Maroc

Adultère et violences conjugales : La vidéo d’un gendarme avec sa femme secoue la toile

Un officier de la gendarmerie royale se trouve au milieu d’un scandale. La vidéo qu’a publiée sa femme pour mettre en avant l’abandon du conjoint à son foyer familial, et différents moyens utilisés par le responsable profitant de son statut pour la maltraiter, a fait le tour des groupes féminins sur facebook, avant de devenir virale sur tous les réseaux sociaux.

Sur la vidéo, diffusée en direct sur Facebook, la femme se trouvant en bas de chez elle, en plein milieu de la nuit, raconte son quotidien de maman délaissée et toute la pression qu’elle subit de par son mari qui entretiendrait une relation avec une autre femme, depuis février dernier, abandonnant ses enfants. Comptant sur l’aide de son collègue, également commandant de la gendarmerie royale, l’homme en question abuse du pouvoir, qui lui est conféré par son statut, pour chasser sa femme du domicile conjugal, “maison de l’État », dit-il, en la menaçant de “la jeter du balcon si elle osait remonter chez elle”, déclare-t-elle sur la vidéo.

Les cris de ses enfants qui alertent sur l’état critique de la situation n’ont pas manqué d’attirer l’attention des internautes, qui ont également dénoncé une scène d’une rare violence qu’a subie la femme vers la fin de la vidéo.

Croisant le collègue de son mari, habillé en civil devant un endroit où nous pouvons clairement lire sur une plaque en arrière plan “Gendarmerie royale”, l’homme s’adresse avec un ton aigu à la femme lui disant “tu iras en prison pour cette vidéo que tu filmes” puis la gifle sans aucun scrupule et continue de l’agresser jusqu’à ce que le téléphone lui tombe des mains et que l’enregistrement s’interrompt.

 

Que dit la loi ?

Adultère présumé, expulsion du foyer familial, violence à l’encontre d’une femme ? Que risquent les deux hommes vis-à-vis de la loi ?

Selon les déclarations de la femme violentée, une procédure de divorce est déjà entreprise par le mari. Au niveau de la loi, rien ne permet à un époux d’expulser sa femme du domicile familial, même durant la période de répudiation. Le Code de la famille octroie, en effet, à l’épouse le droit de rester chez elle, selon l’article 84″… Durant la période de viduité (Idda), l’épouse réside dans le domicile conjugal ou, en cas de nécessité, dans un logement qui lui convient et en fonction de la situation financière de l’époux. À défaut, le tribunal fixe le montant des frais de logement, qui sera également consigné au secrétariat-greffe du tribunal, au même titre que les autres droits dus à l’épouse”.

Des accusations de relation-extra conjugale ont également été mentionnées par la femme sur la vidéo, accusant ainsi son mari d’avoir une relation avec une autre femme. Dans l’article 491 du Code pénal, l’adultère est puni « de l’emprisonnement d’un à deux ans, toute personne mariée convaincue d’adultère. La poursuite n’est exercée que sur plainte du conjoint offensé”.
Agressée vers la fin de la vidéo par le collègue de son mari, la femme sera couverte par la loi 103-13 de lutte contre les violences faites aux femmes, qui a été adoptée mercredi 14 février dernier et qui condamne “tout acte ou abstention portant ou susceptible de porter préjudice à l’intégrité corporelle de la femme, quel que soit son auteur, le moyen utilisé pour le commettre ou le lieu de sa commission”. L’agresseur risque l’emprisonnement de deux à trois ans et d’une amende de 2.000 à 10.000 dirhams.

De part leur statut de « gendarme », « les hommes seront également sanctionnés selon les dispositions du dahir n° 1-56-270 qui forme le Code de la justice militaire », explique Lajuriste.ma



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