Couverture sociale : à quoi s’attendre d’ici 2025 ?
La question relative à la couverture sociale revient comme un leitmotiv dans les notes du gouvernement. Le sujet, traité dans le rapport relatif à la loi de Finances 2021, est abordé cette fois-ci avec plus de diligence. Ainsi, dans le cadre de la mise en œuvre de cette réforme, une stratégie est déployée sur cinq ans. Elle devrait en principe déboucher sur une issue positive.
On y voit plus clair avec le nouveau rapport publié par le ministère des finances. L’Assurance maladie obligatoire (AMO) demeure plus que prioritaire. C’est pour cette raison que le sujet revient en permanence lors des discussions du gouvernement. Ainsi, le département des Finances entend mettre les bouchées doubles pour traiter cette problématique.
Dans le rapport relatif à la loi de Finances 2021, les indications sont claires. Une enveloppe de 11,7 MMDH (prêts et dons confondus) a été mobilisée cette année par la Direction du budget. 25% de cette enveloppe a été affectée au profit de la protection sociale, indique le rapport. Le montant mobilisé a connu une baisse substantielle, de plus de 50%, en comparaison avec 2020.
Cette décroissance est à l’origine du redressement des recettes fiscales, conjointement lié aux efforts consentis pour l’amélioration des équilibres macroéconomiques. Ainsi, dans le but de réussir la mise en œuvre de la réforme selon le délai fixé par le gouvernement, le plan d’action s’établit sur cinq ans (période 2021-2025). En effet, cette réforme vise l’amélioration des conditions de vie des citoyens et la préservation de la dignité de tous les Marocains. Elle consiste aussi à réduire la pauvreté et la vulnérabilité tout en apportant un soutien au pouvoir d’achat des familles. Ceci dit, ladite réforme permettra à 22 millions de bénéficiaires additionnels d’accéder à l’Assurance maladie de base, laquelle couvre les frais de soins, de médicaments, d’hospitalisation et de traitement. Elle sera aussi profitable à 7 millions d’enfants en âge de scolarité qui bénéficieront de cet avantage. À cela s’ajoute aussi l’élargissement de la base d’adhérents au système de retraite avec la prise en charge d’environ cinq millions de personnes parmi la population active n’ayant pas droit à une pension. Sans oublier aussi l’accès à l’indemnité pour perte d’emploi (IPE) au profit de toute personne, ayant un emploi régulier, concerné par cette réforme.
Évaluation de la loi de Finances 2022
Le rapport 2021 dénote aussi quelques indicateurs sur la loi de Finances 2022. Cette dernière était basée sur un taux de croissance du PIB de 3,2%, un déficit budgétaire de 5,9%, un cours moyen du gaz butane de 450 $ la tonne et moins de 1,2% de taux d’inflation. Sauf que toutes ces hypothèses ont volé en éclat en raison de la flambée des prix et des effets de la guerre en Ukraine. Rappelons toutefois que le montant total des charges, inscrites au titre de la loi de Finances 2022, s’établissait à 520,2 MMDH dont 8,132 MMDH au titre des dépenses relatives aux remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux. Et ce, contre 476,MMDH au titre de la loi de Finances 2021, soit une augmentation de 44,28 MMDH ou 9,29%. Ces données numériques, relatives à l’année 2022, sont basées sur le Nouveau modèle de développement. Elles interviennent dans une conjoncture relativement propice, marquée par la cadence élevée de la couverture vaccinale, le desserrement progressif des contraintes sanitaires et l’amélioration des perspectives d’activité et d’emploi dans la plupart des secteurs.
les finances publiques fortement chahutées
Ces résultats trouvent leur impact dans les circonstances difficiles que le monde a connues durant les trois dernières années. Ce qui explique d’ailleurs l’augmentation du déficit budgétaire, estimé à 7,6% du PIB en 2020. Compte tenu de la situation délétère, des efforts ont été déployés. Ainsi, le taux de déficit budgétaire a été ramené à 6,5% du PIB en 2021, et devrait atteindre 5,9% en 2022.
Abdou Mbaye / Les Inspirations ÉCO