Blé : le Maroc renforce ses achats russes
Tous les moyens sont bons pour assurer la sécurité alimentaire au Maroc. Afin de garantir l’approvisionnement en céréales et principalement en blé, le pays avait opté pour une politique de diversification des sources d’approvisionnement, d’où le recours au marché russe dont les importations s’avèrent importantes lors de ce premier semestre.
La production céréalière a subi de plein fouet les affres de la sécheresse persistante que subit le Maroc. Une situation qui a conduit au renforcement des importations notamment en blé tendre. En effet, il est prévu de récolter lors de cette campagne pas plus de 33 millions de quintaux, ce qui reste en deçà du besoin national. Force est de constater que le recours à des importations massives est inéluctable. D’ailleurs, les professionnels du secteur tablent sur un minimum de 60 Mq entre le blé tendre et le blé dur pour cette année.
Diversification de sources d’approvisionnement
Ainsi, pour renforcer sa sécurité alimentaire, au cours du premier semestre 2024, le Maroc a importé plus de 200.000 tonnes de céréales, principalement du blé, de Russie. «Cette décision stratégique souligne l’approche proactive du Maroc pour atténuer les pénuries alimentaires potentielles dans un contexte d’incertitudes sur le marché mondial.
Cette installation est dotée d’un système rigoureux de contrôle de la qualité supervisé par la branche régionale de l’institution fédérale d’État, le Centre d’évaluation de la qualité des céréales», selon Rosselkhoznadzor, l’organisme fédéral russe de surveillance de l’agriculture. Ce choix stratégique est expliqué par la diversification des sources d’approvisionnement. Alors que la France a été le principal fournisseur du Maroc. Or, les perturbations climatiques survenues récemment compromettent les importations.
Par ailleurs, il est important de signaler que la puissance agricole de la Russie est indéniable, puisqu’elle a fourni des produits céréaliers à plus de 120 pays en 2023. Toutefois, les relations commerciales florissantes entre le Maroc et la Russie vont au-delà des simples livraisons de céréales.
La récente visite en Russie d’une délégation de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) témoigne de l’approfondissement de ce partenariat. Les représentants marocains ont cherché à acquérir une expérience directe des mesures russes de contrôle de la qualité des céréales, y compris le suivi méticuleux des niveaux de résidus de pesticides. Leur visite au port maritime de Vysotsk comprenait l’observation du processus de chargement des céréales et des procédures rigoureuses de contrôle de la qualité mises en place au laboratoire de Saint-Pétersbourg.
Les analystes estiment que le renforcement des relations entre le Maroc et la Russie pourrait constituer un bouclier vital pour la sécurité alimentaire du Maroc. Le système de contrôle de la qualité bien établi de la Russie constitue une garantie supplémentaire, tandis que la diversification des sources d’importation atténue les risques potentiels liés à une dépendance excessive à l’égard d’un seul fournisseur.
Maryem Ouazzani / Les Inspirations ÉCO