déprime» économique à l’échelle mondiale, en raison des réactions monétaires observées. Cela peut également témoigner de la confiance en la capacité de l’économie marocaine à créer davantage de valeur et à investir dans les métiers d’avenir tout en maintenant ses équilibres fondamentaux. Il convient de rappeler que le Maroc a récemment émis des emprunts sur le marché international pour lever des fonds.

Comment peut-on tirer parti des incertitudes économiques et géopolitiques actuelles pour stimuler la croissance économique ?
C’est justement en ces moments d’incertitude qu’il faut avoir de l’audace et capitaliser sur ses acquis (équilibres fondamentaux) pour prendre de l’élan dans la croissance économique. Au niveau international, il y a aujourd’hui de nombreuses opportunités à saisir. La crise sanitaire a laissé des séquelles importantes dans l’économie mondiale, mais elle a également permis l’apparition de nouvelles niches de croissance, tout en accélérant les changements géopolitiques. Le timing et la communication semblent importants pour renforcer la confiance des investisseurs.

Quel regard portez-vous sur les mesures prises par le gouvernement pour stimuler l’économie et quelles sont les perspectives de croissance pour les prochaines années ?
Rappelons plusieurs actions qui devraient progressivement porter leurs fruits : le gouvernement a récemment validé des projets d’investissement pour plus de 76 milliards de dirhams (MMDH). Le Fonds Mohammed VI joue également un rôle important dans la dynamisation de l’économie. On commence à observer des dynamiques régionales en matière de développement, sous la houlette des CRI… sans oublier que le Maroc affiche l’un des taux d’investissement les plus élevés au monde (environ 30 %).

Quels sont les risques potentiels pour la croissance économique du Maroc en 2024 et les années suivantes, et comment peut-on les atténuer ?
Bien sûr, comme pour toute activité, il y a toujours des risques, et nous devons prendre des précautions. Tout d’abord, nous devons nous concentrer sur la question du rendement agricole. Le Maroc a réussi à développer une résilience ces dernières années et à gérer plus efficacement les défis agricoles qu’il connaît depuis des années. Ensuite, un risque majeur pourrait provenir de sources extérieures, telles qu’une hausse des devises, une crise pandémique ou des fluctuations des matières premières. Cependant, il semble que le Maroc ait réussi à gérer ces situations et à les surmonter sans trop de difficultés.

Quels sont les enjeux clés à prendre en compte pour assurer une répartition équitable de la richesse créée par la croissance économique prévue au Maroc en 2024 et les années suivantes, notamment en ce qui concerne l’environnement, l’urbanisation, les nouveaux métiers et la politique fiscale ?
Le plus important est de savoir comment la création de richesse sera distribuée. Aura-t-on une répartition équitable de la valeur créée ? Quel rôle joueront les nouveaux métiers dans cette évolution ? Comment la politique fiscale accompagnera-t-elle ce développement ? Quel impact cette croissance aura-t-elle sur la gestion de l’environnement au Maroc, notamment dans un contexte de pénurie d’eau sévère ? Et quel impact aura-t-elle sur la gestion urbaine en matière d’habitat, de transport et de santé ? Autant d’enjeux qui pourraient accompagner ces projections économiques.

Modeste Kouamé / Les Inspirations ÉCO


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