Banques centrales : Le soutien aux marchés se renforce
Les places boursières internationales poursuivent leurs tendances haussières, malgré les risques politiques qui planent sur la sphère financière internationale. Les marchés continuent de bénéficier du soutien des Banques centrales, encourageant une politique accommodante.
Malgré les risques marché qui se profilent dans la sphère financière mondiale, les places boursières internationales naviguent toujours dans le vert, restant soutenues par l’effort des banques centrales et de leurs politiques accommodantes. En effet, on pourrait penser que plusieurs risques impacteraient les places boursières internationales, dont la majorité sont d’ordre politique. On énumère dans un premier temps le risque des prochaines élections européennes, de notamment le Pays-Bas, la France et l’Allemagne, ce dernier étant devenu le centre des décisions en Europe. En effet, l’Allemagne s’est affirmée depuis la crise de 2008 et encore plus après celle de 2010 comme la puissance politique dominante dans l’Union européenne. Rien ne se fait en Europe sans l’aval de l’Allemagne qui ne dispose plus de contre-pouvoirs efficaces. La France ne joue plus ce rôle, pas davantage que l’Italie, souffrant de grave crise bancaire et incapable d’affirmer ses décisions. En 2015, la crise grecque, puis celle des réfugiés, ont consacré cette prééminence allemande dans l’UE. Depuis 2011, les deux pays ont accepté les idées de Berlin pour réformer la zone euro et pour gérer sa crise, tandis que certaines réformes comme l’union bancaire est demeurée inachevée en raison du veto allemand, rapporte le journal français la Tribune. En cela, les élections fédérales de 2017 seront cruciales pour l’avenir de l’Europe. Elles le seront dans leur issue, comme dans leurs conséquences en matière de coalition gouvernementale, mais elles vont également peser sur la politique européenne durant la campagne, qui a déjà commencé, ce qui est assez tôt au regard des précédentes campagnes.
L’effet Donald Trump
Toujours en termes de risques marchés, les récents discours de Donald Trump ravivent plus d’inquiétude pour les places financières et les pays de l’Europe, que l’apaisement. En effet, le nouveau président américain porte un discours fort protectionniste s’agissant notamment du commerce international. Au même moment, le président américain prône dans le même volet plus de rapprochement avec la Grande Bretagne, chose qui ne rassure pas les pays européens craignant une déchirure au sein de l’Union européenne, déjà secouée par la crise et une suprématie de l’Allemagne tant au niveau économique que politique en s’accaparant tous les choix de décision concernant le vieux continent. Donald Trump ne s’arrête pas qu’aux paroles, le président américain est passé à l’acte la semaine dernière, en signant une série de décrets dont la sortie des États-Unis du Traité transpacifique (TPP). Cet accord de libre-échange commercial entre les États-Unis et onze autres pays de la zone Pacifique (Australie, Brunei, Canada, Chili, Japon, Malaisie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Pérou, Singapour et Vietnam) a été signé par Barack Obama mais pas ratifié. Il a donc suffi d’un paraphe du nouveau président pour sortir de cette entente négociée pendant huit ans. Une alliance qui devait concentrer 40% du PIB mondial et un tiers des échanges commerciaux de la planète. Un fort signal pour l’économie mondiale, attestant de la volonté de Trump d’imposer plus de protectionnisme pour l’économie américaine. «La décision de Trump pourrait avoir un impact négatif sur la croissance mondiale, car en effet cette dernière est encouragée par la hausse du commerce international», a indiqué Marc Touati, économiste français.
Indicateurs économiques peu encourageants
D’un autre côté, les indicateurs économiques semblent de moins en moins encourageants, avec notamment le nombre de ventes au détail en Allemagne qui a reculé plus que prévu le mois dernier, d’après des chiffres officiels publiés vendredi dernier. Selon un article d’«Investig.com», ce chiffre en données annuelles corrigées des variations saisonnières, a reculé de – 1,8%, contre 2,5% le mois précédent, alors que les analystes tablaient sur un résultat de – 0,6% le mois dernier. Autres indicateurs décevant sur l’économie mondiale, les reventes de logements aux États-Unis ont reculé plus que prévu en décembre, terminant l’année à peine au-dessus des ventes de 2015, selon les chiffres publiés jeudi par l’Association nationale des agents immobiliers américains (NAR), relève un article des Échos France. Leur nombre s’est établi en décembre à 5,45 millions en rythme annualisé et en données corrigées des variations saisonnières, soit 2,8% de plus qu’en novembre, qui a été révisé en hausse à 5,65 millions. Sur l’année, les ventes de logements anciens en 2016 ne sont supérieures que de 0,7% par rapport à 2015.
Soutiens des Banques centrales
Dans cet environnement de tensions tant politique qu’économique, les places boursières poursuivent leur tendance relativement haussière depuis début 2017. Cette performance est encouragée par le soutien des banques centrales aux marchés boursiers, avec notamment la poursuite de la politique accommodante et le quantitative easing, continuant ainsi à submerger le marché des liquidités. De son côté, la Réserve fédérale américaine, malgré la hausse de ses taux durant le mois passé, ceux-ci restent assez bas par rapport aux années précédentes. De même, l’injection de liquidités dans l’économie et les marchés financiers reste la même du fait du rachat massif d’actifs toxiques par la Banque centrale américaine.