Agroforesterie : la start-up Sand to Green s’attelle aux milieux arides
C’est un projet innovant qui permet de faire des milieux arides de véritables champs de plantations. Pour le concrétiser, Sand to Green a mené de la R&D durant trois ans dans la région de Guelmim afin de trouver les systèmes agricoles les plus appropriés à la région.
Reverdir les déserts par l’agroforesterie et le dessalement d’eau de mer, tel est le défi que la start-up franco-marocaine, Sand to Green, s’est fixé. Ainsi, un projet innovant basé sur cette approche est prévu dans la région de Guelmim-Oued Noun. L’agroforesterie, qui consiste en la création d’écosystèmes résilients d’arbres et de cultures au sol sans intrants chimiques, reste une des solutions privilégiées pour transformer l’agriculture, restaurer des îlots de biodiversité et s’adapter au dérèglement climatique, selon la start-up. D’où son ambition de proposer une alternative rentable en dépit de l’aridité du sol, car il faut signaler que l’agriculture marocaine est fortement dépendante des ressources naturelles et, par conséquent, vulnérable aux impacts du changement climatique. De plus, la superficie concernée demeure importante, avec 65% du territoire recouvert de désert et 93% situé dans un climat aride à semi-aride. Et c’est là que réside l’innovation. En effet, la technique consiste à trouver les systèmes agricoles les mieux adaptés aux milieux désertiques.
Pour ce faire, l’équipe a mené pendant trois ans différents tests. Les résultats obtenus ont validé le modèle développé. Ainsi, les plantations prêtes à l’emploi seront déployées sur 20 hectares au premier semestre 2023. Dans le même temps, l’entreprise souhaite structurer davantage sa proposition de valeur aux gestionnaires d’actifs. Sand to Green offre ainsi ses plantations comme produits d’investissements verts à différents investisseurs et prend en charge leur développement et les prestations de services associées (expertise agronomique, opérations et productions et vente des denrées). L’entreprise ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Elle prévoit de resserrer ses connexions avec le monde de la recherche tout en sensibilisant les consommateurs, entreprises et institutionnels à la culture dans le désert. Néanmoins, pour parvenir à développer ce projet, Sand to Green a réussi à lever un fonds de l’ordre de 1 million de dollars.
Le tour de table est constitué de différents business angels et de deux fonds VC, le norvégien Katapult et le fonds pré-seed Catalyst Fund spécialisé dans l’adaptation au changement climatique en Afrique. Cependant, les deux fonds ont affiché leur ambition d’accélérer le développement opérationnel de la start-up afin de préparer le déploiement à grande échelle de ses projets au niveau du Maroc et de l’Afrique.
Pour le top management de l’entreprise, cette levée doit confirmer les habiletés opérationnelles et d’exécution de Sand to Green tout en préparant la suite, à savoir le déploiement de milliers d’hectares de plantation en zones arides dont les avantages sont nombreux tels que la refertilisation des sols, la création d’habitats de biodiversité, la lutte contre la déforestation et la stabilisation des communautés locales. Et ce, tout en étant une des seules options écologiques à grande échelle pour relever les immenses défis alimentaires qui s’annoncent. Et c’est ce qui a persuadé les fonds à soutenir cette cause, notamment dans un contexte conjoncturel empreint d’incertitude.
Maryam Ouazani / Les Inspirations ÉCO
