Maroc

Agadir : La reconversion du port de pêche fait jaser les professionnels

Les pêcheurs, à Agadir, ont une nouvelle fois exprimé leurs préoccupations concernant le transfert de l’activité de pêche dans une autre enceinte portuaire.

Le transfert de l’activité de pêche dans une autre enceinte portuaire préoccupe toujours les professionnels de la pêche à Agadir. Ces derniers n’ont pas hésité à exprimer leur réticence, lundi dernier, dans le cadre d’une réunion consacrée au secteur de la pêche maritime à la Wilaya de la région Souss-Massa. Les autorités locales ont pourtant bien essayé de rassurer ces pêcheurs, lors de cette rencontre, qui n’est d’ailleurs pas une première du genre.  D’autres réunions  de concertation entre «pro» et «anti-reconversion» de l’ancien port de pêche d’Agadir ont, en effet, eu lieu, notamment celles tenues en avril 2014 et en mai 2016 par le Conseil régional Souss-Massa avec le ministère de l’Équipement à propos du maintien du positionnement multifonctionnel du port d’Agadir, qui figure déjà dans la stratégie portuaire. Malgré tout cela, l’inquitétude est bien perceptible dans leurs propos.

À l’origine de cette préoccupation figurent le lancement de l’étude de conception d’un nouveau port à Tiznit, mais aussi la requalification lancée dans plusieurs enceintes portuaires au niveau national et la reconversion déjà proposée sous forme de projet touristique et résidentiel par un collectif de parlementaires à propos de l’ancien port de pêche d’Agadir. Dans le fond, ces pêcheurs parlent de «manque de confiance et de visibilité à propos du positionnement de ce port». Le positionnement actuel, rappelons-le, ne satisfait pas les opérateurs régionaux qui exigent un hub portuaire à Agadir sur la façade atlantique puisque le pôle portuaire de Souss-Tensift est actuellement multifonctionnel, avec une forte composante de conteneurisation et une vocation à la fois commerciale, maritime, touristique et militaire.

Aujourd’hui, les contours de ce nouveau positionnement, tels que voulus par les professionnels, ne pourront être esquissés qu’après la réalisation de l’étude de faisabilité des options de développement de l’offre portuaire dans la région d’Agadir, financée par la Banque européenne d’investissement pour le compte du ministère de tutelle dans le cadre du fonds de transition du Partenariat de Deauville pour définir le scénario de développement optimal de cette enceinte. La réalisation de l’étude a été confiée en septembre 2016 à la société française Artelia, spécialisée en ingénierie indépendante.

Les premières conclusions de ces travaux, qui portent jusqu’à l’horizon 2040, devraient être présentées le 21 décembre à Rabat, dans le cadre du comité de pilotage technique. Une autre réunion du comité stratégique se tiendra fin janvier ou début février prochains, dans l’objectif d’exposer les conclusions des premières étapes de ladite étude. «Aujourd’hui, il n’y a pas un réel problème de capacité au port d’Agadir, mais plutôt une contrainte de fonctionnement», insiste M’bark Fancha, directeur régional de l’Équipement et du transport de Souss-Massa. Toujours est-il que les professionnels de la pêche réclament leur implication dans la préparation de cette étude, avec le recueil de leurs doléances.

Par ailleurs, les orientations du plan régional de développement pour le secteur de la pêche, qui est en phase de diagnostic par le cabinet d’études McKinsey, portent essentiellement sur la réussite du parc Haliopolis dont le rythme de valorisation demeure lent. À cela, s’ajoutent l’optimisation des infrastructures portuaires, l’exploitation durable des stocks et le développement de clusters, du chantier naval et de l’aquaculture.  


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