Agriculture : Fès-Meknès mise sur le semis direct pour plus de résilience
Pour une agriculture plus résiliente face à la sécheresse, la région Fès-Meknès veut élargir l’adoption du semis direct. 28 coopératives ont reçu dernièrement des semoirs dans le cadre du programme 2024/25, marquant le lancement de la campagne de semis direct et l’ambition d’atteindre 1 million d’hectares en semis direct d’ici 2030 au Maroc.
Face aux défis croissants du changement climatique et à la nécessité d’une agriculture plus durable, la région Fès-Meknès mise résolument sur le semis direct. Marquant le lancement de la campagne agricole 2024-2025, la Direction régionale de l’agriculture a orchestré une importante opération de distribution de semoirs au profit de 28 coopératives.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du Programme de développement du semis direct 2024/25 et vise à promouvoir une technique agricole plus résiliente face à la sécheresse et aux aléas climatiques. L’événement, qui s’est déroulé au Qualipole de Meknès, a été l’occasion de signer des conventions de partenariat avec les coopératives bénéficiaires, réparties sur l’ensemble du territoire régional, et de souligner l’engagement de la région pour une agriculture plus performante et respectueuse de l’environnement. Une première démonstration de semis direct a eu lieu sur une parcelle de la Commune Aït Naamane, dans la province d’El Hajeb, symbolisant le démarrage concret de cette nouvelle approche agricole.
La répartition géographique des bénéficiaires a couvert l’ensemble du territoire régional avec 5 coopératives à Meknès, 4 à El Hajeb, Fès-My Yacoub et Taounate, 3 à Sefrou et Ifrane et 2 à Boulemane.
260.000 hectares de semis direct pour la campagne 2024/25
L’importance de cette initiative a été soulignée par le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Ahmed El Bouari, qui a rappelé l’ambition du programme national de semis direct. Ce dernier vise à atteindre une superficie de 260.000 hectares pour la campagne 2024/25, avec un objectif final d’un million d’hectares à l’horizon 2030.
Pour soutenir cette expansion, 200 semoirs seront distribués aux coopératives agricoles. Parallèlement, un effort important sera consacré à la sensibilisation et à l’accompagnement des agriculteurs pour faciliter l’adoption et la maîtrise de cette technique. Le semis direct, qui consiste à implanter les semences directement dans un sol non labouré, offre de multiples avantages, particulièrement précieux dans le contexte actuel de changement climatique.
En préservant la structure du sol, il limite l’érosion et favorise la rétention d’eau, deux aspects cruciaux face à la raréfaction des ressources hydriques. De plus, cette méthode réduit les coûts de production liés au labour, allège la pénibilité du travail et contribue à la préservation de la biodiversité des sols. L’adoption du semis direct s’inscrit donc dans une démarche de développement durable, permettant une agriculture plus résiliente et respectueuse de l’environnement.
Fès-Meknès veut s’adapter au changement climatique
Le choix de la région Fès-Meknès pour le lancement de cette opération n’est pas anodin. Zone agricole importante, elle est également confrontée aux défis du changement climatique, notamment la sécheresse. Les agriculteurs de la région estiment que l’introduction du semis direct représente ainsi une solution concrète pour améliorer la productivité agricole tout en préservant les ressources naturelles de la région.
La collaboration entre la Direction régionale de l’agriculture, les coopératives et les agriculteurs est essentielle pour assurer le succès de ce programme et garantir un avenir agricole durable. Le président de la Chambre d’agriculture de la Région Fès-Meknès, Mustapha El Missouri, a rappelé les difficultés rencontrées lors de la campagne précédente, marquée par des conditions climatiques difficiles et un manque de précipitations qui ont impacté tant le secteur végétal qu’animal.
L’introduction du semis direct s’inscrit dans une stratégie globale de soutien au secteur agricole, visant à renforcer sa résilience face aux changements climatiques et à améliorer la gestion des ressources hydriques.
Pour un soutien constant à la production agricole
El Missouri a exprimé son optimisme quant aux programmes annoncés par le ministre de l’Agriculture, soulignant l’importance d’un soutien continu aux agriculteurs tout au long de l’année et à tous les stades de la production. Il a également appelé à des solutions innovantes pour faire face à la diminution du cheptel et à son impact sur la production de viande, afin de préserver le patrimoine animal, garantir la sécurité alimentaire et renforcer l’économie nationale.
Enfin, il a insisté sur la nécessité d’une collaboration entre tous les acteurs du secteur pour maximiser l’impact de ces initiatives et construire un avenir agricole prospère pour le Maroc.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO