Maroc

Changement climatique : le SIAM en quête de systèmes agricoles résilients

Le Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM) 2024 met l’accent sur les systèmes de production durables et résilients face aux défis du changement climatique. Cet événement incontournable vise à promouvoir des solutions innovantes pour adapter l’agriculture et assurer la sécurité alimentaire en Afrique.

Le Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM) revient cette année avec un accent particulier mis sur les systèmes de production durables et résilients. Cet événement incontournable pour le secteur agricole national zoomera sur les défis posés par le changement climatique et les solutions innovantes pour adapter les systèmes de production agricole.

En effet, ces derniers, principalement basés sur les cultures céréalières et légumineuses en zone pluviale, sont de plus en plus vulnérables aux impacts du changement climatique. Les précipitations annuelles moyennes sont en baisse, les sécheresses sont plus intenses et fréquentes, et la période de croissance des cultures se réduit considérablement.

Cette situation met à rude épreuve les exploitations agricoles qui peinent à adapter leurs pratiques. La surexploitation des ressources naturelles, notamment l’eau et les sols, est une conséquence directe de cette vulnérabilité accrue.

Quand les systèmes de production se réinventent localement
Si les répercussions du changement climatique se font sentir à l’échelle nationale, des différences notables sont observées entre régions quant à l’adaptation des systèmes de production. Des recherches menées dans les zones pluviales ont mis en évidence d’importants changements dans les systèmes de cultures, l’élevage et le mode de vie des exploitations, sous l’effet conjugué du climat mais aussi d’autres facteurs socio-économiques.

À titre d’exemple, dans la vallée d’Ait Bouguemaz, l’agriculture vivrière, basée sur les céréales et l’élevage ovin, a progressivement laissé place aux cultures fruitières, à la pomme de terre et au maraîchage à partir des années 80. L’élevage s’est orienté vers des races laitières en stabulation, au détriment du pastoralisme rendu difficile par la dégradation des parcours.

Dans la plaine d’El Mzoudia, durement frappée par les sécheresses, de nombreuses exploitations céréalières se sont reconverties dans les cultures irriguées comme la pastèque et le pois vert, dopant leur dépendance aux aliments pour bétail. Ces exemples illustrent la capacité d’adaptation des agriculteurs mais aussi les profondes mutations que le changement climatique entraîne sur les systèmes de production traditionnels.

Un défi continental
La quête de systèmes agricoles plus résilients est intimement liée aux objectifs de sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique. Malgré les efforts, près de 282 millions de personnes souffraient encore de la faim en 2022 sur le continent, remettant en cause les ambitions des ODD et de la Déclaration de Malabo. Face aux crises qui se multiplient, il devient impératif de redoubler d’ardeur pour rendre les systèmes agroalimentaires plus efficaces, inclusifs et durables.

Dans son dernier rapport sur le renforcement de la résilience grâce à la transformation des systèmes agroalimentaires (février 2024), la FAO a souligné que le renforcement de la résilience passe par une approche globale conjuguant gestion des risques, action humanitaire, développement et maintien de la paix.

Cette vision «nexus» vise à accroître les capacités des ménages, communautés et institutions à prévenir, se préparer et rebondir face aux catastrophes, en s’appuyant sur des solutions contextualisées et inclusives. Seule une telle démarche holistique, valorisant les ressources locales, permettra d’assurer durablement la sécurité alimentaire et nutritionnelle pour tous en Afrique.

Vers des systèmes résilients et durables
Face à ces défis, le SIAM 2024 sera l’occasion de promouvoir des solutions innovantes pour rendre les systèmes de production plus résilients et durables. Parmi les pistes envisagées, on peut citer l’adoption de variétés végétales plus résistantes aux stress hydriques et thermiques, la diversification des cultures, l’amélioration de l’efficience d’utilisation de l’eau d’irrigation, et le renforcement de l’intégration agriculture-élevage. Des ateliers et conférences réuniront experts, chercheurs et professionnels pour partager les dernières avancées technologiques et pratiques agricoles adaptées au changement climatique. L’objectif est de doter les agriculteurs d’outils et de connaissances leur permettant de s’adapter et d’assurer la pérennité de leur activité.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO



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