Créatrice d’espoir

Hind Ayadi, Artiste décoratrice
Hind Ayadi était au Salon des livres et des stars tenu à Marseille les 24 et 25 juin pour faire la promo de l’association Création et espoir qu’elle a fondé et qui utilise l’art et la décoration pour sauver des vies.
Elle crée des objets décalés et uniques en s’inspirant de l’artisanat marocain et du raffinement français. Ses accessoires et ses t-shirts reprennent des références que l’on a tous pour les détourner, histoire de les voir autrement. En plus, les ventes sont reversées à des associations car pour Hind Ayadi, l’art est le meilleur moyen d’aider son prochain. «Je ne parlerai pas de marque mais plus d’un concept. Je ne me donne pas de contrainte, je ne m’impose pas un rythme particulier, simplement quand je suis inspirée, je crée», confie celle dont la particularité est de réussir à rassembler sa culture franco-marocaine dans différentes créations. «J’aime aussi tout ce qui est décalé, je suis anticonformiste dans un certains sens. Ma particularité est de relooker des vieux meubles et détourner des objets.
De la même façon qu’on donne parfois une seconde chance aux humains, les objets ou meubles méritent aussi d’avoir une seconde chance». Une manie qu’elle prend de chez sa mère couturière, son modèle, qui lui a transmis l’amour de la couture. Enfant, elle observait sa mère, grande amatrice de déco et de changement de décoration surtout. Faute de moyens, il fallait puiser dans l’imagination pour réussir à faire des miracles. «Quand j’étais enfant, ma mère aimait souvent changer la déco de la maison en apportant un petit coup de frais, et comme on n’avait pas beaucoup de moyens, je l’aidais à relooker les meubles avec les moyens du bord. D’où mon attrait pour le système D», s’amuse la créatrice qui avoue admirer l’univers de Corbusier : «Lorsque j’ai obtenu mon premier cachet de décoratrice, j’ai acheté la fameuse chaise longue LC4 de Corbusier. J’ai fantasmé toute mon enfance sur cette chaise quand je l’apercevais à la télé ou en photos. J’aime beaucoup le style décalé du designer Kartell qui arrive à donner une jeunesse à des meubles d’une autre époque». Ce don, elle l’acquiert aussi, mais au lieu de jouer entre les époques, elle joue entre les continents, les cultures, les traditions. Le tout en essayant de rendre l’art et la décoration accessibles à tous et surtout aux habitants des quartiers populaires. C’est pour cela qu’elle crée, en 2008, l’association Espoir et création, quitte à mettre entre parenthèse sa carrière de décoratrice. «Progressivement, nous avons mis en place des projets culturels à destination de la jeunesse.
D’ailleurs il y a un an, nous avons créé une webzine qui s’appelle Urban Street Reporters qui donne la parole aux jeunes. On reçoit un public très large toute génération confondue de 2 à 77 ans. On propose une palette assez large d’activité allant du loisir créatif à la vidéo en passant par le jardinage», confie Hind Ayadi qui puise son énergie et son inspiration de la street mais surtout de son pays d’origine : le Maroc. «Le Maroc est une source inépuisable d’inspiration. Je suis tellement fan de l’artisanat ! Je trouve que les artisans font un travail remarquable et de qualité. Pour moi, c’est eux les vrais créateurs». De projets en projets, d’aventures en aventures, la créatrice au grand cœur, la décoratrice des âmes perdues continue son chemin, persuadé qu’il s’agit du bon puisque, pour elle, la culture et l’art, peuvent guérir les plus grands maux. Pour elle, la jeunesse des quartiers est une priorité et leur donner l’espoir d’un avenir à travers la passion est un devoir pour elle. «Mon objectif est de développer les projets déjà en place dans l’association, que ce soit le pôle «création» ou «Urban Street Reporters». Il y a quelque années, j’avais imaginé une collection de meubles que je n’ai pas eu le temps de créer, j’aimerais le faire. Il y a aussi un projet de jeu des 7 familles inspiré de la vie de quartier». Hind Ayadi ne pourra pas en dire plus sur le sujet mais son projet finira sûrement par parler de lui-même…