Maroc

Congrès extraordinaire de l’Istiqlal : Chabat privilégie l’unité du parti face à l’adversité

Son intervention devant une assistance nombreuse a mis l’accent sur la force de l’Istiqlal qui n’a pas cautionné les agissements post-élections du 7 octobre. L’amendement des statuts du parti ouvre la voie aux membres du Conseil national à se porter candidat pour le poste de secrétaire général.

Bien que l’ordre du jour du Congrès extraordinaire du Parti de l’Istiqlal, tenu samedi à Rabat, ne soit pas politique, l’intervention de son secrétaire général l’était de bout en bout. Devant, plusieurs centaines de congressistes et membres du Conseil national, Hamid Chabat a martelé que l’unité du parti passe avant toute autre considération. «La direction du parti est unie pour réussir le 17e Congrès national», prévu en ce mois de mai, a-t-il scandé.

Le chef des istiqlaliens a eu recours, plusieurs fois, à des versets coraniques et hadiths pour insister sur les vertus de l’unité et de la bonne entente. D’ailleurs, main dans la main avec son récent rival, Hamdi Ould Errachid, il a chanté l’hymne du parti. Et la présence de Karim Ghellab et de Yasmina Baddou, tout sourire, malgré leur suspension entérinée en mars dernier, mais pour une moindre période de 9 mois, est la preuve tangible que le parti de la balance veut reconfirmer sa discipline légendaire. Ce sont autant de messages subliminaux adressés aux détracteurs de la formation de Allal El Fassi que Chabat a critiqué sans les nommer. Mais il ne s’est pas privé de jeter des pierres au ministère de l’Intérieur en susurrant que «la fabrication des cartes politiques est dangereuse pour le pays et entretient le doute chez les Marocains». Et Chabat de réitérer que l’Istiqlal a fait l’objet d’une attaque sauvage depuis son refus des agissements qui ont lieu après les élections du 7 octobre et qu’il a qualifiés de pratiques d’un autre temps. «Nous sommes face à un basculement structurel que connaît l’acte électoral au Maroc dans la mesure où un pôle qui n’existe pas dans la société, devient le plus influent», a-t-il expliqué. Chabat a dressé un tableau pas très reluisant de la pratique politique qui, selon lui, ne reflète pas encore la volonté des Marocains. Le fait aussi que le parti ait accepté sans trop faire de bruit de rester en dehors de la majorité gouvernementale, montre sa force et surtout sa volonté à régénérer ses instances.

En effet, ce congrès extraordinaire a deux points à l’ordre du jour qui versent dans la réorganisation des instances et l’ouverture aux forces vives du parti. Il s’agit de l’amendement des articles 91 et 54 du statut du parti qui visent respectivement à ouvrir la candidature au poste de secrétaire général à tous les membres du Conseil national, à condition d’avoir fait partie au moins une fois du Comité exécutif, tandis que le deuxième permet à tous les membres du Conseil national de faire partie de la commission préparatoire du congrès national. Deux amendements qui ont été adoptés à l’unanimité pour leur importance dans la préservation et le renforcement de l’unité de l’Istiqlal. Désormais, les pronostics iront normalement quant à la succession de Chabat ou le maintien de ce dernier à la tête du parti. Des jeunes, comme Nizar Baraka ou Karim Ghellab, auront enfin une chance de rivaliser avec les caciques. Les deux ont la capacité et l’énergie de porter l’étendard du renouveau au sein d’un parti vieux qui, malgré sa discipline à toute épreuve, commence à montrer des signes de fatigue. Mais, est-ce que les bases de l’Istiqlal veulent ce type de changement ou s’accrocheraient-ils au confort des figures paternalistes ? En tout cas, le prochain congrès connaîtra bien des rebondissements grâce aussi aux changements apportés aux statuts qui, faut-il le reconnaître, reflètent la force et la volonté du parti à rester uni face à l’adversité. 


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