Maroc

Charges de compensation. Baisse significative des dépenses à fin juillet 2023

Les données récentes indiquent une baisse significative des charges de compensation à fin juillet 2023 par rapport à l’année précédente. Ceci  ne saurait occulter les défis auxquels est confronté le gouvernement dans la gestion de cette politique. 

Baisse significative des charges de compensation à fin juillet par rapport à l’année précédente ! Du gaz butane aux farines tendres, découvrez comment le gouvernement jongle avec les prix des produits de première nécessité pour le plus grand bonheur des consommateurs. Mais attention, la réforme en cours pourrait bien pimenter cette danse budgétaire et chatouiller le portefeuille des ménages.

L’évolution des charges de compensation au Maroc est un sujet d’intérêt majeur, car il reflète les efforts déployés par le gouvernement pour maintenir les prix des produits de première nécessité abordables pour la population. Les données fournies par le ministère de l’Economie et des finances révèlent une évolution significative des charges de compensation cumulées au cours des dernières années, avec une augmentation progressive, mais des variations d’une année à l’autre.

En juillet 2023, les charges de compensation s’élèvent à 17,842 milliards de dirhams, ce qui représente une baisse de 32,18% par rapport à juillet 2022, où elles étaient de 26,309 milliards de dirhams. Cette baisse est en contraste avec les hausses enregistrées entre juillet 2020 et juillet 2021 (+31,43%), ainsi qu’entre juillet 2021 et juillet 2022 (+140,24%).

L’évolution des charges de compensation de juillet 2023 mérite une attention particulière, car elle peut fournir des indications sur les défis auxquels est confronté le gouvernement dans la gestion de cette politique. En comparant les charges de compensation de juillet 2023 avec les années précédentes, nous constatons que la charge totale de compensation budgétisée pour l’année 2023 est estimée à 26,58 milliards de dirhams. Cela indique qu’en plus de la baisse par rapport à juillet 2022, les charges de compensation restent en deçà des projections budgétaires pour l’année en cours, à l’inverse de ce qu’on a pu observer à la même période l’an dernier.

Autant de variations dans les charges de compensation qui soulignent les défis auxquels est confronté le gouvernement pour maintenir l’équilibre financier tout en soutenant les secteurs économiques et en répondant aux besoins des consommateurs. Il convient de noter que la hausse importante des charges de compensation en juillet 2022 s’explique par l’ouverture de crédits supplémentaires au cours de cette année.

Selon la loi organique des finances, des crédits supplémentaires d’une valeur totale de 52,781 milliards de dirhams ont été ouverts en 2022 pour les charges de fonctionnement et d’investissement. Cette augmentation des crédits explique la différence marquée entre les charges de compensation cumulées de juillet 2022 (26,3 milliards de dirhams) et les charges totales de compensation budgétisées pour cette année (17,02 milliards de dirhams).

Comparaison avec les charges totales de compensation budgétisées

Les charges totales de compensation budgétisées pour chaque année sont les montants prévus par le gouvernement pour couvrir les dépenses de compensation. En examinant ces chiffres, on constate que les charges de compensation de juillet 2023 représentent 67,12% des charges totales de compensation budgétisées pour cette année. Cela indique que les dépenses de compensation sont en bonne voie par rapport aux prévisions.

Facteurs influençant l’équation de la compensation

Plusieurs facteurs ont une influence sur les charges de compensation. L’un de ces facteurs est le prix du Brent, qui a connu une augmentation notable en août 2023, passant de 75 $/baril à 85 $/baril, à la faveur d’une exacerbation des tensions sur le marché pétrolier. Hausse que les distributeurs marocains viennent de répercuter sur les prix à la pompe. Cette augmentation peut avoir des répercussions sur les coûts des produits énergétiques importés, ce qui peut à son tour influencer les charges de compensation.

Par exemple, les approvisionnements en produits énergétiques ont enregistré une baisse de 14,8% à fin juin 2023, principalement en raison de la baisse des achats de gas-oil et de fuel-oil, provoquée par la baisse simultanée des prix et des quantités importées. Selon le ministère de l’économie et des finances, à fin juillet 2023, les charges de la compensation ont enregistré un taux de réalisation de 67,1%. Ces charges sont estimées à 17,8 milliards de dirhams (MMDH) recouvrant près de 10,4 MMDH pour le gaz butane, 3,3 MMDH pour le sucre, 3 MMDH pour la farine nationale et 920 millions de dirhams (MDH) au titre des subventions accordées aux professionnels du secteur du transport. La charge au titre du gaz butane a affiché une baisse de 3,6 MMDH par rapport à fin juillet 2022, en lien avec l’évolution du cours international de ce produit et du taux de change du dirham par rapport au dollar.

À la même période en 2022, les charges de la compensation enregistraient une hausse de 15,4 MMDH par rapport à la même période en 2021. En juillet 2022, l’augmentation des charges de la compensation était attribuable, notamment, à la hausse du cours du gaz butane qui a atteint une moyenne de 831 $/t contre près de 547 $/T à fin juillet 2021. Ces charges se sont situées à près de 26,3 MMDH, soit un taux de réalisation de 77,8% par rapport à la prévision actualisée à ce titre (33,8 MMDH). Il est à signaler que ces charges comprennent des subventions accordées aux professionnels du secteur du transport pour un montant de 2,1 MMDH, et ce, dans le cadre des mesures décidées par le gouvernement pour faire face au renchérissement des cours des produits énergétiques.


Réforme du système de compensation 

Il convient de souligner qu’une réforme progressive du système de compensation est prévue conformément à la loi-cadre relative à la protection sociale. Cette réforme vise à dégager des marges budgétaires pour financer partiellement le déploiement des allocations familiales. Selon les prévisions, la charge totale de compensation devrait s’établir à environ 8,9 milliards de dirhams en 2024, puis se limiter à 200 millions de dirhams en 2025. Une réforme qui va certainement entraîner des ajustements des prix des produits de première nécessité, et va impacter à coup sûr le pouvoir d’achat des Marocains. 

Modeste Kouamé / Les Inspirations ÉCO


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