L'invité des ÉcosMaroc

Adil Douiri commente les mesures gouvernementales et les objectifs du NMD (VIDEO)

Entrepreneur et homme politique, Adil Douiri, fondateur du groupe Mutandis, qui dispose d’une connaissance élargie du tissu économique et industriel du pays, s’est prêté au jeu des questions-réponses de l’Invité des ÉCO. Il a ainsi livré une analyse contextuelle, eu égard aux contraintes conjoncturelles qui se sont imposées. Une discussion à bâtons rompus. 

L’économie nationale est fortement liée à la consommation, un programme gouvernemental a été mis en place pour soutenir le pouvoir d’achat. Sur cette question, Douiri a soulevé, sous sa casquette d’homme politique, que les programmes pluriannuels mis en place sont assez riches en faisant notamment allusion au programme de généralisation de l’AMO qui soulage les dépenses de millions de Marocains. Cependant, il a aussi mis l’accent sur le ciblage des populations qui demeure une priorité afin d’allouer des aides ciblées.

«Du côté des recettes, pour l’instant, l’État a plutôt de bonnes surprises, ce qui prouve que la dynamique économique ou l’élargissement de la formalisation de l’économie se fait d’une façon ou d’une autre. L’assiette fiscale est en train de s’élargir parce que les recettes sont significativement au-dessus de ce qu’on espérait. Paradoxalement, je pense que la prochaine loi de Finances se fera avec un peu plus d’aisance, et que le désendettement graduel ou le retour à un niveau de dette plus bas se fera plus vite que ce que l’on pense. Je trouve aussi que le gouvernement est assez discipliné sur le plan budgétaire», commente-t-il.

Au niveau de la croissance économique, l’entrepreneur estime que les 6% par an, objectif du Nouveau modèle de développement à l’horizon 2035, sont difficilement atteignables. Le plein potentiel de croissance se situe plutôt autour de 5% (voir les années 2005 à 2008) et encore faut-il bénéficier d’une conjoncture internationale favorable.

Selon lui, pour accélérer la croissance, il faut que l’État alloue de plus en plus de dépenses publiques aux infrastructures productives, par opposition aux infrastructures de base.

En d’autres termes, investir dans des segments dans lesquels le privé ne peut pas se positionner, malgré les incitations. «Je pense qu’il faut sortir des dogmes idéologiques. L’infrastructure de production doit être accélérée. C’est un discours que je tiens depuis 2012 et je continuerai à le tenir. Il faut savoir que ce qui apparait comme des dépenses de l’État aujourd’hui, constituera demain une recette.

Ainsi, dans 30 ans, toutes les infrastructures de production qui auront été bâties par l’État, par exemple des usines ou encore des murs d’hôtels (jamais la gestion), ou encore des resorts balnéaires, pourront être packagées dans des véhicules juridiques adaptés pour être revendues à des institutionnels ou à la Bourse de Casablanca. Douiri déplore qu’après la crise de l’immobilier mondial en 2008-2009, l’État n’ait pas pris la peine de modifier le modèle financier des stations touristiques du plan Azur et n’ait pas dirigé une partie de son budget d’investissement pour se substituer au capital privé dans l’achèvement de ces infrastructures de production».

 



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