Maroc

Coronavirus au Maroc: zoom sur les personnes les plus exposées

Le Maroc compte plus de 4 millions de seniors. Au-delà des problèmes de pauvreté dans certains cas, du risque d’isolement et d’éventuelles discriminations, ils sont aussi particulièrement vulnérables sur le plan de la santé.

Plus une personne est âgée, plus le risque de contracter une forme sévère de Covid-19 augmente. Au-delà des problèmes de pauvreté dans certains cas, du risque d’isolement et d’éventuelles discriminations, les seniors sont aussi particulièrement vulnérables sur le plan de la santé. Résultat, ces derniers ont payé le plus lourd tribut dans la crise liée au nouveau coronavirus. C’est ce qui explique, en partie, le taux de mortalité très élevé dans les pays dits vieux. Le Maroc, bien que ne faisant pas partie de cette catégorie, n’échappe pas totalement à cette triste réalité. En effet, il existe dans le royaume un groupe à risque de plus de 2,5 millions de Marocains à surveiller de très près, estime le Haut-commissariat au Plan (HCP) dans une note rendue publique à l’occasion de la récente célébration de la Journée internationale des personnes âgées, marquée par la crise sanitaire de la Covid-19. «L’effectif des personnes âgées s’élève actuellement à près de 4,1 millions habitants. Elles se caractérisent souvent, en plus de l’âge, par d’autres types de fragilités telles qu’une immunité réduite ou la présence de maladies chroniques, avec une prévalence dépassant les 63% chez cette catégorie de la population, soit 2,57 millions de personnes», accentue le HCP ajoutant que «pour ces raisons, elles comptent parmi la population la plus à risque de développer une forme grave d’infection à la Covid-19».

Les seniors, grands oubliés de la Covid-19
Et pourtant, il apparaît clairement qu’ils font partie des grands oubliés de la pandémie. Si le gouvernement a pris une série de mesures dans le but de limiter la propagation du virus et protéger ainsi la santé des populations, le constat est que les personnes âgées de plus de 65 ans ont été durement impactées, comme le confirme la même source. «Afin de limiter la propagation de ce virus, l’État a pris différentes mesures dont l’instauration du confinement sanitaire. Celui-ci a fortement impacté l’accès aux services de santé pour les personnes âgées.» Ainsi, dans le détail, parmi les 38,2% de personnes âgées souffrant de maladies chroniques ayant nécessité un examen médical pendant le confinement sanitaire, 44% n’ont pas eu accès à ces services. Ce pourcentage atteint 36,7% en cas des maladies passagères. En plus des difficultés financières et de l’insuffisance des moyens de transport, la raison principale du non-accès aux services de soins est d’abord la crainte de contamination. À tous ces maux, il faut ajouter les risques liés à la détresse psychologique. Car, «les personnes âgées, qui continuent à suivre des règles similaires à celles recommandées pendant la période du confinement, en particulier le respect de la distanciation sociale, seront menacées par la survenue de troubles psychologiques tels l’anxiété, les troubles de l’humeur, voire les confusions», poursuit l’organisme chargé de la production, de l’analyse et de la publication des statistiques officielles au Maroc. Ce dernier craint que le risque d’apparition de ces manifestations augmente avec la durée d’isolement, mais aussi avec d’autres facteurs, comme les conditions de logement, la perte de revenus, l’absence d’information ou encore l’ennui. Selon l’enquête du HCP, les principales conséquences de cette situation pour les personnes âgées sont l’anxiété (43,4%), la peur (37,6%), les comportements obsessionnels (23,8%) et le trouble du sommeil (20,1%).

Les hommes plus exposés que les femmes
Par ailleurs, si le HCP n’a pas étudié la question du genre et la Covid-19, il est établi que les hommes ont plus de risques d’être touchés par le coronavirus que les femmes, comme le confirme une étude parue dans la revue Nature. D’après cette étude, la réponse immunitaire au virus varie selon qu’on soit une femme ou un homme, et celle-ci serait plus faible pour ces derniers. Les auteurs de ce travail affirment qu’au fur et mesure que les hommes prennent de l’âge, ils perdent leur capacité à stimuler des leucocytes, des cellules T jouant un grand rôle dans l’immunité du corps. Chez les femmes, en revanche, et même celles qui sont très âgées, la réponse immunitaire était assez bonne, soulignent les chercheurs, expliquant que ce phénomène est que le corps des femmes est habitué à lutter contre les agents pathogènes pouvant menacer un potentiel, comme un enfant à naître ou un nouveau-né.

Khadim Mbaye / Les Inspirations Éco


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