Complexes sportifs : une hausse des tarifs qui fâche
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Le sport est-il devenu un luxe ? Les tarifs exorbitants appliqués par la Sonarges au niveau de la piscine du complexe Mohammed V de Casablanca est un frein pour de nombreux passionnés. Ces tarifs, qui ont quasiment triplé, suscitent l’indignation des adhérents qui les jugent injustifiés. Pour l’heure, aucune explication n’a été fournie par la société gestionnaire.
Lina et Omar, âgés de 9 et 11 ans, qui pratiquent la natation au complexe Mohammed V depuis leur plus tendre enfance, voient leur rêve de devenir un jour champions de natation s’écrouler. En cause, la décision de la Société nationale de réalisation et de gestion des infrastructures sportives (Sonarges) d’imposer des tarifs prohibitifs à la piscine olympique du complexe sportif Mohammed V de Casablanca. Des tarifs qui ont triplé sans préavis et sans justification ont été ainsi découverts par les intéressés à l’entrée.
Hausse abusive
L’inscription annuelle, qui était de 1.200 dirhams pour les enfants de 5 à 12 ans, est passée à 3.000 DH. Pour la catégorie des 12-18 ans, il faut désormais débourser 3.500 DH. Quant aux abonnements semestriels, ils passent de 700 à 2.100 DH pour les enfants de 5 à 12 ans, et à 2.350 dirhams pour ceux de 12 à 18 ans.
Pour les adultes, l’abonnement annuel s’élève désormais à 5.200 DH. Mais cette augmentation faramineuse ne se limite pas à la natation, elle concerne également les cours de gymnastique et de tennis, le tarif d’adhésion passant de 1.200 à 2.900 DH par an.
De plus, les enfants actuellement inscrits en tennis ont été contraints d’arrêter leur pratique, les terrains étant en travaux pour une durée indéterminée. De quoi dissuader bon nombre de familles d’inscrire leurs enfants pour une quelconque discipline. Mais dans ces conditions, ces enfants devront trouver une autre occupation durant les heures qui étaient dédiées à l’entrainement. Les familles sont d’autant plus indignées qu’il n’y a pas de travaux de rénovation engagés.
Pour nombre d’entre elles, ces augmentations ne sont guère justifiées, sachant que le complexe est une propriété publique et que pour l’heure il n’y a pas d’investissements prévus. Même les tarifs normaux restent élevés si l’on prend en considération le statut de service public. Les conditions au sein du complexe ne se sont pas améliorées non plus , comme l’attestent les adhérents.
Pire encore, la température de l’eau n’est pas adaptée à ce temps froid. L’unique «modernisation» qui a été apportée au complexe se situe au niveau des moyens de paiement. Le staff non plus n’a pas été remplacé. Pourquoi donc ces hausses si rien n’a été amélioré ?
Silence radio
Nous avons tenté de contacter à mainte reprises Youssef Belqasmi, président du directoire de la Sonarges, mais en vain. Même du côté de la commune de la ville, nous n’avons eu aucun retour. Pour sa part, Benaissa Boujnouni, directeur du complexe, n’a pas souhaité divulguer plus de détails sur le sujet.
Toutefois, il a promis d’en dire plus… ultérieurement ! Quoi qu’il en soit, plusieurs parents restent confrontés à un dilemme, sacrifier un budget déjà serré vu la cherté de la vie, ou voir leurs enfants renoncer à leur passion. Des centaines d’entre eux, actuellement inscrits, risquent ainsi d’être privés de leur activité sportive préférée en raison de l’augmentation des tarifs. Quant à la fréquentation, elle s’annonce évidemment à la baisse durant ce mois de janvier.
Selon nos informations, dès l’application de la nouvelle grille tarifaire, elle n’a cessé de dégringoler. L’affluence serait même actuellement en chute libre sachant que les inscriptions n’avaient été boostées que suite à la mise en place d’une promotion. Il est certain que cette affaire aura une suite dans la mesure où des associations sportives devraient certainement monter au créneau, notamment sur les réseaux sociaux.
Maryem Ouazzani / Les Inspirations ÉCO