Ambassade du Maroc à Madagascar : La mission d’inspection recueille les preuves
Plusieurs accusations devront être prouvées par la mission d’inspection dépêchée à l’Ambassade du Maroc à Antananarivo. En plus des outrages aux missions diplomatiques, les principes constitutionnels et le non respect de la souveraineté de Madagascar seront aussi vérifiés par la mission d’inspection.
Après l’annonce de l’ouverture d’une enquête sur les agissements imputés à l’ancien Ambassadeur du Maroc à Madagascar, les enquêteurs devraient établir leur rapport dans les jours qui viennent sur ce sujet qui renvoie directement à la mise en œuvre de la reddition des comptes et la non exploitation de l’immunité accordée aux représentants du pays à l’étranger. Selon les premiers éléments diffusés par le département des Affaires étrangères et de la coopération, l’Inspection générale des finances (IGF) est étroitement impliquée dans les accusations relatives au détournement de fonds «à l’occasion d’opérations humanitaires décidées en faveur du peuple malgache».
En plus de cet agissement qui tombe sous le coup de la loi pénale applicable aux hauts fonctionnaires de l’État, l’ancien ambassadeur devra également répondre aux questions de la mission qui portent sur les comportements «discriminatoires à l’égard des communautés non-musulmanes» au sein de ce pays, ainsi que «des actions d’ingérence dans les affaires intérieures de Madagascar».Sur ce volet, ce n’est pas la loi pénale qui cadre l’action de la mission, mais ce sont l’ensemble des règles et coutumes diplomatiques qui devront prévaloir lors de l’évaluation qui sera faite par la mission d’inspection, essentiellement les principes qui guident l’ensemble des services consulaires du Maroc à l’étranger et qui demeurent basés sur le respect de la diversité et des spécificités de chaque pays. Il est à rappeler que le Maroc avait entamé depuis août 2015 une vaste réforme des services consulaires avec comme principes directeurs «l’accomplissement de la mission consulaire dans l’excellence» ainsi que l’intransigeance du département des Affaires étrangères «contre tout ce qui pourrait entacher l’image du Maroc». La valorisation de la trajectoire consulaire intervient dans un contexte de renouvellement des cadres travaillant au sein des ambassades, laquelle devrait aboutir d’abord à des réponses concrètes aux citoyens marocains au sein des pays d’accueil.
Rappelons que Mohamed Amar était en poste à Madagascar depuis 10 ans. Sa mission diplomatique a pris fin avec l’arrivée du roi Mohammed VI dans le pays, le 21 novembre.