Maroc

Climat d’investissement : le Département d’État américain pointe quelques couacs

Le Département d’État américain a publié son rapport sur le climat d’investissement au Maroc en 2024, positif dans sa globalité, mais soulignant que des défis majeurs restent à surmonter notamment concernant «la bureaucratie gouvernementale inefficace» et l’absence d’un processus de filtrage se rapportant à certains investissements. 

Le Maroc, considéré comme une porte d’entrée vers l’Afrique et l’une des principales destinations des investissements étrangers sur le continent, continue de réaliser de bonnes performances économiques. Toutefois, le pays doit encore faire face à des défis majeurs, selon le rapport du Département d’État sur le climat d’investissement.

Ce rapport précise que, malgré ses succès, le Maroc souffre encore de problèmes tels qu’une «bureaucratie gouvernementale inefficace, la corruption et la lenteur des réformes réglementaires». En outre, le Département d’État souligne que le gouvernement marocain ne dispose pas d’un processus de filtrage des investissements pour les industries critiques, comme les télécommunications, les minéraux stratégiques et les énergies renouvelables.

Investissements toujours en hausse
Cependant, le Maroc s’efforce et a obtenu en février 2023 son retrait de la «liste grise» du Groupe d’action financière (GAFI), rappelle la même source, notant que la Commission européenne lui a emboîté le pas en retirant le Maroc de sa «liste grise» de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme de l’Union européenne.

Au même moment, le Maroc adoptait une nouvelle Charte de l’investissement, qui a «élargi considérablement les incitations à l’investissement étranger». La nouvelle charge vise à augmenter la part de l’investissement privé aux deux tiers de l’investissement total d’ici 2035, note le Département d’État, soulignant que ces investissements concernent principalement les secteurs d’exportation, comme l’industrie manufacturière, l’automobile, l’aéronautique, et l’agroindustrie, par le biais de «politiques macroéconomiques positives», lit-on dans le rapport du Département d’État. A ce jour, le Maroc a ratifié 72 traités d’investissement et 62 accords, la plupart avec des pays de l’Union européenne, mais aussi les États-Unis.

D’ailleurs, le Maroc est le seul pays du continent africain à avoir un accord de libre-échange (ALE) avec les États-Unis, supprimant les droits de douane sur plus de 95% des biens de consommation et industriels, souligne la même source.

«Le gouvernement marocain prévoit d’éliminer progressivement les tarifs pour certains produits supplémentaires d’ici 2030. L’ALE soutient les objectifs du Maroc de se développer en tant que centre financier et commercial régional, offrant des possibilités de localisation des services et de finition et de réexportation de biens vers les marchés d’Afrique, d’Europe et du Moyen-Orient. Depuis l’entrée en vigueur de l’ALE États-Unis-Maroc, le commerce bilatéral de marchandises a presque quintuplé», souligne le département d’État américain.

Le Maroc continue de se commercialiser comme la «porte d’entrée vers l’Afrique» depuis son retour à l’Union africaine en janvier 2017 et en rejoignant la zone de libre-échange continentale africaine (AfCFTA) lors de son lancement en 2021, indique la même source. Cette position du Maroc se matérialise grâce à plusieurs projets, mais plus particulièrement grâce au port Tanger-Med, le plus grand port d’Afrique et en Méditerranée.

Investissement vert
Le rapport fait également écho des importantes opportunités d’investissement en matière d’énergie verte. Deux faits saillants sont cités dans le rapport : le premier en 2023, lors de l’annonce d’un investissement de plus de 10 milliards de dollars d’investissements annoncés pour construire une chaîne intégrée de fabrication de batteries et de production de véhicules électriques, puis en 2024, avec «l’Offre Maroc», allouant un million d’hectares de terres à la production d’hydrogène vert.

Le Maroc aspire à être un leader mondial dans la future production industrielle, la consommation intérieure et l’exportation de carburant à hydrogène vert. Les aspirations du Maroc sont liées à son potentiel d’énergie renouvelable et à sa proximité des connexions énergétiques existantes avec l’Europe et l’Afrique», met en avant le rapport.

Faiza Rhoul / Les Inspirations ÉCO
 


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