Maroc

Climat des affaires : comment le continent perçoit-il le Maroc?

Depuis son retour au sein de l’Union africaine en 2017, le Maroc déploie une offensive diplomatique très remarquée en Afrique. Aujourd’hui, que représente le royaume aux yeux du continent ? Une étude s’est proposée d’y répondre…

Dans son ouvrage intitulé «La politique africaine du Maroc, identité de rôle et projection de puissance», l’enseignante-chercheuse marocaine Yousra Abourabi dépeint un Maroc ambitieux, qui veut être reconnu comme une puissance africaine émergente dans son identité comme dans son espace de projection. Mais aujourd’hui, aux yeux des Africains, que vaut l’image du royaume, qui, depuis son retour au sein de l’Union africaine en 2017, déploie une nouvelle politique étrangère, plus continentale ? Une enquête réalisée par l’institut français IMMAR Research & Consultancy, spécialiste des études de médias et marketing en Afrique subsaharienne et Afrique du Nord, a tenté de répondre à cette question. L’étude a été menée entre novembre 2020 et début janvier 2021 auprès de 2.426 «leaders d’opinion» vivant dans les grandes villes de huit pays francophones et quatre pays anglophones. Les personnes interrogées incluent à la fois des décideurs politiques et économiques, des hauts fonctionnaires, des leaders associatifs et de la société civile, des journalistes, des influenceurs, et des chefs religieux. Pensé comme un instrument qui «nous instruit sur le ressenti et les attentes de ceux qui influencent l’Afrique en 2021», le baromètre CIAN/IMMAR révèle que le Maroc fait partie des pays qui bénéficient d’une image de dynamisme économique et de bonne gouvernance en Afrique.

En effet, si le royaume ne totalise plus que 23% de citations (-6%), il conserve toujours sa place de deuxième en termes d’image positive sur le continent, tout juste derrière l’Afrique du Sud qui fait un bond de 3% par rapport au baromètre précédent. Il faut noter que le Rwanda et le Ghana (23%) font maintenant jeu égal avec le Maroc.

S’agissant du climat des affaires, le baromètre CIAN souligne que le Maroc a amélioré son score en obtenant la note de 3,2 sur 5 contre 3,1 en 2019, à égalité avec l’Île Maurice. Les deux pays sont suivis par l’Afrique du Sud qui obtient la note de 2,9, l’Algérie avec 2,5, l’Égypte avec 2,9, la Tunisie avec 2,8 et la Mauritanie avec 2,6. Le Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN), qui rassemble et accompagne dans leur déploiement l’essentiel des sociétés françaises investissant sur le continent africain, s’est également intéressé à l’impact en Afrique de la crise sanitaire mondiale liée à la Covid-19. L’Afrique, qui avait vu son PIB tripler en vingt ans, s’était positionnée sur le chemin de l’émergence, rappellent Étienne Giros, président délégué du CIAN et Brahim Sail, CEO d’IMMAR R&C. Selon eux, le continent vivrait une révolution silencieuse tirée par le digital et s’ouvrait aux influences étrangères. Le continent «avait fait le choix de l’intégration et s’apprêtait à célébrer l’entrée en vigueur de la ZLECAF. Cette trajectoire a été percutée par la crise de la Covid-19», regrettent-ils. Résultat : pour la première fois depuis plus d’un quart de siècle, l’Afrique est entrée en récession en 2020. Ce choc exogène, poursuivent-ils, n’a cependant pas entamé la confiance en l’avenir des leaders d’opinion interrogés dans le cadre de la troisième édition du baromètre Africaleads.

En effet, 55% des membres de ce panel, qui couvre 12 pays rassemblant près de 60% de la population du continent, considèrent que la situation de l’Afrique continuera à progresser dans les cinq années à venir. 71% estiment que leur continent, qui a fait preuve d’une résilience insoupçonnée face à la crise sanitaire, a les moyens de mieux résister que les autres régions du monde sur le plan sanitaire. 

Khadim Mbaye / Les Inspirations Éco


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