Maroc

Agriculture. Zones oasiennes et de l’arganier : l’ANDZOA mise sur les partenariats

Le bilan des réalisations en termes d’investissements publics au niveau de la zone d’action de l’Agence s’est soldé par la mobilisation d’une enveloppe globale de 93,4 MMDH, soit 101% de l’objectif stratégique. L’approche par convention et la construction de partenariats ont été des dispositifs appropriés pour l’exécution d’un grand nombre de projets territoriaux.

Face à la nécessité de conduire un développement intégré au sein de zones oasiennes et de l’arganier, l’Agence nationale pour le développement des zones oasiennes et de l’arganier (Andzoa), a été créée en février 2010, sous la tutelle du ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts. Près d’une décennie après sa création, quel bilan dresse l’Andzoa? Dès la promulgation de la loi 10-06 portant création de l’Agence, une étude stratégique pour le développement des zones oasiennes et de l’arganier a été lancée. Les résultats de cette étude ont été présentés devant SM le roi Mohammed VI, le 4 octobre 2013 à Errachidia. Cette stratégie englobe un diagnostic complet de sa zone d’intervention, l’analyse des programmes sectoriels et territoriaux et l’évaluation des besoins des populations. Elle repose sur une vision d’ensemble des problématiques liées au territoire en général et aux espaces et écosystèmes naturels en particulier. Cette vision porte sur trois axes stratégiques de développement économique, social et environnemental. Elle est déclinée en 10 dossiers stratégiques comprenant 45 programmes de développement et totalisant un investissement public global de l’ordre de 92,5 MMDH, soit environ 11,5 MMDH/an, sur huit années et visant des objectifs concrets à l’horizon 2020. À fin 2019, le bilan des réalisations en termes d’investissements publics au niveau de la zone d’action de l’Agence, depuis le démarrage de la mise en œuvre de la stratégie, s’est soldé par la mobilisation d’une enveloppe globale de 93,4 MMDH, soit 101% de l’objectif stratégique.

Sauvegarde des écosystèmes oasien et arganier
Cet effort d’investissement public a permis une amélioration des indicateurs socioéconomiques et environnementaux et s’est traduit par la réduction significative de la pauvreté, la création de l’emploi, la dynamisation de la croissance économique avec un meilleur accès de la population aux services de base. De même, selon l’Andzoa, des résultats satisfaisants ont été enregistrés dans la sauvegarde des deux écosystèmes oasien et arganier grâce à la mise en œuvre de deux contrats programmes conclus entre le Gouvernement et les interprofessions des filières du palmier-dattier et de l’arganier. Ainsi, les objectifs du programme de plantation de palmier-dattiers ont été largement atteints avec la plantation de 3,09 millions de palmiers-dattiers à fin 2020, représentant 103% des 3 millions de plants prévus à cette date. Ce programme a permis la réhabilitation et la densification des palmeraies traditionnelles à hauteur de 66%, et l’extension de nouvelles plantations à hauteur de 34%. Ces réalisations ont contribué directement à la protection des sols contre les érosions, la lutte contre l’ensablement, le maintien de la biodiversité, la réduction des effets des changements climatiques, sans oublier les retombées économiques et sociales sur la population oasienne.

Arganiculture: doublement des superficies
Concernant l’écosystème arganier, des conventions ont été signées en 2013 pour la réhabilitation de l’arganeraie sur 200.000 hectares et le développement de l’arganiculture sur 5.000 ha. À fin 2019, l’exécution du programme de réhabilitation de l’arganeraie dans le domaine forestier a atteint 73% de l’objectif avec plus de 146.000 ha réhabilités. Quant au programme d’arganiculture, il a fait l’objet de présentation lors de la visite royale à la province de Chtouka-Aït Baha, le 13 février 2020, et dont les objectifs ont été révisés à la hausse avec le doublement des superficies prévues initialement en les portant à 10.000 ha au lieu de 5.000 ha. À fin 2020, le bilan de réalisation de ce programme a atteint 3.392 ha plantés en arganiers et 3.240 ha en cours de plantation alors que les travaux sont en cours de lancement pour une superficie de 3.368 ha. Il va sans dire que l’un des dispositifs qui a permis l’implémentation de la stratégie de l’Andzoa est le partenariat avec les régions et provinces.

L’approche par convention porte ses fruits
L’approche par convention et la construction des partenariats ont été des dispositifs appropriés pour l’exécution d’un grand nombre de projets territoriaux sur le terrain et ce, dans des domaines et secteurs d’activités très diversifiés. Dans ce sens, les projets financés par le budget propre de l’Agence avec la contribution des acteurs locaux, ont fait l’objet de la signature de 799 conventions de partenariat entre 2012 et 2020. Ces dernières totalisent un montant d’investissement de plus de 1,6 MMDH dont 558 MDH provenant du budget de l’Agence, soit un effet de levier de 61%. À cela s’ajoutent les projets réalisés dans le cadre du programme de mise à niveau et de développement de 126 communes rurales au niveau des 16 provinces et préfectures relevant de la zone d’action de l’Agence et pour lesquelles une enveloppe de 1,2 MMDH a été mobilisée, dont 944 MDH sont financés par le Fonds de développement de l’espace rural et des zones de montagne et 76 MDH représentant la contribution des collectivités territoriales. Ce programme, qui a fait l’objet de la signature de quatre conventions-cadres en 2013 entre l’Agence, le ministère de l’Agriculture, les gouverneurs et les présidents des collectivités territoriales, est complètement achevé en 2020.

Mobilisation des bailleurs de fonds
En outre, le partenariat aux niveaux provincial et régional a été renforcé davantage par la mobilisation des fonds auprès des bailleurs de fonds pour la réalisation des projets de développement de grande envergure tels que le projet d’adaptation aux changements climatiques en zones oasiennes financé par le Fonds d’adaptation en plus du projet d’accompagnement des groupements d’intérêt économique opérant dans la filière des dattes financé par la Coopération belge. A cela s’ajoute le projet de développement de l’arganiculture en environnement dégradé, financé par le Fonds vert pour le climat en zones d’arganier. Les fonds mobilisés dépassent 1 MMDH dont 534 MDH sont déjà débloqués à fin 2020. Dans le même registre des outils de mise en œuvre, le statut territorial, désigné par «Zones de dynamisation rurale – ZDR», a constitué également une approche en matière de développement territorial. 

Yassine Saber / Les Inspirations Éco Docs



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