Business des parkings à Agadir: c’est le flou total
À l’instar des années précédentes, la commune d’Agadir compte concéder 198 parkings, représentant plus de 23 hectares. L’exploitation minimale étant fixée à 3,5 MDH, force est de constater que la location moyenne journalière ne dépasse pas 48 DH/parking.
Une nouvelle fois, la concession des parkings est contestée au niveau de la ville d’Agadir par rapport aux recettes générées par ces espaces communaux. Et pour cause, le montant d’exploitation ne dépasse pas 3,5 MDH dans le cadre de l’ouverture des plis, relative à l’appel à concurrence lié à la location des parkings situés dans le périmètre de la commune d’Agadir. En comparaison avec l’avis d’appel à concurrence (n°18/2019) qui a été lancé l’année dernière, le prix de la concession est presque le même, soit 3,4 MDH. Il s’agit cette année de concéder 198 parkings, totalisant plus de 23 hectares.
Selon l’appel d’offres, la typologie des parkings est classée par la commune urbaine d’Agadir en trois catégories. Les deux premiers lots de parkings sont répertoriés en catégories A à B. Ils seront loués avec une estimation minimale annuelle d’exploitation fixée à 1,8 MDH pour la première catégorie et 1,2 MDH pour la seconde, après rectification de son montant (1,2 MDH au lieu de 1,6 MDH). Il est à noter aussi que ces deux premières catégories englobent 28 et 170 parkings, avec une superficie respective étalée sur 58.786 et 167.062 m2. Pour la catégorie C, constituée du seul parking aménagé de la place Bijaouane, situé au niveau de la zone balnéaire (marché 22/2016), l’exploitation annuelle minimale de ce parkings étalée sur 13.874 m2 a été fixée à 540.000 DH.
Un montant dérisoire
L’ensemble des parkings précités drainent des tarifs unitaires fixés à 2 DH entre 6h et 22h pour les voitures et autres véhicules, et 0,50 DH pour les vélos et motos. De 22h à 06h, ces prix passent à 3 DH pour les voitures et autres véhicules, et 2 DH pour les vélos et motos. Sont exemptés du paiement de ces redevances, les véhicules relevant de la commune et ceux appartenant aux services de l’État, alors que plusieurs parkings ne seront pas intégrés dans l’exploitation compte tenu des travaux lancés dans le cadre du programme de développement urbain d’Agadir. Dans le détail, et en procédant à la division du montant total de l’exploitation en fonction du nombre de parkings et de jours de l’année, force est de constater que la moyenne journalière ne dépasse pas 48 DH par jour. Partant de ce constat, plusieurs observateurs estiment que le montant d’exploitation est en deçà des potentialités qu’offrent ces espaces communaux avec un manque à gagner pour les recettes de la ville.
Plusieurs parkings fermés à cause des travaux
Du côté de la commune, ce montant s’explique particulièrement par l’arrêt temporaire de plusieurs parkings, soit en raison des travaux programmés ou engagés par la commune dans le cadre de son Plan d’action communal (PAC), des travaux du développement urbain de la ville d’Agadir ( 2020-2024) et de ceux prévus dans le cadre de de la réalisation du Bus à haut niveau de services (BHNS). À cet égard, l’appel d’offres a déjà mentionné que les parkings qui font l’objet de travaux seront exclus de l’exploitation, sans réserve de la part du futur exploitant. C’est pourquoi, l’estimation devrait, selon la commune, tenir compte de la réalité du terrain. Toujours est-il, en comparaison avec les exercices précédents, les résultats définitifs, comme le mentionne l’extrait du PV de l’appel d’offres ouvert n°94/2016, démontrent que le montant de l’offre retenue en 2016 est de l’ordre de 3,5 MDH, soit la même somme que l’année 2019. Le premier lot a été cédé à 1,8 MDH, alors que le second a été octroyé à 1,7 MDH. S’agissant de l’appel d’offres de l’année 2018, il a été adjugé, pour sa part, à environ 5 MDH.
La SDL se fait toujours attendre
En attendant la réalisation d’une étude exhaustive sur les recettes réelles des parkings, le scénario de la SDL «Agadir Marabid», qui devrait répondre à cette problématique, est toujours en attente. Par ailleurs, 13 entreprises ont adressé un courrier au wali de la région Souss-Massa où elles remettent en cause les clauses du règlement de consultation, en l’occurrence l’exigence de déclarer 30 agents à la CNSS au titre de l’année 2019, comme le stipule le règlement au niveau de son article 5, notamment le volet relatif au dossier administratif. À noter aussi que malgré le cahier des charges exigeant de la concession de ces parkings, la réalité du terrain est caractérisée par un désordre au sein de cette activité. Il est fait allusion à la persistance, dans les parkings de la ville, du lavage des voitures, en plus de l’absence de tickets et le fait que les gardiens n’arborent pas leur badge et une tenue unifiée.
Yassine Saber / Les Inspirations Éco