Maroc

Congrès mondial du soufisme 2025 : le Maroc partage sa formule contre l’extrémisme

Face aux défis sécuritaires contemporains, le Maroc présente son modèle de résilience lors du prochain Congrès mondial du soufisme à Fès. L’événement, qui connaîtra la participation de plus de 400 personnes issues de 30 pays, examinera comment cette tradition spirituelle, soutenue par la monarchie, constitue un rempart idéologique préservant le Royaume des turbulences extrémistes qui secouent la région.

La ville de Fès accueillera les 12 et 13 août 2025 la cinquième édition du Congrès mondial du soufisme, événement qui mettra en lumière la singularité du modèle marocain dans la promotion d’un islam modéré. Organisé par le Centre académique international des études soufies et esthétiques (IACSAS), ce rendez-vous international abordera la thématique «Science de la purification : édification de l’Homme & préservation des patries».

Dans un contexte mondial marqué par la montée des extrémismes, le Maroc veux présenter son approche distinctive où le soufisme constitue un pilier fondamental dans la construction d’un rempart idéologique contre la radicalisation.

Un modèle fondé sur l’équilibre et la modération
Le modèle marocain de gestion du champ religieux repose sur une triade fondamentale qui allie la jurisprudence malékite, la doctrine acharite et le soufisme de Junaid. Cette configuration, soutenue activement par la monarchie, a permis au Royaume de maintenir une stabilité religieuse remarquable. Sous le règne du Roi Mohammed VI, Commandeur des croyants, le soufisme a bénéficié d’une attention particulière en tant que composante essentielle de l’identité religieuse nationale.

Cette vision stratégique a consolidé le rôle du soufisme comme vecteur de modération et d’équilibre, notamment à travers ses valeurs de tolérance, de paix et d’ouverture à l’autre. Aziz El Kobaiti Idrissi Al Hassani, président de l’IACSAS, souligne que «le soufisme marocain est avant tout un soufisme d’éthique, non pas d’illumination pure. Il ne s’est pas limité à la seule dimension religieuse ni ne s’est replié sur lui-même».

Cette approche pragmatique permet au soufisme de dépasser le cadre strictement spirituel pour devenir un outil social et politique efficace contre les courants extrémistes.

La diplomatie spirituelle au service de la sécurité internationale
La cinquième édition du Congrès mondial du soufisme reflétera la dimension internationale du modèle marocain, avec la participation attendue de plus de 400 personnalités issues de 30 pays. Des figures éminentes du soufisme mondial, tels que les Cheikhs Ahmed Al-Dabbagh du Royaume-Uni, Saif Al-Din Ahmed du Bangladesh et Mohammed Ajjan Al-Hadid d’Irak, prendront part aux débats, témoignant ainsi de la portée transfrontalière de cette initiative.

Le programme du congrès comprendra plusieurs sessions consacrées au rôle du soufisme dans la prévention de l’extrémisme et la promotion de la coexistence pacifique. Des interventions comme «Le soufisme et la philosophie du vivre-ensemble» ou «L’éducation soufie comme antidote au radicalisme» illustrent l’orientation pratique de cette rencontre.

Selon les organisateurs, les échanges s’inscrivent dans une véritable diplomatie spirituelle développée par le Maroc, qui exporte son expertise en matière de formation d’imams et de promotion d’un islam du juste milieu, notamment en Afrique subsaharienne et en Europe.

Des résultats tangibles dans un contexte régional complexe
L’efficacité du modèle marocain se manifeste par des résultats concrets dans un environnement régional pourtant marqué par l’instabilité. Alors que plusieurs pays de la région ont été confrontés à la menace terroriste, le Royaume a su préserver sa cohésion sociale et religieuse.

Cette résilience s’explique en partie par l’enracinement profond du soufisme dans la société marocaine et son intégration dans les politiques publiques de lutte contre la radicalisation.L’attrait croissant des zaouias marocaines auprès de visiteurs internationaux, y compris occidentaux, constitue un autre indicateur du succès de cette approche.

«Malgré les tensions mondiales actuelles, nous constatons que le nombre d’étrangers qui se rendent dans les zaouias soufies marocaines pour déclarer leur conversion à l’islam ou pour en apprendre davantage sur notre religion augmente», observe le président de l’IACSAS.

Ce phénomène témoigne, selon lui, de la capacité du soufisme marocain à proposer une alternative spirituelle crédible face aux interprétations rigides ou littéralistes de l’islam.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO



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