Agadir/tourisme. Un autre coup dur !
L’espoir de limiter les retombées néfastes de la Covid-19, grâce à cette période de fin d’année, a été anéanti par les mesures de fermeture. La situation des établissements hôteliers à Agadir est critique.
Les nouvelles mesures prises par le gouvernement, en ce début de semaine, sur la base des recommandations de la Commission scientifique sont tombées comme un véritable coup de massue sur les professionnels du tourisme d’Agadir, en particulier les restaurateurs. Car, dans ce contexte de crise sanitaire, la destination a déjà bouclé un mois de durcissement des mesures de prévention, essentiellement la fermeture des plages, avec une troisième prorogation de 15 jours des mesures de prévention depuis le dimanche 20 décembre. De ce fait, l’espoir de limiter les retombées néfastes de la Covid-19, grâce à cette période de fin d’année, a été anéanti particulièrement avec la fermeture totale des restaurants dans les quatre villes du royaume, dont Agadir, pour une durée de trois semaines. Selon Najia Ounassar, présidente de l’Association de l’industrie hôtelière d’Agadir (AIHA), «les établissements hôteliers à Agadir et les autres activités annexes sont dans un état critique. Le seul espoir est de dépasser cette crise sanitaire grâce à l’opération de vaccination, avec une reprise au printemps prochain, soit vers mars ou avril», espère-t-elle.
Hôtels, cafés, snacks… les restaurateurs s’interrogent
Ce sont essentiellement les restaurants indépendants qui sont touchés par cette nouvelle mesure de fermeture totale pour une durée de 21 jours. Quant aux restaurants situés à l’intérieur des hôtels, ils sont autorisés à servir les clients résidant au sein de l’établissement avant 20 h. Au-delà de cet horaire, les hôteliers doivent faire appel au home service. «Cette décision sera fatale pour le secteur qui vit déjà de graves difficultés à se remettre depuis cette crise avec l’absence des touristes étrangers, mais aussi des nationaux», s’indigne Karim Zahir président de l’Association régionale des restaurateurs à vocation touristique à Agadir. Ajoutant «qu’au-delà du respect de cette décision, on se demande, en tant que profession, pourquoi les établissements touristiques, cafés, snacks ont été exclus de cette décision sachant que les mêmes craintes sanitaires couvrent l’ensemble des segments, alors qu’on pourrait tous fermer à la même heure, en respectant les mesures de prévention». C’est pourquoi l’Association régionale des restaurateurs à vocation touristique à Agadir sollicite l’intervention de la Fédération nationale des restaurateurs.
Le casse-tête
des réservations-annulations
«Outre la fermeture des restaurants, c’est essentiellement le casse-tête des réservations-annulations qui doit être géré par les professionnels, dans ce contexte de pandémie, à chaque fois que les mesures de prévention sont prorogées. À cela s’ajoute la justification de la prestation hôtelière payée par les clients, surtout avec la fermeture des plages et actuellement les restaurants et autres mesures», ajoute Najia Ounassar. Selon l’AIHA, les professionnels s’attendent aussi à l’activation des autres mesures inscrites dans le cadre du contrat-programme relatif au tourisme, mais aussi qu’i soit procédé à une amnistie fiscale en faveur des entreprises touristiques sur le plan des taxes locales pour sauver les structures touristiques.
«Même s’il y avait une lueur d’espoir, on savait que la crise serait longue depuis le début de la pandémie, avec des vagues successives et un contexte où il est très difficile de faire prévaloir l’économie touristique sur le souci sanitaire», indique Najia Ounassar. Pour rappel, le Conseil régional du tourisme (CRT) d’Agadir-Souss-Massa a lancé une nouvelle campagne de promotion touristique le 10 décembre et les professionnels espéraient une levée des restrictions pour limiter les dégâts. Cette campagne cible essentiellement les touristes étrangers désireux de célébrer les fêtes de fin d’année en recourant à des réservations de dernière minute. Le tourisme interne est également concerné à l’occasion du nouvel an, mais aussi des vacances scolaires prévues du 24 au 31 janvier prochain.
Yassine Saber / Les Inspirations Éco